AA-Bangui- Sylvester Krock
Anadolu - La mort et le démembrement de cinq musulmans vendredi dernier par des ant-balaka, à Bangui, a marqué la fin de la patience et la retenue des musulmans envers les exactions de la milice de confession chrétienne.
« A chaque fois, nos jeunes veulent réagir. Mais, on les calme. Mais pour ces derniers jours, ils [les jeunes musulmans (ndlr)] ont décidé de se venger suite à l’assassinat de quatre musulmans, jeudi dernier, ainsi que cinq autres aujourd’hui. Trop c’est trop», a confié à Anadolu, lundi, Ousman Abakar, désigné par les musulmans retranchés dans le quartier KM5 dans la capitale centrafricaine pour parler en leur nom.
« Nous les musulmans, nous souffrons. Depuis le 5 décembre 2013 ( début des attaques anti-balaka contre les musulmans à Bangui), nous ne savons quoi faire. On nous tue comme des animaux ». a-t-il clamé.
Même après le déclenchement de la crise en Centrafrique, les musulmans considèrent leurs compatriotes chrétiens comme des frères qui trouvent toute la paix quand ils visitent le quartier musulman de KM5.
« Nous, on a rien contre les chrétiens, ce sont nos frères. Avant, on ne faisait pas ça. Les chrétiens viennent librement ici au KM5 pour faire leurs achats, parce que le KM5 est le plus grand centre commercial de Bangui », a souligné Ousman Abakar.
Les musulmans pensent, au contraire, que les chrétiens ont répondu à leurs bienfaits par l’ingratitude.
« A l’inverse, nous musulmans, on ne peut pas sortir pour aller vers Combattant, Gobongo, Boye-Rabe ( des quatier de Bangui habitués par des chrétiens), etc. sinon, on est tué. Même vous, monsieur le journaliste, si vous portez un grand boubou ou si c’est une femme qui porte un voile pour s’aventurier dans la ville, on va la tuer ».
Les atrocités commises à l'encontre des musulmans et les affrontements avec les milices chrétiennes ont fait au total de 14 morts vendredi et samedi, selon des témoignages recueillis par Anadolu.