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Paniqué et terrorisé, Idriss Deby rase tout un quartier de N’Djamena et jette plus de 3000 habitants dehors


Rédigé le Samedi 19 Octobre 2013 à 17:03 | Lu 685 fois | 3 commentaire(s)


Rien ne va plus à N’Djamena depuis le 15 juin 2013. Des militaires armés jusqu’aux dents opèrent des patrouilles dans tous les quartiers de jour comme de nuit. Des fouilles aussi furieuses qu’impromptues sont faites concomitamment tous les jours, au petit matin dans deux ou trois quartiers. Les véhicules entrant ou sortant du Tchad sont systématiquement fouillés et refouillés. A l’évidence, cette hyper activité de l’armée a une seule explication : on cherche des armes. On cherche des putschistes. On cherche des suspects. On n’avait jamais enregistré une telle paranoïa sur fond de terreur !



A l’heure qu’il est, quand un véhicule quitte Kousseri, ville camerounaise séparée de N’Djamena par les fleuves Logone et Chari, pour pénétrer au Tchad, c’est un véritable chemin de croix qui commence : Après le franchissement du poste de Douane, il est fouillé de fond en comble le long des 500 premiers mètres du territoire tchadien par au moins dix barrages érigés tous les 100 mètres. Les chauffeurs de véhicules, les conducteurs de motos, leurs passagers – et même les piétons – sont fouillés au corps et jusque dans leurs sous vêtements sans ménagement et sans façon. Pourquoi toute cette fébrilité ? A en croire la version officielle, suite à des informations, des armes munitions – et même des roquettes – auraient été découvertes dans plusieurs maisons du quartier Nguéli, dernière secteur du territoire tchadien bordant le fleuve Chari faisant face au Cameroun. Du coup, des mesures relevant de la brutalité et de la sauvagerie habituelles ont été prises par le Sultan président lui-même : qui a donné l’ordre de déloger tous les habitants du quartier Nguéli et de raser sans autre forme de procès tout cet espace. Sans aucun préavis, et sans tenir compte des droits de propriété. Conséquence : des centaines de citoyens sont expulsés de leurs propres demeures chaque jour – avec femmes, enfants, et même bétail - sans le moindre ménagement par des militaires barbares exécutant les consignes leur ayant été données avec une férocité mécanique. A l’heure qu’il est, c’est le désarroi total à Nguéli, et même aux quatre coins de N’Djamena, où l’on voit des familles entières délogées en catastrophe qui débarquent à l’improviste dans les domiciles d’amis ou de parents, ou encore de pauvres hères portant munis de baluchons, emportant sur la tête ou sur des charrettes ce qu’ils ont pu sauver. Un spectacle comparable seulement à l’image de réfugiés fuyant une guerre ou un grave conflit. L’autre drame est que la saison des pluies a déjà commencé. Il est donc loisible de mesurer la détresse de ces millions de tchadiens qui sont ainsi exposés du jour au lendemain aux intempéries et à la précarité à cause d’un tyran subitement submergé par la phobie d’un coup d’état. Au moment où, sur la scène internationale, Idriss Deby roule des mécaniques et joue les Zorro des tropiques, dans son propre pays il n’arrive même pas à trouver le sommeil. Ironie du sort ! Mais de qui a-t-il donc peur ? Dans son entourage immédiat du tyran, certains de ses proches roulent des yeux, au bord de l’apoplexie, évoquant la menace de Boko Haram tout proche au Nigéria voisin qui aurait juré de s’en prendre à Idriss Deby à cause de l’implication de son armée dans la traque des djihadistes du Mali. Ce qui expliquerait certainement que même les femmes sont fouillées à Nguéli jusqu’aux derniers plis de leurs voiles. Il faut dire en tout cas que la panique a pulvérisé toutes les limites à N’Djamena au point même de flirter avec le ridicule : En effet, depuis deux semaines, les motocyclistes sont interdits du port du casque dans la capitale et ses environs. La raison : la tête de tous les gens roulant en moto doit être bien visible et identifiable, même celle des femmes, par peur des terroristes ! En réalité, il n’y a pas que Boko Haram qui fasse peur au maitre autoproclamé du Tchad, en effet il semble nourrir bien au fond de sa conscience la peur bleue d’une éventuelle revanche de milices pro Bozizé qui, dans ses cauchemars ne le quittent pas. Surtout depuis qu’un front se réclamant de l’ex homme fort de Bangui a annoncé son intention de renverser la vapeur en Centrafrique. Il ne faut pas oublier non plus que, dans sa conscience certainement tourmentée, Idriss Deby n’a pas oublié que les héritiers affirmés ou putatifs de Mouammar Kadhafi pourraient nourrir l’intention de lui demander un jour ou l’autre des comptes – voire se venger – à propos du faramineux trésor que le défunt guide de la Jamahiriya lui avait confié avant de mourir. Trésor que le Sultan Général d’armée tchadien s’est empressé de croquer dès l’annonce de l’assassinat du leader libyen. Mais par dessus toutes ces terreurs, Deby Itno à peur d’une fulgurante offensive de la résistance nationale dont il redoute une imminente action. Une résistance dont il sent et ressent la présence diffuse à tous les coins de rue de N’Djamena, dont il soupçonne la pénétration dans toutes les strates de son système qui est désormais prêt à le lâcher au premier coup de feu. Idriss Deby sait qu’aujourd’hui plus qu’hier, une nouvelle dynamique de résistance et de combat est à la manœuvre et va inexorablement mettre fin à sa dictature. Il sent l’influence et la marche en avant de cette résistance comme un étau – invisible, mais inexorablement réel – qui le terrorise, l’inhibe, l’empêche de dormir, et lui fait voir des ombres chinoises partout. Hier, c’était le complot présumé, les arrestations des journalistes, des députés et des hommes politiques qui ont été la manifestation visible et palpable de la peur provoquée par ces ombres chinoises. Aujourd’hui ce sont de pseudos armes découvertes à Nguéli qui poussent le tyran à raser tout un pan de la ville, et à fouiller tous ceux qui entrent au Tchad. L’aéroport de N’Djamena est d’ailleurs sous haute surveillance. N’y entre plus qui veut ! Le tableau est déchirant et affligeant au Tchad en ce moment : Les domiciles de tous les tchadiens sont fouillés au jour le jour, quel que soit le rang ou la fonction du propriétaire, tout le monde est fouillé à tous les carrefours, tout un quartier est démoli – pour raison de « sécurité », des milliers de personnes sont expulsées de leurs propres domiciles sans le moindre préavis, et sans la perspective du moindre recasement, c’est l’Etat sauvage intégral ! Une situation pathétique qui ne traduit qu’une seule réalité : Idriss Deby a peur. Il est la proie d’une incoercible peur panique. Mais il faut dire la vérité : il a raison d’avoir peur. C’est un prédateur qui sent, hume et connait l’odeur du danger avant de le voir, Car la vérité est que ses jours sont désormais comptés à la tête de l’Etat du Tchad.
AHMAD ALI




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