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Vu de l’extérieur, le profil plus que bas du Tchad !


Rédigé le Samedi 19 Octobre 2013 à 17:07 | Lu 308 fois | 0 commentaire(s)


Au lieu tirer les leçons de ses errements et de redresser ses pratiques, le président Idriss Deby s’entête de façon obtuse dans une fuite en avant effrénée et obstinée. C’est ainsi que ses actes quotidiens, ainsi que les multiples méfaits qu’il commet sans désemparer montrent aux yeux de l’opinion, surtout celle internationale, qu’il n’a rien d’un démocrate, et ignore tout de ce qu’on entend par ouverture d’esprit.



Son refus, par exemple, d’accorder une audience, la semaine dernière au Palais Rose de N’Djamena, à l’envoyé spécial de Ban Ki Moon, secrétaire général de l’ONU, illustre bien la névrose qui congestionne l’esprit de celui qui conduit, par la force des armes et la terreur, les destinées du Tchad depuis plus de 20 ans.
En réalité, le despote de N’Djamena, arrivé au pouvoir par les armes en 1990, n’a pas digéré, mais alors pas du tout, la désignation par l’ONU du général rwandais Jean Bosco Kazura à la tête du commandement de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA).
Idriss Deby avait souhaité, et tout fait pour imposer, le général tchadien de division Oumar Bikimo, commandant du contingent tchadien au Mali. Sans minimiser de quelque manière que ce soit le général Oumar Bikimo, dont la bravoure est connue, il importe de préciser tout de même que l’admission à une haute fonction onusienne est assujettie à certaines normes et à des critères internationaux bien précis. Dans le cas d’espèce, être titulaire d’un diplôme ne suffit pas, et si l’ONU a fixé son choix sur le général Jean Bosco Kazuro, c’est bien parce que cette institution structurée s’en est tenue à des raisons bien précises. D’après des informations puisées à bonne source, le général tchadien manquait seulement d’expérience internationale par rapport au général rwandais. S’il l’avait su, Idriss Deby se serait fait moins de bile et aurait arrêté de penser qu’il suffit d’être intrépide pour mériter la direction d’une structure d’envergure planétaire exigeant, en plus des qualités militaires avérées, une expertise certaine.
Deby a de la difficulté à le comprendre, lui qui, dans son pays, ne se gêne pas d’élever le premier bouvier venu au grade de général de brigade, et qui peut, à la moindre broutille commise par un militaire de carrière parvenu au grade de général de division, de rétrograder ce dernier au grade de soldat de 2è classe sans sourciller !
                                                                       Le soldat Deby boude
Porteur d’un message de remerciement au Tchad, le général sénégalais Babakar Guéyé, conseiller militaire du Secrétaire Général de l’ONU, avait fait le déplacement jusqu’à N’Djamena, et s’était préparé à rencontrer le président tchadien. Las ! Le locataire du Palais Rose a froidement prétexté un agenda chargé et l’a carrément éconduit. Alors qu’il aurait pu recevoir cet envoyé spécial pour 10 ou 20 minutes. Tout le monde a compris : Le « soldat » Deby boude, se prenant encore peut-être pour un chef rebelle à la tête d’une milice ! A-t-il oublié qu’il est à la tête d’un État ? Le général Babakar Guéye s’est contenté d’une « simple audience » avec le Premier ministre tchadien. Ce dernier n’est certes pas n’importe qui, mais suite aux derniers évènements internationaux, un face à face entre cet émissaire du SG de l’ONU et le président tchadien aurait autrement été plus approprié, même diplomatiquement parlant. Ulcéré par les couleuvres avalées lors de son dernier séjour parisien, et terrorisé mentalement en raison d’une montée progressive de ses opposants sur l’ensemble du territoire national, Idriss Deby s’embrouille, à l’heure qu’il est, dans une lamentable fuite en avant, allant jusqu’à déconsidérer un acte du numéro Un des Nations Unies. Par l’acte discourtois qu’Idriss Deby vient de poser en snobant l’envoyé spécial du numéro un des Nations Unies, ce n’est pas le général sénégalais qui essuie les plâtres de ses déconvenues, contrairement aux ricanements des zélateurs du Palais Rose, c’est plutôt l’image politique d’Idriss Deby qui ternit un peu plus sur le plan international. On savait que c’était un tyran sanguinaire et buté, on sait maintenant qu’en plus il est un goujat, un rustre, un malotru ! Mais au-delà, ce que M. Deby ignorait, c’est que le général sénégalais avait été mis en mission pour lui transmettre en mains propres un « message personnel » de Ban Ki Moon. Ce qui dit tout sur la méconnaissance du Sultan Général Président en matière diplomatique, un domaine dans lequel le président tchadien est profondément inculte. D’ailleurs, New York avait attendu le retour de l’émissaire de Ban Ki Moon du Tchad, avant que ne soit officiellement annoncée – le lundi 17 juin – la nomination du général Jean Bosco Kazura. Quoi qu’il en soit, le Tchad ne pourra jamais vivre en marge des institutions des Nations-Unies, de même, Idriss Deby sera invariablement tenu à se soumettre aux normes internationales tant qu’il pensera un tant soit peu au développement de son pays garanti, qu’il le veuille ou pas, par les relations bilatérales ou multilatérales, elles même régies par le système des Nations Unies. Un cercle vicieux. Peine perdue donc pour le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat qui, pour donner de la contenance à son patron, s’est attelé à beugler sur les ondes de RFI, la semaine dernière, que « le Tchad n’a jamais conditionné sa participation, ni à la MISMA ni la MINUSMA, à l’octroi du commandement de ces structures». Tout le monde sait à N’Djamena qu’Idriss Deby a piqué une crise monumentale (sic !) à cause de la nomination du général rwandais Jean-Bosco Kazura. Une attitude récalcitrante et indigne d’un chef d’Etat ! D’ailleurs, ses propos lors du New York Forum Africa 2013 à Libreville (Gabon) qui s’est terminé le 17 juin dernier n’ont guère contribué à redorer son image de marque. Aucune touche particulière, aucune proposition pragmatique non plus pour stimuler, par exemple, la croissance économique tchadienne afin de réduire la pauvreté frappant plus de la moitié de la population de son pays. A la question de la journaliste française Christine Okrent « Comment voyez-vous les enjeux de la paix et de la stabilité dans la bande sahélienne ? », le président tchadien s’est perdu en balbutiements, ânonnant des réponses vagues du genre : « L’Afrique doit gérer tous ses problèmes, résoudre ses difficultés et instaurer la paix et la sécurité ». Désinvolte litote ou pirouette pour esquiver la question ? On peut toujours se le demander, mais on peut aisément lire à travers cette réflexion primesautière d’Idriss Deby une remise en question, voire une mise à l’écart de la communauté internationale dans sa contribution, pourtant absolument nécessaire, aux crises africaines. C’est certainement dans cette logique que le potentat tchadien s’est réjoui lors de ce Forum de la récente décision de l’Union Africaine, de constituer sa propre force continentale rapide, susceptible d’être déployée en cas de crise. Mais au-delà de ce postulat, cette force de rêve pourra-t-elle voir le jour et être effectivement opérationnelle ? Ce qu’Idriss oubliait, c’est qu’en ce troisième millénaire, aucun pays ne peut plus vivre en autarcie ! Mettre de côté la communauté internationale ou la bouder constitue sans l’ombre du moindre doute, une erreur fatale.
                                                                                         Le Tchad épinglé
Par les temps qui courent, et compte tenu de la complexité de certains conflits, la communauté internationale est en permanence acculée à interpeller tout pays mettant sous le boisseau les principes universels les plus intangibles, notamment le respect des droits de l’homme, des femmes, des réfugiés ou des enfants, ou encore la dénonciation des crimes de guerre et autres actes de barbarie. Malheureusement, avec Deby comme président, le Tchad demeurera toujours épinglé à cause du non respect de ces principes fondamentaux. L’après-midi du mercredi 12 juin, aux Nations-Unies lors d’un point de presse, Leila Zerrougui, Représentante Spéciale du Secrétaire Général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, a présenté son rapport annuel. Rapport dans lequel est malheureusement cité le Tchad. Toujours dans le domaine des droits de l’homme, le Département d’Etat des USA vient d’indexer les pays impliqués dans la traite humaine, puisque, proclame-t-il : « la traite des êtres humains est une attaque contre nos valeurs les plus chères comme la liberté et la dignité humaine ». Dans la plupart des cas, la traite humaine se manifeste dans l’utilisation des enfants dans des travaux de production, d’exploitation dans les mines, et même dans toutes les formes d’esclavages ou de travaux forcés. Selon les Américains, quelle que soit la situation en ces différentes matières, la responsabilité des gouvernements ou des Etats ne saurait en aucun cas être écartée. Et Washington de menacer de multiples coupes dans l’octroi de l’aide américaine pour les pays accrochés au plus bas du classement des pays qui ne les respectent pas. Ces derniers sont classés cette année sur une liste dénommée « liste de surveillance », et malheureusement (encore), le Tchad y figure en bonne place. Les pays qui le côtoient dans ce peu reluisant hit parade ne sont autres que : l’Afghanistan, la Malaisie, la Thaïlande et les Maldives. C’est tout dire ! On pourra toujours se demander si c’est à cause de ce classement sombre de notre pays, dressé par le Département d’Etat américain, que l’Ambassadeur du Tchad au pays d’Obama, Maïtine Djoumbé a refusé de répondre aux questions de quelques journalistes présents dans la salle. Ancien Ambassadeur, et donc vieil habitué des réalités diplomatiques, celui du Tchad s’est permis d’ignorer purement et simplement les médias. Cela traduit les nébuleuses pratiques d’Idriss Deby dans la nomination des diplomates, représentant le pays à l’étranger. Quoi qu’il en soit, certains journalistes qui en savent long sur ce vieux diplomate, ont subodoré que Maïtine Djoumbé avait eu peur d’engager des réponses face aux journalistes qui auraient pu déboucher sur les affaires de corruption ayant touché d’anciens employés de l’Ambassade du Tchad, au 2401 Massachussetts Avenue… Par ailleurs, dans son dernier rapport annuel, le Global Peace Index (GPI), qui vient d’être rendu public, le Tchad ne figure pas en bonne position, car faisant partie des dix pays africains à l’intérieur desquels la paix n’est pas assurée. Pour ceux qui ne le connaissent pas, le GPI est un institut mondial d’Economie et de Paix qui mesure et évalue la sécurité dans le monde par le biais d’une méthodologie crédible, partant de la mesure des potentialités des conflit, jusqu’à celle de la stabilité politique, en passant par le classement du niveau de violence et de délinquance intérieure ainsi que des facteurs des relations internationales à la lumière des dépenses militaires et la circulation des armes. Mis sur pied par l’Australien Stece Killelea depuis 2008, et appuyé par des personnalités comme le Dalaï Lama, l’archevêque sud-africain Desmond Tutu et l’ancien président américain Jimmy Carter, le GPI s’astreint à classer les pays du monde selon leur pacifisme et leur stabilité sociétale. Pour l’année passée donc, le Tchad figure en bonne place sur la liste des dix (10) pays les plus dangereux d’Afrique. C’est-à-dire parmi les Etats embourbés dans une situation conflictuelle pointue et confrontés de façon nette à des violences régulières déstabilisantes et déstabilisatrices. Encore une fois, le pays ne brille au niveau international que dans la nullité ! Après la somalie avec ses vieux démons, la Burundi marqué par son opposition radicale et le Zimbabwe suite à des violences politiques, le Tchad est qualifié de « non pacifique ». Pour la situation politique interne, GPI note une stabilité factice, tout en signalant qu’à cause d’un boycott de l’opposition lors de la dernière élection présidentielle, Idriss Deby avait été réélu président de la république sans surprise en 2011. Ce qui n’est pas exactement vrai, ou plutôt en dessous de la vérité, car le système électoral verrouillé, les scandaleux bourrages des urnes, les électeurs nomades, la corruption systématisée, et la militarisation de l’élection avaient contribué encore plus à assurer une « victoire » sans bavure au Sultan Idriss Deby, avec en prime un score françafricain.. RSF, personae non grata ! Accroché au pouvoir grâce à une dictature de plus en plus endurcie, Idriss Deby vient de mettre davantage en exergue sa mauvaise gouvernance en s’opposant à la venue dans la capitale tchadienne du Responsable Afrique de l’ONG Reporter’ Sans Frontières militant pour la liberté de la presse. RSF ayant été ému par l’interpellation suivie de l’emprisonnement d’Eric Topana, Moussaye Avenir de la Tchiré, et Jean Laokolé, des journalistes et blogueurs tchadiens, depuis le mois de mai dernier dans le cadre d’un complot présumé avait émis l’intention de se rendre au Tchad. Jeudi 20 juin dernier, sur le point de se rendre à N’Djamena pour une mission de quelques jours sur le terrain, le responsable de l’Afrique de RSF Ambroise Pierre fut totalement ébahi par le fait que sa demande de visa avait tout simplement été rejetée par les autorités tchadiennes. L’Ambassade lui ayant exigé au préalable une lettre d’invitation émanant du ministre de la Communication du gouvernement tchadien ! En clair : le Tchad ne souhaitait pas la présence des représentants de RSF qui auraient bien évidemment constaté de visu les réalités de la liberté de la presse au Tchad! RSF n’était donc pas la bienvenue au Tchad, devenait ainsi personae non grata ! De quoi le régime avait-il donc peur au point de fermer ses frontières à RSF ? C‘était peut être parce que dans la perspective de son séjour, le responsable de cette organisation vouée à la défense de la liberté de la presse avait envisagé et prévu une rencontre avec les autorités compétentes après la visite des journalistes détenus à la prison de N’Djamena. En tout cas, jusqu’aujourd’hui la position de RSF demeure claire et constante : « Notre organisation n’a aucune mauvaise intention vis-à-vis du Tchad et souhaitait simplement se rendre sur place pour marquer sa solidarité vis à vis des journalistes emprisonnés ». D’autant plus que l’actuel ministre de la Justice, Jean-Bernard Padaré est une figure bien connue d’Ambroise Pierre. Ambroise Paré qui, alors qu’il était directeur d’une radio privée à N’Djamena il y quelques années avait eu des problèmes avec le régime. RSF l’avait défendu. Ce refus de visa intrigue donc au plus haut point, mais est absolument compréhensible dès lors qu’on prend seulement la peine d’ausculter la mentalité du régime liberticide d’Idriss Deby. Certaines sources avancent une sale besogne – comme d’habitude – concoctée quelque part par des zélateurs de Deby auprès de ces gens de la presse, qui coïncide avec cette visite de RSF RSF ainsi que d’autres ONG de défense des droits de l’homme dénoncent ainsi avec virulence les manœuvres dilatoires et mesquines des dirigeants du Tchad. Des dirigeants qui se cramponnent, les yeux fermés, dans le durcissement de l’irrespect irréductible des libertés d’opinion, des droits de l’homme, et surtout DE TOUS LES DROITS AU TCHAD !




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Dimanche 2 Août 2015 - 20:52 Honorables députés

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