Discours d’ouverture du centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (le CEDPE) Présenté par son Président fondateur (Ahmat M. Yacoub)
Mardi 30 janvier 2018 à 10H15
Monsieur le Représentant du Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation,
Monsieur le Secrétaire général de la Médiature de la République,
Mme la Représentante du Ministre de la Femme,
Mme le Maire du 8ème arrondissement,
Son Excellence M. l’Ambassadeur des Emirats Arabes Unis,
Mr. Le Représentant de l’Ambassade du Royaume du Maroc,
Mr. Le Représentant de l’Ambassade des Etats unis d’Amérique,
Mr. Le représentant de l’Union Européenne,
Messieurs le représentants du corps diplomatique,
Mr. Le Représentant de l’ambassade du Niger,
Mr. Le représentant des forces mixtes,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Le centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (le CEDPE) dont j’ai l’honneur de procéder à l’ouverture aujourd’hui et à laquelle vous avez bien voulu participer est l’aboutissement d’un processus de consultation et de concertation avec des amis.
L’initiative est partie d’une idée simple en se basant sur l’historiographie du Tchad surtout la période allant de 1965 à 2010, période trouble marquée par la violence pendant laquelle nous avons payé un lourd tribut. Il n y a pas une seule personne qui n’a pas à cette époque perdu un membre de sa famille, un parent, un ami ou un proche. Et aussi en suivant de près ce qui se passe à nos frontière et au-delà. C’est à partir de ce constat que notre initiative est partie.
Pour nous, il n’existe pas une violence légale ou légitime. La violence n’a pas de couleur mais elle change des terminologies à chaque fois que les acteurs veulent l’adapter à une situation donnée. En réalité, c’est de l’extrémisme, qu’il soit violent, doux, stupide ou intelligent.
Mesdames, Messieurs,
L’extrémisme, ce phénomène mondial qui n’a ni couleur ni frontière, nous devons tous faire en sorte qu’il soit éradiqué. Et c’est l’occasion aussi de le souligner que l’extrémisme n’a pas de religion puisque aucune religion au Monde ne tolère la barbarie. Et c’est pourquoi, évitons l’amalgame et la confusion et soyons unis pour faire face à tout genre d’extrémisme. Au cours de l’année 2014, 69 pays ont été touchés par le terrorisme et le nombre de personnes tuées s’élève à 32 685, et les civils représentent 80% des victimes, selon l’Institut pour l’économie et la paix. La moitié de morts sont imputés à l’organisation Etat Islamique (DAECH) alors que 80% des actes recensés en Occident sont le fait d’extrémistes de droite, de nationalistes ou d’activistes antisystème. Depuis plusieurs années, les chercheurs s’emploient à comprendre les causes et les mécanismes de l’extrémisme. Nous estimons que le CEDPE que vous inaugurez aujourd’hui servira à mener des actions pratiques pour approfondir les études de compréhension et de prévention sur l’extrémisme violent puis contribuer aux mécanismes de son éradication.
Il y a certes des nombreuses énigmes à déchiffrer, des questions auxquelles nous devons chercher des réponses : on se demande comment le courant extrémiste réussit-il à s’introduire dans l’espace de la jeunesse, à se répandre jusqu’à l’affecter voire hypnotiser une partie d’entre elle ?
En d’autres termes, qu’est-ce qui pousse une partie de la jeunesse à opérer un « processus de bifurcation » brusque pour rejoindre les camps du fondamentalisme et se métamorphoser en extrémistes? Les raisons sont-elles politiques, économiques, idéologiques, sociales, culturelles? « S’agit-il (…) d’un ensemble complexe d’événements marquants, mal traités ou non résolus pendant l’enfance? » Sont-elles en rapport avec l’éducation, la scolarité, la pauvreté… ? Que cachent ces identités complexes à facettes mystérieuses ?
Cette haine d’écraser l’autre ne serait-elle pas le résultat d’une injustice que le bourreau aurait lui-même subi au cours de son parcours social ? Toutefois, « plus le monde moderne se complexifie, et fait peur, plus la tentation de se réfugier dans de telle solutions peut être forte », selon l’ex-juge antiterroriste Marc Trévidic. « on ne devient pas un bourreau (…) un beau matin au réveil1», comme le dit l’historien Didier Epelbaum.
Autant de questions auxquelles peut répondre le centre qui doit s’intéresser « aux contraintes que les individus subissent et aux événements qu’ils traversent pendant leur enfance et leur adolescence», et dont les résultats peuvent servir à une stratégie de prévention précoce qui doit concerner tout d’abord la jeunesse.
Nous sommes certains que notre projet est une goutte d’eau qui ne remplit pas le vase et sans les gouttes d’eau le vase ne sera pas non plus rempli. Alors, il n’est pas question de rester les bras croisés si nous avons la possibilité d’agir. Nous agissons et vous invitons d’agir ensemble pour prévenir l’extrémisme. La conception que nous défendons consiste à entreprendre des démarches visant à jouer un rôle dans la déradicalisation des extrémistes et à prévenir l’extrémisme. Tout cela n’est possible que dans un cadre d’études et des recherches scientifiques car il s’agit d’apporter des résultats concrets à court, à moyen et à long termes. C’est pourquoi, nous avons lancé ce projet avec un contenu de trois grands volets :
· La deradicalisation des repentis et surtout la prévention de l’extrémisme dans les milieux de la jeunesse en commençant par les enfants de bas âges.
· Mettre à la disposition des chercheurs une sorte de laboratoire au sein du centre pour effectuer des études et des recherches dans tous les domaines et surtout dans la prévention de l’extrémisme. J’insiste là-dessus : les études et les recherches sont dans tous les domaines et nous invitons les chercheurs à saisir cette opportunité.
Par études, le centre entend proposer des formations de renforcement de capacité dans divers disciplines. La formation de la femme et des jeunes constitue une des priorités du CEDPE.
· Le troisième volet consiste à mettre à la disposition du centre des organes de communication comme un revue scientifique, une radio, et une télévision. Je vous annonce que le nom de la télévision choisie est Sahel7 et comme vous l’avez visionné dans le générique, elle sera opérationnelle dans peu de temps.
Je me réjouis enfin de ce projet, un cas exemplaire initié grâce à des idées et des moyens modestes propres et personnels. Un projet ayant réuni des Hommes avec le même souci, celui d’apporter quelque chose de nouveau sur la scène du Savoir et de la prévention en se basant sur les expériences et les compétences, en impliquant des partenaires ayant les mêmes objectifs. Et c’est pourquoi, nous avons fait appel à des grands chercheurs tchadiens dont deux vont prendre la parole maintenant.
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Je tiens à remercier ici tous ceux qui ont participé à cette cérémonie d’ouverture et n’ont compté ni leur temps ni leur énergie pour sa réussite, en particulier le Représentant du ministre de l’enseignement supérieur, mais aussi vous tous qui avez apporté votre participation à cet événement. Je vous demande de vous rejoindre à nous.
Je vous remercie.
Mardi 30 janvier 2018 à 10H15
Monsieur le Représentant du Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation,
Monsieur le Secrétaire général de la Médiature de la République,
Mme la Représentante du Ministre de la Femme,
Mme le Maire du 8ème arrondissement,
Son Excellence M. l’Ambassadeur des Emirats Arabes Unis,
Mr. Le Représentant de l’Ambassade du Royaume du Maroc,
Mr. Le Représentant de l’Ambassade des Etats unis d’Amérique,
Mr. Le représentant de l’Union Européenne,
Messieurs le représentants du corps diplomatique,
Mr. Le Représentant de l’ambassade du Niger,
Mr. Le représentant des forces mixtes,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Le centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (le CEDPE) dont j’ai l’honneur de procéder à l’ouverture aujourd’hui et à laquelle vous avez bien voulu participer est l’aboutissement d’un processus de consultation et de concertation avec des amis.
L’initiative est partie d’une idée simple en se basant sur l’historiographie du Tchad surtout la période allant de 1965 à 2010, période trouble marquée par la violence pendant laquelle nous avons payé un lourd tribut. Il n y a pas une seule personne qui n’a pas à cette époque perdu un membre de sa famille, un parent, un ami ou un proche. Et aussi en suivant de près ce qui se passe à nos frontière et au-delà. C’est à partir de ce constat que notre initiative est partie.
Pour nous, il n’existe pas une violence légale ou légitime. La violence n’a pas de couleur mais elle change des terminologies à chaque fois que les acteurs veulent l’adapter à une situation donnée. En réalité, c’est de l’extrémisme, qu’il soit violent, doux, stupide ou intelligent.
Mesdames, Messieurs,
L’extrémisme, ce phénomène mondial qui n’a ni couleur ni frontière, nous devons tous faire en sorte qu’il soit éradiqué. Et c’est l’occasion aussi de le souligner que l’extrémisme n’a pas de religion puisque aucune religion au Monde ne tolère la barbarie. Et c’est pourquoi, évitons l’amalgame et la confusion et soyons unis pour faire face à tout genre d’extrémisme. Au cours de l’année 2014, 69 pays ont été touchés par le terrorisme et le nombre de personnes tuées s’élève à 32 685, et les civils représentent 80% des victimes, selon l’Institut pour l’économie et la paix. La moitié de morts sont imputés à l’organisation Etat Islamique (DAECH) alors que 80% des actes recensés en Occident sont le fait d’extrémistes de droite, de nationalistes ou d’activistes antisystème. Depuis plusieurs années, les chercheurs s’emploient à comprendre les causes et les mécanismes de l’extrémisme. Nous estimons que le CEDPE que vous inaugurez aujourd’hui servira à mener des actions pratiques pour approfondir les études de compréhension et de prévention sur l’extrémisme violent puis contribuer aux mécanismes de son éradication.
Il y a certes des nombreuses énigmes à déchiffrer, des questions auxquelles nous devons chercher des réponses : on se demande comment le courant extrémiste réussit-il à s’introduire dans l’espace de la jeunesse, à se répandre jusqu’à l’affecter voire hypnotiser une partie d’entre elle ?
En d’autres termes, qu’est-ce qui pousse une partie de la jeunesse à opérer un « processus de bifurcation » brusque pour rejoindre les camps du fondamentalisme et se métamorphoser en extrémistes? Les raisons sont-elles politiques, économiques, idéologiques, sociales, culturelles? « S’agit-il (…) d’un ensemble complexe d’événements marquants, mal traités ou non résolus pendant l’enfance? » Sont-elles en rapport avec l’éducation, la scolarité, la pauvreté… ? Que cachent ces identités complexes à facettes mystérieuses ?
Cette haine d’écraser l’autre ne serait-elle pas le résultat d’une injustice que le bourreau aurait lui-même subi au cours de son parcours social ? Toutefois, « plus le monde moderne se complexifie, et fait peur, plus la tentation de se réfugier dans de telle solutions peut être forte », selon l’ex-juge antiterroriste Marc Trévidic. « on ne devient pas un bourreau (…) un beau matin au réveil1», comme le dit l’historien Didier Epelbaum.
Autant de questions auxquelles peut répondre le centre qui doit s’intéresser « aux contraintes que les individus subissent et aux événements qu’ils traversent pendant leur enfance et leur adolescence», et dont les résultats peuvent servir à une stratégie de prévention précoce qui doit concerner tout d’abord la jeunesse.
Nous sommes certains que notre projet est une goutte d’eau qui ne remplit pas le vase et sans les gouttes d’eau le vase ne sera pas non plus rempli. Alors, il n’est pas question de rester les bras croisés si nous avons la possibilité d’agir. Nous agissons et vous invitons d’agir ensemble pour prévenir l’extrémisme. La conception que nous défendons consiste à entreprendre des démarches visant à jouer un rôle dans la déradicalisation des extrémistes et à prévenir l’extrémisme. Tout cela n’est possible que dans un cadre d’études et des recherches scientifiques car il s’agit d’apporter des résultats concrets à court, à moyen et à long termes. C’est pourquoi, nous avons lancé ce projet avec un contenu de trois grands volets :
· La deradicalisation des repentis et surtout la prévention de l’extrémisme dans les milieux de la jeunesse en commençant par les enfants de bas âges.
· Mettre à la disposition des chercheurs une sorte de laboratoire au sein du centre pour effectuer des études et des recherches dans tous les domaines et surtout dans la prévention de l’extrémisme. J’insiste là-dessus : les études et les recherches sont dans tous les domaines et nous invitons les chercheurs à saisir cette opportunité.
Par études, le centre entend proposer des formations de renforcement de capacité dans divers disciplines. La formation de la femme et des jeunes constitue une des priorités du CEDPE.
· Le troisième volet consiste à mettre à la disposition du centre des organes de communication comme un revue scientifique, une radio, et une télévision. Je vous annonce que le nom de la télévision choisie est Sahel7 et comme vous l’avez visionné dans le générique, elle sera opérationnelle dans peu de temps.
Je me réjouis enfin de ce projet, un cas exemplaire initié grâce à des idées et des moyens modestes propres et personnels. Un projet ayant réuni des Hommes avec le même souci, celui d’apporter quelque chose de nouveau sur la scène du Savoir et de la prévention en se basant sur les expériences et les compétences, en impliquant des partenaires ayant les mêmes objectifs. Et c’est pourquoi, nous avons fait appel à des grands chercheurs tchadiens dont deux vont prendre la parole maintenant.
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Je tiens à remercier ici tous ceux qui ont participé à cette cérémonie d’ouverture et n’ont compté ni leur temps ni leur énergie pour sa réussite, en particulier le Représentant du ministre de l’enseignement supérieur, mais aussi vous tous qui avez apporté votre participation à cet événement. Je vous demande de vous rejoindre à nous.
Je vous remercie.