Depuis le début du conflit en Syrie, les medias meanstreams, pour reprendre l’expression consacrée, nous déversent les mêmes balivernes. Radios, presse écrite, télévisions, tout y passe. De tous les coins du monde et dans toutes les langues, une pluie incessante de mensonges est déversée sur l’opinion publique pour la prédisposer à accepter la politique de l’agression contre la Syrie.
De la même façon, les opinions publiques se voient désigner des ennemis. L’URSS était l’ogre contre lequel il fallait mobiliser et dépenser des milliards de milliards de dollars. Après l’effondrement de cette superpuissance, l’Afghanistan est devenu l’ennemi. Après la chute des talibans, c’est l’Irak qui est devenu la menace. Saddam Hussein renversé, c’est l’Iran qui est aujourd’hui désigné comme danger pour la paix mondiale voire pour l’existence des humains sur terre. Il n’est pas besoin d’être un expert pour décoder que la guerre menée contre la Syrie n’est que le début de la guerre contre l’Iran. Qui sera le prochain ennemi ? Qu’aucun pays autre qu’occidental ne fasse d’illusion y compris ceux qui se croient alliés inconditionnels de l’Occident. Tout dépendra des intérêts de l’oligarchie financière. Nous les citoyens ne sommes que des « désigneurs » des « décideurs » qui malheureusement ne nous écoutent pas souvent quand notre avenir est en jeu. Beaucoup de nos concitoyens soutiennent de bonne foi des positions arrogantes et belliqueuses tout simplement parce qu’ils sont victimes de ce matraquage médiatique. La seconde tactique, l’insinuation est encore plus pernicieuse.
L’insinuation
Le dernier exemple est celui du Secrétaire général des nations-unies Ban Ki–moon. Il ne faut jamais perdre de vue qu’il prend fait et cause pour « l’idéologie » à laquelle il appartient. En d’autres termes il est contre Assad. Seule sa fonction lui empêche de le clamer ouvertement. Monsieur Moon de dire : « les preuves d’utilisation d’armes chimiques en Syrie sont accablantes et que la communauté internationale doit sévir ». Comme les inspecteurs de l’ONU ne désignent pas le responsable de l’utilisation de l’arme chimique, le Secrétaire ne désigne non plus personne, mais s’empresse d’ajouter dans l’interview qu’il a accordée à une chaîne de télévision « Monsieur Bachar Al-Assad est responsable de nombreux crimes contre l’Humanité ». Il désigne donc de façon sournoise le régime syrien. En effet dans cette affaire, comme dirait Zola, on ne cherche pas le coupable mais un coupable. Et celui-ci, dans la volonté de trouver un alibi pour agresser, est tout désigné et condamné avant même enquête et procès.
C’est le même Ban Ki-moon qui avait salué les résultats définitifs manifestement truqués du premier tour de l’élection présidentielle de 2011 en Haïti qui avaient écartés l’actuel président Michel Martelly. N’eussent été la mobilisation du peuple haïtien et le soutien des vrais démocrates du monde entier, le mensonge l’aurait emporté sur la vérité.
Des bellicistes indécrottables n’hésitent pas à insulter le Secrétaire d’Etat américain qu’ils qualifient de « gaffeurs » pour avoir lancé la balle que Poutine a saisi au rebond pour proposer la solution politique adoptée à Genève et que le sénateur va-t-en-guerre McCain trouve désastreux. Ceux qui sont déçus de ne pas entendre la funeste musique des missiles et voir les mortels « feux d’artifice » sur les chaînes de télévisions se recentrent sur les mensonges. La chanson en vogue est que cet accord ne règlera rien. Ils avancent que cela n’arrêtera pas Assad qui « bombardent son peuple, 120.000 morts c’est trop ». Les terroristes sont totalement dédouanés. Tous les morts ou presque sont des civils, y compris les rebelles armés jusqu’aux dents. L’armée syrienne, armée par Moscou, a tué tout ce monde ou presque, les militaires de l’armée régulière compris.
Nous devons tous garder à l’esprit le rôle joué par Hans Blix chef des inspecteurs en Irak en 2002 -2003. Il a tout fait pour préparer le terrain à Bush. Malgré le fait que les inspecteurs étaient autorisés à chercher des Armes de destruction massive (ADM) jusque dans les palais présidentiels que certains d’entre eux saccageaient délibérément de façon hargneuse, Blix répondait invariablement à l’occasion de chaque interview « Si vous me demandez s’ils (les dirigeants de l’Irak de Saddam Hussein) coopèrent activement, je répondrais « non» ! », façon détournée pour dire que Saddam cachait des ADM. Ceux qui cherchent à déposer une proposition de résolution au Conseil de sécurité placée sous le régime de l’article 7 rêvent du même scenario, c’est-à-dire des équipes d’inspecteurs –espions prêts à baliser le terrain d’une agression contre la Syrie.
Déjà, ils font une lecture plus que subjective du rapport sur l’utilisation des armes chimiques. Dire que les munitions utilisées portent des écritures avec l’alphabet cyrillique (russe donc), que le dosage est sophistiqué etc., est assez léger comme preuve. C’est comme si les rebelles disposaient de mousquets du XVIIe siècle et que seul leur détermination a permis d’abattre des chasseurs-bombardiers ultra-modernes, de prendre le contrôle d’une bonne partie du pays. Les armes soviétiques des ex-pays de l’Europe de l’Est inondent le marché parallèle des armes et les rebelles ne manquent pas de soutiens ultra riches ou techniquement avancés.Mentir, encore mentir, toujours mentir pour convaincre telle est le crédo des Fabius, Hollande, et toutes celles et tous ceux qui cherchent à nous formater pour nous télécharger selon leur desiderata..
Fidèle à sa réputation, le gouvernement français, se multiplie par quatre pour montrer qu’il joue un grand rôle dans le ballet militaro-diplomatique en cours. Dans cette affaire, il est la souris qui court avec l’éléphant et dit « regardez la poussière que nous soulevons ».
Mentir, encore mentir, toujours mentir pour convaincre telle est le crédo des Fabius, Hollande, et toutes celles et tous ceux qui cherchent à nous formater pour nous télécharger selon leur desiderata…
Abdel BAKAYOKO