Les difficiles pourparlers centrafricains de Libreville semblaient se débloquer jeudi soir avec l'annonce par la rébellion du Séléka de son accord pour un cessez-le-feu provisoire d'une semaine avec le régime du président François Bozizé. Elle n'exige par ailleurs plus son départ.
"Nous allons donner notre accord de principe pour un cessez-le feu d'une semaine et observer sa bonne foi (du président François Bozizé). S'il nous la prouve, nous allons revenir à Libreville pour signer définitivement le cessez- le-feu", a déclaré le porte-parole Nelson Djadder.
Conditions des rebelles
Le Séléka entend conditionner le cessez-le-feu provisoire: "Les forces mercenaires venues d'Afrique du Sud doivent quitter le territoire centrafricain, les prisonniers politiques doivent être libérés sans conditions pendant la même période", a affirmé M. Ndjadder. La rébellion demande également la nomination d'un nouveau Premier ministre issu de l'opposition.
François Bozizé, très fragilisé en raison de la déroute de son armée face au Séléka, était arrivé jeudi après-midi à Libreville pour rejoindre d'autres présidents de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC). Ils tentent de trouver une issue pacifique à la profonde crise politico-militaire déchirant l'un de ses plus pauvres État-membres.
Les présidents gabonais Ali Bongo, congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans ce conflit, tchadien Idriss Deby et équato-guinéen Téodoro Obiang N'Guema, participent au sommet, a constaté l'AFP.
Retour de la population
"Le cessez-le-feu est très important, il pourrait aider à calmer l'anxiété des gens qui ont vraiment peur (...). Que les forces se retirent sur des positions neutres et que les gens puissent revenir chez eux", a déclaré la Représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU en République centrafricaine, Margaret Vogt.
Reste à savoir si, en un délai de sept jours de cessez-le-feu, les nombreuses conditions militaires et politiques posées par les rebelles seront satisfaites à temps par un régime qu'ils accusent régulièrement de duplicité. Auparavant, le Séléka avait répété son leitmotiv: le départ de Bozizé, lequel refuse catégoriquement, estimant qu'il a "perdu une bataille mais pas la guerre".
J.A
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