Dakar, le 6 décembre 2012 --- L'Afrique s'urbanise à un rythme plus soutenu que n'importe quelle autre région du globe. Elle doit adopter une approche plus intégrée pour relever les défis complexes que pose la gestion des réseaux d'alimentation en eau des villes du continent, qui se peuplent à vitesse grand V, et les rendre résilientes et durablement viables en la matière. C'est ce qu'expose un rapport de la Banque mondiale présenté aujourd'hui au Sommet Africités, organisé cette année à Dakar, au Sénégal. Ce rapport recense les enseignements tirés de l'expérience de 31 villes d'Afrique et d'ailleurs, et montre comment leur approche de gestion de l'eau les a conduites à créer des solutions « maison » innovantes dont pourraient s'inspirer d'autres villes.
Le rapport de la Banque mondiale intitulé « Le futur de l'eau dans les villes africaines: pourquoi gaspiller l'eau ? » vise à modifier la manière dont les responsables des politiques envisagent la gestion, la planification et la conception de projets de réseaux d'alimentation en eau en milieu urbain. Il avance que si les responsables des politiques urbaines adoptent des approches de gestion intégrée des ressources en eau en milieu urbain (IUWM), ils pourront relever les défis que pose la concurrence accrue pour l'eau avec les consommateurs en amont, améliorer la planification urbaine en comprenant les interactions entre l'eau et d'autres secteurs, et dans le contexte du changement climatique, acquérir des capacités de résilience dans un avenir incertain en comptant sur une plus grande diversité des sources d'eau.
« Il faut absolument relever le défi de la gestion de l'eau en milieu urbain pour libérer le potentiel économique des villes africaines et faire en sorte que les résidents des villes aient une vie meilleure, explique Alexander Bakalian, directeur sectoriel de la Banque mondiale pour le développement et les services urbains dans la région Afrique. Il faut comprendre les liens qui unissent l'eau aux autres secteurs et développer des modes de planification et d'exécution de projets novateurs. Certaines villes du continent commencent à intégrer la planification des ressources en eau à leur stratégie de développement. »
La croissance des villes africaines atteint 3,9 % par an, taux le plus élevé au monde. Les systèmes existants de gestion des ressources en eau sont insuffisants pour faire face à la demande qu'entraîne la croissance urbaine. Des études prévoient que dans les 25 prochaines années, la demande en eau sera quatre fois plus importante qu'aujourd'hui. Ce taux de croissance anticipé est bien plus rapide que dans toute autre région du monde. À l'heure actuelle, environ 320 millions d'Africains vivent en zone urbaine. Ce nombre devrait passer à 654 millions d'ici 2030. Conjuguées, la croissance démographique et la hausse des besoins en eau - réseaux municipaux, industrie, développement écologique - vont exercer de fortes pressions sur les ressources en eau, déjà fragiles.
L'approche IUWM vise à améliorer les réseaux urbains d'alimentation en eau en persuadant les responsables des politiques d’adopter une vision globale de toutes les étapes du cycle de vie de l'eau en milieu urbain et de se poser les questions importantes : quel est l'impact de l'utilisation des sols et de l'irrigation en amont sur la disponibilité et la qualité de l'eau en aval ? Les latrines à fosse et les modes d'assainissement contaminent-ils l'eau souterraine ? Des déchets solides encrassent-ils les bouches d'égout, favorisant les débordements ? L'eau utilisée pour nettoyer les rues et les parcs doit-elle être potable ? La gestion de l'eau est-elle optimisée en fonction de ses usages - consommation, irrigation et fabrication ? Les responsables des politiques doivent comprendre que l'IUWM consiste à « faire les choses autrement » plutôt qu'à « faire d'autres choses ».
« L'infrastructure de gestion de l'eau en milieu urbain sera différente demain. Elle tiendra compte de la rareté et de la qualité de l'eau, et aura une vision entièrement différente de la production et de la consommation d'énergie, explique Julia Bucknall, directrice sectorielle, unité de l'eau, à la Banque mondiale. La plupart des villes d'Europe et d'Amérique du Nord devront être repensées et reconstruites. Les villes africaines en développement ont l'occasion d'être bâties dès le départ sur ce mode de gestion intégrée. Cet effort nécessite un sens de l'engagement sans faille, mais les dirigeants africains sont nombreux à comprendre les enjeux de cette nouvelle approche. Nous appuyons leur engagement avec enthousiasme. »
L'ouvrage cite des exemples de comment les villes africaines peuvent mettre en œuvre des approches d'IUWM donnant lieu à des solutions innovantes. Par exemple :
Windhoek, Namibie - De fortes pressions s'exerçaient sur les ressources en eau de la ville. Désormais, 26 % de l'eau distribuée à Windhoek est issue du recyclage des eaux usées. Windhoek compte l'un des rares réseaux d'eau au monde qui recyclent et retraitent l'eau usée pour en faire une eau propre à la consommation.
Arua, Ouganda – Arua propose la mise sur pied d'un système de faible technicité afin de traiter les eaux usées aux abords de la ville, qui gagne en superficie. Ce système combinera des systèmes décentralisés de traitement des eaux usées (DEWATS) et un traitement par bio-filtration.
Nairobi, Kenya – Une approche intégrée visant la réduction des fuites, une gestion améliorée de la demande en eau et de la récupération des eaux pluviales et des eaux de ruissellement, ainsi que le recyclage des eaux domestiques pourraient conférer davantage de souplesse et de résilience à la ville.
Cette étude s'inscrit dans l'effort IUWM financé au titre du Programme de partenariat pour l'eau (WPP), qui appuie l'élaboration de cadres conceptuels, de lignes directrices de mise en œuvre, ainsi que de projets pilotes d’approches IUWM dans d'autres grandes villes, en Amérique latine, au Caraïbes, en Europe et en Asie centrale. Les enseignements tirés des projets pilotes ont suscité l'intérêt de plusieurs villes, comme Nairobi et Sao Paulo, lesquelles prévoient utiliser les fonds de la Banque mondiale pour incorporer les principes IUWM à leurs projets pilotes.
Contacts :
Dakar : Meleesa Naughton, +221 77 179 5242, mnaughton@worldbank.org
Washington : Cathy Russell, (202) 458-8124, crussell@worldbank.org
Sarwat Hussain, (202) 473 4967, shussain@worldbank.org
Pour les demandes de diffusion : Natalia Cieslik, (202) 458 9369, ncieslik@worldbank.org
Page du site IUWM de la Banque mondiale : http://water.worldbank.org/iuwm
Page du site du WPP : http://water.worldbank.org/wpp
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Communiqué de presse
2012/182/SDN
Le rapport de la Banque mondiale intitulé « Le futur de l'eau dans les villes africaines: pourquoi gaspiller l'eau ? » vise à modifier la manière dont les responsables des politiques envisagent la gestion, la planification et la conception de projets de réseaux d'alimentation en eau en milieu urbain. Il avance que si les responsables des politiques urbaines adoptent des approches de gestion intégrée des ressources en eau en milieu urbain (IUWM), ils pourront relever les défis que pose la concurrence accrue pour l'eau avec les consommateurs en amont, améliorer la planification urbaine en comprenant les interactions entre l'eau et d'autres secteurs, et dans le contexte du changement climatique, acquérir des capacités de résilience dans un avenir incertain en comptant sur une plus grande diversité des sources d'eau.
« Il faut absolument relever le défi de la gestion de l'eau en milieu urbain pour libérer le potentiel économique des villes africaines et faire en sorte que les résidents des villes aient une vie meilleure, explique Alexander Bakalian, directeur sectoriel de la Banque mondiale pour le développement et les services urbains dans la région Afrique. Il faut comprendre les liens qui unissent l'eau aux autres secteurs et développer des modes de planification et d'exécution de projets novateurs. Certaines villes du continent commencent à intégrer la planification des ressources en eau à leur stratégie de développement. »
La croissance des villes africaines atteint 3,9 % par an, taux le plus élevé au monde. Les systèmes existants de gestion des ressources en eau sont insuffisants pour faire face à la demande qu'entraîne la croissance urbaine. Des études prévoient que dans les 25 prochaines années, la demande en eau sera quatre fois plus importante qu'aujourd'hui. Ce taux de croissance anticipé est bien plus rapide que dans toute autre région du monde. À l'heure actuelle, environ 320 millions d'Africains vivent en zone urbaine. Ce nombre devrait passer à 654 millions d'ici 2030. Conjuguées, la croissance démographique et la hausse des besoins en eau - réseaux municipaux, industrie, développement écologique - vont exercer de fortes pressions sur les ressources en eau, déjà fragiles.
L'approche IUWM vise à améliorer les réseaux urbains d'alimentation en eau en persuadant les responsables des politiques d’adopter une vision globale de toutes les étapes du cycle de vie de l'eau en milieu urbain et de se poser les questions importantes : quel est l'impact de l'utilisation des sols et de l'irrigation en amont sur la disponibilité et la qualité de l'eau en aval ? Les latrines à fosse et les modes d'assainissement contaminent-ils l'eau souterraine ? Des déchets solides encrassent-ils les bouches d'égout, favorisant les débordements ? L'eau utilisée pour nettoyer les rues et les parcs doit-elle être potable ? La gestion de l'eau est-elle optimisée en fonction de ses usages - consommation, irrigation et fabrication ? Les responsables des politiques doivent comprendre que l'IUWM consiste à « faire les choses autrement » plutôt qu'à « faire d'autres choses ».
« L'infrastructure de gestion de l'eau en milieu urbain sera différente demain. Elle tiendra compte de la rareté et de la qualité de l'eau, et aura une vision entièrement différente de la production et de la consommation d'énergie, explique Julia Bucknall, directrice sectorielle, unité de l'eau, à la Banque mondiale. La plupart des villes d'Europe et d'Amérique du Nord devront être repensées et reconstruites. Les villes africaines en développement ont l'occasion d'être bâties dès le départ sur ce mode de gestion intégrée. Cet effort nécessite un sens de l'engagement sans faille, mais les dirigeants africains sont nombreux à comprendre les enjeux de cette nouvelle approche. Nous appuyons leur engagement avec enthousiasme. »
L'ouvrage cite des exemples de comment les villes africaines peuvent mettre en œuvre des approches d'IUWM donnant lieu à des solutions innovantes. Par exemple :
Windhoek, Namibie - De fortes pressions s'exerçaient sur les ressources en eau de la ville. Désormais, 26 % de l'eau distribuée à Windhoek est issue du recyclage des eaux usées. Windhoek compte l'un des rares réseaux d'eau au monde qui recyclent et retraitent l'eau usée pour en faire une eau propre à la consommation.
Arua, Ouganda – Arua propose la mise sur pied d'un système de faible technicité afin de traiter les eaux usées aux abords de la ville, qui gagne en superficie. Ce système combinera des systèmes décentralisés de traitement des eaux usées (DEWATS) et un traitement par bio-filtration.
Nairobi, Kenya – Une approche intégrée visant la réduction des fuites, une gestion améliorée de la demande en eau et de la récupération des eaux pluviales et des eaux de ruissellement, ainsi que le recyclage des eaux domestiques pourraient conférer davantage de souplesse et de résilience à la ville.
Cette étude s'inscrit dans l'effort IUWM financé au titre du Programme de partenariat pour l'eau (WPP), qui appuie l'élaboration de cadres conceptuels, de lignes directrices de mise en œuvre, ainsi que de projets pilotes d’approches IUWM dans d'autres grandes villes, en Amérique latine, au Caraïbes, en Europe et en Asie centrale. Les enseignements tirés des projets pilotes ont suscité l'intérêt de plusieurs villes, comme Nairobi et Sao Paulo, lesquelles prévoient utiliser les fonds de la Banque mondiale pour incorporer les principes IUWM à leurs projets pilotes.
Contacts :
Dakar : Meleesa Naughton, +221 77 179 5242, mnaughton@worldbank.org
Washington : Cathy Russell, (202) 458-8124, crussell@worldbank.org
Sarwat Hussain, (202) 473 4967, shussain@worldbank.org
Pour les demandes de diffusion : Natalia Cieslik, (202) 458 9369, ncieslik@worldbank.org
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Communiqué de presse
2012/182/SDN