Madeeha Abdella, rédactrice en chef du quotidien Al-Midan, journal du Parti communiste soudanais (SCP) est poursuivie depuis le 13 janvier pour crimes contre l’Etat par les services nationaux de renseignement et de sécurité (NISS). Elle risque la peine capitale. Les poursuites contre la journaliste sont vraisemblablement liées à une interview d’un chef militaire du mouvement séparatiste du Nord Kordofan, le SPLM-N (Sudan People’s Liberation Movement-North ), un sujet hautement sensible pour le gouvernement de Khartoum qui interdit toute couverture de ces mouvements rebelles internes.
Le NISS a également porté plainte contre le chef de la section politique du journal Ibrahim Mirghani et le chroniqueur Suleiman Hamed pour “diffamation” à l’égard du gouvernement.
“Reporters sans frontières est extrêmement inquiète des charges retenues contre Madeeha Abdella qui risque la peine capitale, déclare Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières. Nous condamnons le harcèlement judiciaire et les suspensions répétées dont fait l’objet Al-Midan. Si le gouvernement de Khartoum a quelque chose à reprocher à cette publication, il devrait le faire en application de la loi sur la presse et non du code pénal. Cet usage abusif du code pénal montre bien l’intention punitive du régime soudanais qui n’a de cesse de baîllonner les médias qui lui déplaisent. Pourtant, les questions sécuritaires liées à l’activité militaire sur le territoire soudanais sont d’intêret public et la population soudanaise a légitimement le droit d’en être tenue informée.”
En liberté sous caution depuis le 14 janvier, Madeeha Abdella a comparu le 20 janvier. La prochaine audience est prévue pour le 16 février. Elle fait face à quatre chefs d’accusation pour conspiration, atteinte à l’ordre constitutionnel, appel à l’opposition contre le pouvoir par l’emploi de la violence et de la force et pour publication de fausses informations (respectivement en vertu des articles 21, 50, 60 et 66 du code pénal). Interrogée par RSF sur le déroulement du procès, la journaliste se dit “forte et confiante grâce à la solidarité dont elle et son journal font l’objet au Soudan et à l’extérieur du pays”. Mirghani et Hamed ont également comparu au cours de cette même audience.
C’est la sixième fois que le journal Al Midan est suspendu ce mois-ci, même s’il continue à paraître en ligne. En 2012, une vingtaine de numéros avaient été confisqués avant l’interdiction de publication du journal pendant un an jusqu’en juin 2013, sans aucun ordre du tribunal. Madeeha Abdella avait fait acte de résistance en continuant à diffuser le journal en ligne sur le site du parti et avait fait l’objet de poursuites judiciaires.
Kamal Karar, le directeur de la rédaction, a déclaré que la dernière suspension en date était une sanction vis-à-vis des prises de position politique du Parti communiste. Le journal est en effet connu pour ses critiques virulentes du régime et a toujours refusé de se plier à la censure préalable imposée par le NISS.
Le climat au Soudan pour la liberté de l’information est extrêmement pesant. L’an passé, le NISS a renforcé sa mainmise sur la presse soudanaise en imposant une vérification des contenus des journaux préalable, à toute publication. Une méthode de censure qui a conduit à la confiscation de plus d’une cinquantaine de titres à Khartoum en 2014.
Le Soudan est classé 172e sur 180 pays dans l’édition 2014 du Classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.
Le NISS a également porté plainte contre le chef de la section politique du journal Ibrahim Mirghani et le chroniqueur Suleiman Hamed pour “diffamation” à l’égard du gouvernement.
“Reporters sans frontières est extrêmement inquiète des charges retenues contre Madeeha Abdella qui risque la peine capitale, déclare Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières. Nous condamnons le harcèlement judiciaire et les suspensions répétées dont fait l’objet Al-Midan. Si le gouvernement de Khartoum a quelque chose à reprocher à cette publication, il devrait le faire en application de la loi sur la presse et non du code pénal. Cet usage abusif du code pénal montre bien l’intention punitive du régime soudanais qui n’a de cesse de baîllonner les médias qui lui déplaisent. Pourtant, les questions sécuritaires liées à l’activité militaire sur le territoire soudanais sont d’intêret public et la population soudanaise a légitimement le droit d’en être tenue informée.”
En liberté sous caution depuis le 14 janvier, Madeeha Abdella a comparu le 20 janvier. La prochaine audience est prévue pour le 16 février. Elle fait face à quatre chefs d’accusation pour conspiration, atteinte à l’ordre constitutionnel, appel à l’opposition contre le pouvoir par l’emploi de la violence et de la force et pour publication de fausses informations (respectivement en vertu des articles 21, 50, 60 et 66 du code pénal). Interrogée par RSF sur le déroulement du procès, la journaliste se dit “forte et confiante grâce à la solidarité dont elle et son journal font l’objet au Soudan et à l’extérieur du pays”. Mirghani et Hamed ont également comparu au cours de cette même audience.
C’est la sixième fois que le journal Al Midan est suspendu ce mois-ci, même s’il continue à paraître en ligne. En 2012, une vingtaine de numéros avaient été confisqués avant l’interdiction de publication du journal pendant un an jusqu’en juin 2013, sans aucun ordre du tribunal. Madeeha Abdella avait fait acte de résistance en continuant à diffuser le journal en ligne sur le site du parti et avait fait l’objet de poursuites judiciaires.
Kamal Karar, le directeur de la rédaction, a déclaré que la dernière suspension en date était une sanction vis-à-vis des prises de position politique du Parti communiste. Le journal est en effet connu pour ses critiques virulentes du régime et a toujours refusé de se plier à la censure préalable imposée par le NISS.
Le climat au Soudan pour la liberté de l’information est extrêmement pesant. L’an passé, le NISS a renforcé sa mainmise sur la presse soudanaise en imposant une vérification des contenus des journaux préalable, à toute publication. Une méthode de censure qui a conduit à la confiscation de plus d’une cinquantaine de titres à Khartoum en 2014.
Le Soudan est classé 172e sur 180 pays dans l’édition 2014 du Classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.