Par Gilles Deleuze
En l'état actuel de coma avancé du pays, le questionnement à propos mérite attention.
En vérité, la RCA est déjà sous curatelle, et ce depuis longtemps.
Depuis près de 20 ans, on ne compte plus les forces étrangères de coalition diverses sur son territoire.
L'ONU et les organisations sous régionales sont constamment au chevet du grand malade sous des acronymes divers, dès 1997, MISAB, FOMUC, MINURCA, MICOPAX, FOMAC, BINUCA et désormais MISCA; on ne peut pas dire que cela ait bien changé grand chose aux difficultés chroniques du pays.
Ce ne furent et ne restent que des appels d'air à la dépendance, à l'infantilisation et à l'irresponsabilité.
L'Oubangui Chari ayant perdu depuis fort longtemps sa souveraineté politique, la question de mise sous curatelle ne se pose plus, mais plutôt celle de la tutelle.
Fait bien plus contraignant que la curatelle.
Le pays serait mis sous le contrôle total de l'étranger, car il faut bien nommer les choses, et ne déciderait plus rien par lui-même.
De plus en plus de centrafricains désespérés commencent à s'arc bouter à cette idée.
Mais il convient de bien en prendre la mesure.
Une mise sous tutelle n'est pas la panacée, loin de là.
Elle ne réglera pas les problèmes comme par miracle.
Elle ne rendra pas les politiciens plus intelligents, plus matures et plus efficaces.
Elle n'annulera pas les rébellions.
Elle ne supprimera pas l'indigence.
Ce ne serait que reculer pour encore plus mal sauter.
Et pis, ce serait se défausser.
C'est donc une fausse bonne idée.
Qui serait le curateur ? Dans quelles conditions ?
Un pays se relève toujours très difficilement d'une mise sous curatelle.
Car ceux qui viendront aider ne seront pas enfants de cœur, intervenant par pure charité. Il ne faut pas rêver.
Chaque pays sur cette terre ne raisonne que par rapports à ses propres intérêts, sous bannière de l'ONU ou pas.
L'Irak sous le regard bienveillants de l'ONU a été dépecé par les USA.
Ce serait donc très risqué de faire entrer les loups dans la bergerie déjà en piteux état.
Le couvert onusien ne serait en RCA que prétexte pour dépouiller le pays de ses richesses, minières et pétrole entre autres. Une occasion de s’attribuer des contrats juteux.
La Centrafrique n'a pas besoin d'être punie, ce que l’Union Africaine a fini par comprendre.
Elle n'a pas besoin d'être bridée à l'image de la dernière action de la Banque Mondiale la privant de son soutien.
C'est un paradoxe consistant à dire : "Comme vous n'avez pas les moyens de vous en sortir, nous reviendrons quand vous en trouverez par vous-mêmes."
Comment peut-on exiger d'un pays d'avoir ce dont il a besoin ?
La RCA a tout simplement un besoin urgentissime d'argent et de moyens matériels et humain (militaire), ni plus, ni moins.
De quoi relancer la machine.
Parler de mise sous tutelle, c'est une perte de temps et pouvant être très toxique à terme.
Les Accords de Libreville, tripatouillés par deux fois, à N’Djamena et à Brazzaville afin d'acter le départ forcé de Bozizé, ayant accouchés de la Charte constitutionnels de transition, même si ce furent des cotes mal taillées, ont au moins l'avantage de poser un cadre constitutionnel dans ce grand barnum.
La situation centrafricaine est bien moins complexe que celle du Mali.
Et si la France y était intervenue militairement puissamment comme au Mali, nous ne serions plus à débattre encore sur les problématiques de sécurité dans le pays. La mise au pas des agités serait déjà faite.
Sans même aller si loin, un boost financier, permettant de régler tous les arriérés divers, un boost en équipement de sécurité pour les 6.500 hommes de la police et de la gendarmerie, dégageraient déjà l'horizon.
Faute de tout cela, on se disperse dans des réunionites sans fin et inutiles.
Le dossier centrafricain, thème du prochain Conseil de sécurité de l'ONU le 22 Septembre prochain, pour aller où ?
Quand un malade est un grand malade et qu'en outre on ignore rien de la pathologie, on le soigne immédiatement, on ne rassemble pas les médecins pou disserter sur ce qu'ils savent déjà.
Et à ce jeu pervers, nous n'hésitons pas à en rendre la France pleinement responsable.
Parce que, à force de soutenir tous les dictateurs qui ont défilé dans ce pays, elle a fini par accoucher d'un monstre incontrôlable.
Des frasques de Bokassa à celles du fantasque Bozizé, elle les a toujours soutenu.
C'est elle qui a contribué à rendre insipide l'opposition, toutes proportions gardées, à la réduire à la portion congrue en validant systématiquement les vols électoraux quand cette opposition les dénonçait.
A l'infantiliser par le mépris.
Aucune surprise donc à entendre un Martin Ziguélé n'ayant rien à dire. Sa marge de manœuvre comme pour les autres est très limitée.
Pourquoi colonialement intervenir en Côte d'Ivoire, se mêler de ses affaires intérieures, pour y installer le candidat de son choix au pouvoir, et capturer son adversaire pour le livrer pieds et poings liés à la CPI, et faire sa petite chochotte en RCA ?
© Septembre 2013 LNC
En l'état actuel de coma avancé du pays, le questionnement à propos mérite attention.
En vérité, la RCA est déjà sous curatelle, et ce depuis longtemps.
Depuis près de 20 ans, on ne compte plus les forces étrangères de coalition diverses sur son territoire.
L'ONU et les organisations sous régionales sont constamment au chevet du grand malade sous des acronymes divers, dès 1997, MISAB, FOMUC, MINURCA, MICOPAX, FOMAC, BINUCA et désormais MISCA; on ne peut pas dire que cela ait bien changé grand chose aux difficultés chroniques du pays.
Ce ne furent et ne restent que des appels d'air à la dépendance, à l'infantilisation et à l'irresponsabilité.
L'Oubangui Chari ayant perdu depuis fort longtemps sa souveraineté politique, la question de mise sous curatelle ne se pose plus, mais plutôt celle de la tutelle.
Fait bien plus contraignant que la curatelle.
Le pays serait mis sous le contrôle total de l'étranger, car il faut bien nommer les choses, et ne déciderait plus rien par lui-même.
De plus en plus de centrafricains désespérés commencent à s'arc bouter à cette idée.
Mais il convient de bien en prendre la mesure.
Une mise sous tutelle n'est pas la panacée, loin de là.
Elle ne réglera pas les problèmes comme par miracle.
Elle ne rendra pas les politiciens plus intelligents, plus matures et plus efficaces.
Elle n'annulera pas les rébellions.
Elle ne supprimera pas l'indigence.
Ce ne serait que reculer pour encore plus mal sauter.
Et pis, ce serait se défausser.
C'est donc une fausse bonne idée.
Qui serait le curateur ? Dans quelles conditions ?
Un pays se relève toujours très difficilement d'une mise sous curatelle.
Car ceux qui viendront aider ne seront pas enfants de cœur, intervenant par pure charité. Il ne faut pas rêver.
Chaque pays sur cette terre ne raisonne que par rapports à ses propres intérêts, sous bannière de l'ONU ou pas.
L'Irak sous le regard bienveillants de l'ONU a été dépecé par les USA.
Ce serait donc très risqué de faire entrer les loups dans la bergerie déjà en piteux état.
Le couvert onusien ne serait en RCA que prétexte pour dépouiller le pays de ses richesses, minières et pétrole entre autres. Une occasion de s’attribuer des contrats juteux.
La Centrafrique n'a pas besoin d'être punie, ce que l’Union Africaine a fini par comprendre.
Elle n'a pas besoin d'être bridée à l'image de la dernière action de la Banque Mondiale la privant de son soutien.
C'est un paradoxe consistant à dire : "Comme vous n'avez pas les moyens de vous en sortir, nous reviendrons quand vous en trouverez par vous-mêmes."
Comment peut-on exiger d'un pays d'avoir ce dont il a besoin ?
La RCA a tout simplement un besoin urgentissime d'argent et de moyens matériels et humain (militaire), ni plus, ni moins.
De quoi relancer la machine.
Parler de mise sous tutelle, c'est une perte de temps et pouvant être très toxique à terme.
Les Accords de Libreville, tripatouillés par deux fois, à N’Djamena et à Brazzaville afin d'acter le départ forcé de Bozizé, ayant accouchés de la Charte constitutionnels de transition, même si ce furent des cotes mal taillées, ont au moins l'avantage de poser un cadre constitutionnel dans ce grand barnum.
La situation centrafricaine est bien moins complexe que celle du Mali.
Et si la France y était intervenue militairement puissamment comme au Mali, nous ne serions plus à débattre encore sur les problématiques de sécurité dans le pays. La mise au pas des agités serait déjà faite.
Sans même aller si loin, un boost financier, permettant de régler tous les arriérés divers, un boost en équipement de sécurité pour les 6.500 hommes de la police et de la gendarmerie, dégageraient déjà l'horizon.
Faute de tout cela, on se disperse dans des réunionites sans fin et inutiles.
Le dossier centrafricain, thème du prochain Conseil de sécurité de l'ONU le 22 Septembre prochain, pour aller où ?
Quand un malade est un grand malade et qu'en outre on ignore rien de la pathologie, on le soigne immédiatement, on ne rassemble pas les médecins pou disserter sur ce qu'ils savent déjà.
Et à ce jeu pervers, nous n'hésitons pas à en rendre la France pleinement responsable.
Parce que, à force de soutenir tous les dictateurs qui ont défilé dans ce pays, elle a fini par accoucher d'un monstre incontrôlable.
Des frasques de Bokassa à celles du fantasque Bozizé, elle les a toujours soutenu.
C'est elle qui a contribué à rendre insipide l'opposition, toutes proportions gardées, à la réduire à la portion congrue en validant systématiquement les vols électoraux quand cette opposition les dénonçait.
A l'infantiliser par le mépris.
Aucune surprise donc à entendre un Martin Ziguélé n'ayant rien à dire. Sa marge de manœuvre comme pour les autres est très limitée.
Pourquoi colonialement intervenir en Côte d'Ivoire, se mêler de ses affaires intérieures, pour y installer le candidat de son choix au pouvoir, et capturer son adversaire pour le livrer pieds et poings liés à la CPI, et faire sa petite chochotte en RCA ?
© Septembre 2013 LNC