Alors que l’accident du vol Air Algérie rouvre le débat sur le manque de capacité des Etats africains à sécuriser l’espace aérien sur le continent, en RDC, le pire élève en la matière, des experts se sont réunis pendant trois jours : objectif, faire l’état des besoins pour améliorer la sécurité aérienne dans ce pays où les crash d’avion sont monnaie courante.
Sur les 54 aéroports que possède l’immense pays (et dont une cinquantaine est effectivement en fonction) qu’est la République démocratique du Congo, pas un seul n’est certifié conforme par l’Organisation de l’aviation civile internationale. Idem avec ses compagnies aériennes qui figurent toutes sur la liste noire de l’Union européenne. Près de 20 ans d’absence de contrôles et d’investissement dans le secteur expliquent le triste état de l’aviation congolaise. Les aéroports sont vétustes et sous-équipés. Exemple : seule une dizaine de pistes d’atterrissage ont un système d’approche via satellite. Pour les autres, l’approche se fait uniquement à la vue.
L’Etat désormais prend des mesures. En mars, par exemple, 14 compagnies ont été clouées au sol car jugées trop dangereuses. Mais pour remonter la pente, les besoins sont immenses, comme l’explique Noro Rabefaniraka, experte en transport à la Banque mondiale : « Si je prends l’aéroport de Goma, l’investissement nécessaire utile maintenant est de l’ordre de 35 millions de dollars, Goma étant le 3e ou le 4e aéroport du pays. Donc je ne parle même pas de celui de Kinshasa qui est plus grand encore et dont les besoins sont encore plus grands ».
En 2010, la Banque mondiale a attribué 255 millions de dollars à la RDC pour rénover le secteur du transport. Mais là-dessus, seuls 15 millions vont à l’aérien, le reste devant servir à rénover les routes et le train, en mauvais état également. La Banque a promis plus de ressources mais d’autres bailleurs doivent suivre. L’objectif est de répondre à 60% des critères de sécurité aérienne d’ici fin 2017.
RFI