Communiqué de presse – 7 mai 2008 :
Le CADTM dénonce le double jeu de la Banque mondiale à l’égard du peuple
palestinien
Selon le Monde du 27 avril 2008, la Banque mondiale semble dénoncer le
fait que la politique israélienne entrave la croissance palestinienne et
la situation dans les territoires palestiniens ne cesse de s’aggraver. Un
tiers des Palestiniens dans la bande de Gaza (zone la plus touchée) et en
Cisjordanie sont en situation d’ « insécurité alimentaire », selon le
rapport 2007 du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l’Organisation
des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
La responsabilité d’Israël est sans nul doute écrasante, mais le CADTM
dénonce l’hypocrisie de la Banque mondiale puisque la logique qu’elle
défend est responsable, en Palestine comme ailleurs dans le tiers-monde,
d’une grave détérioration des conditions de vie.
De plus, loin de centrer son analyse sur le fait que les droits humains
fondamentaux sont bafoués dans les territoires palestiniens, la Banque
mondiale se contente d’expliquer cette insécurité et cette pauvreté
accrues par le blocus sur la circulation des marchandises et par les
restrictions à la mobilité des personnes, notamment des travailleurs
palestiniens pour, officiellement, « des raisons de sécurité ».
La responsabilité d’Israël est d’autant plus écrasante que l’aide
humanitaire fait également l‘objet de fortes restrictions alors que la
population en dépend fortement. En effet, 80% des habitants de la bande de
Gaza reçoivent l’aide de la part du PAM ou de l’UNRWA . En novembre 2007,
le service des affaires humanitaires et des secours d’urgence de l’ONU
annonçait une grave crise humanitaire et appelait Israël à « alléger les
restrictions sur l’aide humanitaire et à lever le blocus économique sur
Gaza comme la meilleure façon d’y promouvoir la paix. » Effectivement, les
camions d’assistance humanitaire sont passés de 3 000 en septembre 2007 à
1 508 en octobre. Les différents bouclages des territoires palestiniens
ont entraîné la fermeture d’une grande partie de l’industrie. La
conséquence directe est que « près de 70 000 travailleurs palestiniens ont
été licenciés des secteurs de l’industrie et des services et de
l’agriculture », selon John Holmes, coordonnateur humanitaire. Israël a
ainsi recours à une main d’œuvre étrangère originaire de Roumanie, de
Thaïlande ou des Philippines.
Mais la Banque mondiale s’applique surtout à cacher sa propre
responsabilité vis-à-vis du peuple palestinien. Le texte de la Déclaration
commune de la Conférence internationale des donateurs pour l’Etat
palestinien de décembre 2007 prévoyait plus de 7,4 milliards de dollars de
promesse de dons internationaux « pour soutenir la construction
institutionnelle et la reprise économique des trois années à venir ».
Cependant, ce texte en profitait pour réaffirmer le cadre macro-économique
dominant et la volonté des institutions financières internationales de
poursuivre sur la voie catastrophique des réformes néolibérales (réduction
des dépenses publiques, diminution du nombre de fonctionnaires dans des
secteurs aussi importants que l’éducation et la santé, privatisations,
suppression des subsides pour les services de base tels que l’électricité
).
En plus de l’annulation de la dette, le CADTM exige l’abandon des
politiques d’ajustement structurel, l’abolition du FMI et de la Banque
mondiale et leur remplacement par des institutions réellement
démocratiques, soucieuses de l’intérêt des populations du Sud et centrées
sur la garantie des droits humains fondamentaux. Il s’agit là de la seule
manière de permettre aux Palestiniens comme aux autres peuples du Sud de
décider enfin de leur propre avenir.
_______________________________________________
Comite pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM)
Site Web: http://www.cadtm.org
Le CADTM dénonce le double jeu de la Banque mondiale à l’égard du peuple
palestinien
Selon le Monde du 27 avril 2008, la Banque mondiale semble dénoncer le
fait que la politique israélienne entrave la croissance palestinienne et
la situation dans les territoires palestiniens ne cesse de s’aggraver. Un
tiers des Palestiniens dans la bande de Gaza (zone la plus touchée) et en
Cisjordanie sont en situation d’ « insécurité alimentaire », selon le
rapport 2007 du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l’Organisation
des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
La responsabilité d’Israël est sans nul doute écrasante, mais le CADTM
dénonce l’hypocrisie de la Banque mondiale puisque la logique qu’elle
défend est responsable, en Palestine comme ailleurs dans le tiers-monde,
d’une grave détérioration des conditions de vie.
De plus, loin de centrer son analyse sur le fait que les droits humains
fondamentaux sont bafoués dans les territoires palestiniens, la Banque
mondiale se contente d’expliquer cette insécurité et cette pauvreté
accrues par le blocus sur la circulation des marchandises et par les
restrictions à la mobilité des personnes, notamment des travailleurs
palestiniens pour, officiellement, « des raisons de sécurité ».
La responsabilité d’Israël est d’autant plus écrasante que l’aide
humanitaire fait également l‘objet de fortes restrictions alors que la
population en dépend fortement. En effet, 80% des habitants de la bande de
Gaza reçoivent l’aide de la part du PAM ou de l’UNRWA . En novembre 2007,
le service des affaires humanitaires et des secours d’urgence de l’ONU
annonçait une grave crise humanitaire et appelait Israël à « alléger les
restrictions sur l’aide humanitaire et à lever le blocus économique sur
Gaza comme la meilleure façon d’y promouvoir la paix. » Effectivement, les
camions d’assistance humanitaire sont passés de 3 000 en septembre 2007 à
1 508 en octobre. Les différents bouclages des territoires palestiniens
ont entraîné la fermeture d’une grande partie de l’industrie. La
conséquence directe est que « près de 70 000 travailleurs palestiniens ont
été licenciés des secteurs de l’industrie et des services et de
l’agriculture », selon John Holmes, coordonnateur humanitaire. Israël a
ainsi recours à une main d’œuvre étrangère originaire de Roumanie, de
Thaïlande ou des Philippines.
Mais la Banque mondiale s’applique surtout à cacher sa propre
responsabilité vis-à-vis du peuple palestinien. Le texte de la Déclaration
commune de la Conférence internationale des donateurs pour l’Etat
palestinien de décembre 2007 prévoyait plus de 7,4 milliards de dollars de
promesse de dons internationaux « pour soutenir la construction
institutionnelle et la reprise économique des trois années à venir ».
Cependant, ce texte en profitait pour réaffirmer le cadre macro-économique
dominant et la volonté des institutions financières internationales de
poursuivre sur la voie catastrophique des réformes néolibérales (réduction
des dépenses publiques, diminution du nombre de fonctionnaires dans des
secteurs aussi importants que l’éducation et la santé, privatisations,
suppression des subsides pour les services de base tels que l’électricité
).
En plus de l’annulation de la dette, le CADTM exige l’abandon des
politiques d’ajustement structurel, l’abolition du FMI et de la Banque
mondiale et leur remplacement par des institutions réellement
démocratiques, soucieuses de l’intérêt des populations du Sud et centrées
sur la garantie des droits humains fondamentaux. Il s’agit là de la seule
manière de permettre aux Palestiniens comme aux autres peuples du Sud de
décider enfin de leur propre avenir.
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Comite pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM)
Site Web: http://www.cadtm.org