Le journaliste d'investigation Marie Robert Eloundou:"des protagonistes sous un jour nouveau"
La vrai « affaire Essimi Menye » se dévoile peu à peu au grand jour. L’on découvre même des protagonistes sous un jour nouveau, avec des visages quasi- angéliques, en tout cas aux antipodes des portraits loufoques qu’on leur a décerné dans le feuilleton médiatico-judiciaire de l’année au Cameroun. Laissons le cas Essimi « l’Al Capone des tropiques », dont rien ne pourrait tirer de la mort à tout prix ou de la prison à vie sans le moindre jugement, si l’on en croit la sentence de ses pourfendeurs par journaux interposés. Il y a le cas de « Laurent le méchant », l’actuel Minjustice, présenté sans vergogne par d’aucuns comme le bourreau de son ancien collègue du gouvernement. Le ministre Esso a justement choisi de dire sa part de vérité dans l’affaire Essimi, qui lui pourri tant la réputation, à travers une lettre confidentielle adressée au secrétaire général de la présidence de la République. On imagine évidemment que c’est pour la « très haute information du chef de l’Etat. »
Dans cette correspondance à laquelle nous avons eu accès, avec en objet « Aff. Fonds débloqués à la Banque Atlantique du Cameroun S.A (Bacm), Patrimoine de l’ex-Société Camerounaise de Tabac (SCT) : Aff. c/ Ministre Essimi Menye », les allégations développées dans l’affaire Amity Bank contre Essimi Menye dans certains journaux s’effritent allègrement. En premier lieu les accusations de détournement de fonds publics d’un montant de 9 milliards de francs CFA qu’aurait versé l’ancien ministre des Finances à « ses compères » de la Banque Atlantique. M. Esso démolit littéralement cette thèse. Invoquant la convention signée avec Banque Atlantique le 9 mai 2009 par l’ancien Minfi en vue de la reprise des activités d’Amity Bank, il écrit que « l’Etat devait payer 9.025.000.000 FCFA à Banque Atlantique en douze semestrialités avec quatre années de différé. En contrepartie, l’Etat devait recevoir les créances douteuses de Amity Bank à concurrence du même montant et en confiait le recouvrement à la société camerounaise de recouvrement (SRC). » Essimi Menye n’a donc pas fait décaisser le moindre copeck au trésor public dans le montage de cette procédure de sauvetage de l’épargne des Camerounais compromise à Amity Bank, à en croire le Garde des sceaux.
Décidemment pas avare en révélations croustillantes, il fait savoir également que, « à ce jour, l’Etat a déjà payé deux semestrialités, une de 676.531.00 FCFA et une de 684.032.500 FCA, soit au total 1.360.563.500 FCFA. » Autrement dit, l’Etat a engagé la mise en œuvre de la convention du 9 mai 2009, et l’a poursuivie normalement après le départ d’Essimi Menye du ministère des Finances. « En contrepartie, l’Etat n’a pas reçu les créances douteuses sus-évoquées pour les faire recouvrer » se désole le Minjustice. En clair l’Etat ne fait rien pour recouvrer les créances douteuses par le truchement de la SRC comme le prescrit la convention, en dépit de ce que les débiteurs insolvables sont notoirement connus.
« Amity Bank a été mise en liquidation en décembre 2013 et l’on ignore désormais le sort de la convention face à cette nouvelle donne » s’inquiète Laurent Esso. Le sort réservé à cette procédure de recouvrement des créances compromises à Amity Bank suite à la liquidation de cet établissement bancaire en 2013, survenue sous le magistère d’un ministre des Finances autre qu’Essimi Menye, préoccupe également M. Esso. Surtout que le Minjustice s’est rendu compte de ce que « Pour élucider ces points d’ombre, les cadres du ministère des Finances interrogés déclarent tout ignorer de cet aspect du problème. »
Quoi de plus normal donc, à en croire le ministre Esso, d’avoir recours à l’éclairage de l’ancien Minfi, pour pouvoir démêler les écheveaux de cette affaire manifestement complexe pour les non-initiés à la finance. D’où sa démarche auprès du président de la République de « le faire entendre comme témoin.» Un statut évidemment distinct de celui d’un suspect aux contraintes juridiques connues à l’instar de la mesure de restriction des mouvements du justiciable concerné.
S’il est établi que Laurent Esso a requis une autorisation du chef de l’Etat pour mettre en branle l’actuelle procédure judiciaire contre Essimi Menye, alors que celui-ci était même encore au gouvernement, il y a cependant lieu de reconsidérer certains faits que d’aucuns, croyant rendre service au Minjustice, ont tôt fait de laisser croire à l’opinion qu’il en était l’instigateur. Sa correspondance adressée au Sg-Pr, datée du 07 octobre 2014, est une cinglante mise au point qui, par ailleurs, dédouane plutôt l’ancien Minfi.
Décidemment pas avare en révélations croustillantes, il fait savoir également que, « à ce jour, l’Etat a déjà payé deux semestrialités, une de 676.531.00 FCFA et une de 684.032.500 FCA, soit au total 1.360.563.500 FCFA. » Autrement dit, l’Etat a engagé la mise en œuvre de la convention du 9 mai 2009, et l’a poursuivie normalement après le départ d’Essimi Menye du ministère des Finances. « En contrepartie, l’Etat n’a pas reçu les créances douteuses sus-évoquées pour les faire recouvrer » se désole le Minjustice. En clair l’Etat ne fait rien pour recouvrer les créances douteuses par le truchement de la SRC comme le prescrit la convention, en dépit de ce que les débiteurs insolvables sont notoirement connus.
« Amity Bank a été mise en liquidation en décembre 2013 et l’on ignore désormais le sort de la convention face à cette nouvelle donne » s’inquiète Laurent Esso. Le sort réservé à cette procédure de recouvrement des créances compromises à Amity Bank suite à la liquidation de cet établissement bancaire en 2013, survenue sous le magistère d’un ministre des Finances autre qu’Essimi Menye, préoccupe également M. Esso. Surtout que le Minjustice s’est rendu compte de ce que « Pour élucider ces points d’ombre, les cadres du ministère des Finances interrogés déclarent tout ignorer de cet aspect du problème. »
Quoi de plus normal donc, à en croire le ministre Esso, d’avoir recours à l’éclairage de l’ancien Minfi, pour pouvoir démêler les écheveaux de cette affaire manifestement complexe pour les non-initiés à la finance. D’où sa démarche auprès du président de la République de « le faire entendre comme témoin.» Un statut évidemment distinct de celui d’un suspect aux contraintes juridiques connues à l’instar de la mesure de restriction des mouvements du justiciable concerné.
S’il est établi que Laurent Esso a requis une autorisation du chef de l’Etat pour mettre en branle l’actuelle procédure judiciaire contre Essimi Menye, alors que celui-ci était même encore au gouvernement, il y a cependant lieu de reconsidérer certains faits que d’aucuns, croyant rendre service au Minjustice, ont tôt fait de laisser croire à l’opinion qu’il en était l’instigateur. Sa correspondance adressée au Sg-Pr, datée du 07 octobre 2014, est une cinglante mise au point qui, par ailleurs, dédouane plutôt l’ancien Minfi.