ANALYSE

Un silence suffit-il pour s’opposer?


Alwihda Info | Par Alwihda Info - 26 Aout 2010



 

Toutes les actions jugées non conformes dans ce pays passent par une condamnation des acteurs censés à rappeler à l’ordre. Dans un communiqué de presse telle organisation condamne le déroulement d’une action et rappelle à l’ordre telle entité souvent étatique pour remédier à la situation.

 

Le maître mot est alors condamner pour le plaisir de condamner. D’autres le font pour se faire connaître. Pas d’actions concrètes qui obligent les autorités d’une entité à faire marche arrière. Sous d’autres cieux, la population marche et dénonce pour faire refouler certaines velléités.

 

 « Chez nous, la peur d’être arrêté ou la peur de mourir fait tasser la population chez soi », confie un acteur de la société civile. Cette population confond Etat et Société.  Il est donc difficile de tenter une action salvatrice pour réclamer un vouloir.

 

Ces derniers temps, la population est impuissante et muette, sans aucune défense devant les décisions de la municipalité qui veut contre vents et marées refondre N’Djaména, en un paradis terrestre. Pas d’interlocuteur pour le citoyen qui cherche à s’informer sur une telle décision. Chaque jour que Dieu fait, une nouvelle décision plus atroce et plus démesurée tombe, sans que le citoyen n’en connaisse l’expéditeur  véritable. Des murs badigeonnés des croix et des dates de déguerpissements, les constructions qui jouxtent les avenues bitumées, et dernièrement, 40 à 50 mètres à l’intérieur des rues qui longent d’une route bitumée. Pas de semi-dur, même pour cette rue de l’intérieur, construire en dur ou on  déguerpit.

 

Dans toutes les économies du monde, l’informel est l’élément essentiel de la vie. Un consommateur ne peut en aucun cas se pointer devant un producteur ou un grossiste pour s’approvisionner. Il y a toujours un intermédiaire, appelé dans le jargon commercial, courtier. Ce sont ces ambulants qui rapprochent le producteur et le consommateur.

 

Combien au final coûtera un produit qui se vend au marché à 500 F pour un consommateur qui déboursera 300 Fcfa pour son transport aller-retour au marché ?   Des décisions qui prouveraient l’amateurisme de ses accoucheurs de décisions hâtives.

 

Toutes ces décisions n’ont provoqué que des réactions par des communiqués de presse lus à la radio ou annoncés dans les pages des journaux. Où est le mandat social décrié depuis la réélection du Président IDI ? Où est la société civile ? Où est la communauté internationale, représentée fortement au Tchad ? Où est la France puissance colonisatrice avec une armée et une influence absolue  dans ce pays ? Les Tchadiens souffrent au détriment d’un développement forcé, qui concerne plus les infrastructures et leurs belles vues par les visiteurs qui contemplent, que les Tchadiens, qui, végètent à une grande majorité, en-dessous du seuil de  pauvreté.     ABSF

 


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