TCHAD

Tchad : trois nouveaux corps découverts et 43 arrestations après des violences au Sud


Alwihda Info | Par - 30 Aout 2020



Trois nouveaux corps ont été découverts dans la zone de Bourou, dans le département de Ngourkosso, au Logone Occidental, suite aux violences qui ont éclaté vendredi entre des éleveurs et populations autochtones, a indiqué dimanche une source judiciaire à Alwihda Info.

Le bilan provisoire est désormais d'au moins 10 morts et une personne disparue.

Cinq autres personnes soupçonnées d'avoir pris part aux violences ont été arrêtées, en plus de 38 autres interpellées samedi et placées en garde à vue à Moundou, selon Brahim Ali Kolla, procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Moundou.

Parmi ces nouvelles arrestations figure le chef de canton de Bourou et un certain Abel qui serait l'instigateur des tueries.

Des corps de victimes ont été retrouvés samedi avec les yeux crevés, tandis que d'autres présentent des impacts de balles de calibre 12 et d'autres des flèches. Elles ont été enterrées sur place.

À l'origine du conflit, des éleveurs ont déclaré avoir perdu une vache et l'ont localisé dans la maison d'un autochtone. "Ils sont partis réclamer la vache et c'est à ce niveau qu'il y a eu une bagarre. S'en est suivi la mort d'un bouvier. Quand il a été tué, les autres se sont repliés", explique le procureur. Une attaque a ensuite eu lieu en plein enterrement du bouvier, faisant plusieurs autres morts.

D'après le procureur, "tantôt c'est des questions de champ, de foncier, tantôt de bœufs volés, ça tourne autour de ça simplement. Chaque année ça se répète. L'année dernière on a arrêté six personnes, au bout de quelques temps on les a libérés au nom d'une conciliation. Les gens croient qu'ils ont un permis de tuer. Facilement comme ça tu portes atteinte à la vie de quelqu'un et au nom d'une réconciliation on te libère, et tu crois que c'est permis de le répéter. Cette fois-ci, il faut qu'on essaye de dissuader les présumés auteurs."

Des forces de sécurité ont renforcé les effectifs présents dans la zone pour éviter des actes de représailles, tandis que les autorités ont demandé aux éleveurs d'abandonner toute idée de vengeance et de laisser la justice faire son travail.
Correspondant de la province du Logone Occidental En savoir plus sur cet auteur

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