Itsandra beach. Crédit photo : Wikipedia
26 juillet 2008. Je débarque à Moroni un petit matin d’avril. Dès ma descende d’avion, un vent chargé d’humidité de l’océan indien me balaie le visage, comme pour souhaiter la bienvenue au Sahélien que je suis.
J’arrive pour partager avec mes amis comoriens ma modeste expérience professionnelle. Mes hôtes m’appellent « Africain » comme les quelques autres ressortissants du continent africain. Je suis plus qu’africain, puisque je viens du pays de Toumai, aimerai je lancer.
J’étais fier de me présenter, par civilité à chaque rencontre. Les comoriens me rendaient aussi bien, mais avec un peu de curiosité. On voit toujours mon pays à travers nos interminables conflits dont la visibilité est bien assurée par la presse française.
Les jours s’écoulent. J’entre un soir dans une concession, accompagné d’un jeune étudiant qui a accepté gentiment de m’aider à louer une maison. Une jeune fille souriante et charmante nous accueille. Mon guide me présente. La souriante ouvre des grands yeux, soupire et dit : Vous êtes tchadien ? Y’avait un tchadien qui a été expulsé de Comores parce qu’il voulait égorger sa femme comorienne. Ah bon ? Répondis je. Qu’importe.
Elle nous fait ensuite visiter la maison. Et je lui promettais de revenir. Je suis plus revenu. Pourquoi, deviner.
Pour la première fois, j’avais honte ce jour d’être tchadien. Faut –il toujours porter le manteau d’un potentiel égorgeur de femmes ? Et je me suis fait un devoir de connaître la vérité sur cette triste histoire qui entachait l’image du tchadien dans cette île.
Les jours passent. L’histoire est confirmée par les uns, ignorée par les autres.
Vint le jour où lors d’une mission dans une île de l’union, le hasard m’amèna à partager l’hôtel avec un commissaire de police visiblement pétri d’expérience. L’amitié se tisse au fil des heures autour des plats et des cannettes de bière. Je décide de lui évoquer l’histoire. Il ne tardait pas à me montrer qu’il connaissait bien le dossier. Il m’expliquait sans équivoque que c’était une machination contre mon frère tchadien. La réalité : Un haut dignitaire du pays rodait autour de sa femme. Alors pour laisser libre cours au grand notable, le coup a été monté….. Ouf. Je me suis senti à l’instant soulager, heureusement.
J’ai voulu partager avec vous, mes frères tchadiens cette aventure, pour relever combien l’acte qu’un tchadien peut poser hors du pays peut peser sur l’image du peuple tchadien.
Malheureusement certains tchadiens montrent souvent partout où ils vivent, leur incapacité aux débats d’idée et leur goût de barbarie.
DJERAMBETE BENDOYE
Moroni, Grande Comores
jerabete@yahoo.fr
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