Par Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
A l’allure où vont les choses, on croirait qu’il faut nécessairement avoir le physique d’un thésard appliqué, le ciboulot bien rempli et une vision politique axée sur le développement participatif durable pour administrer efficacement la Centrafrique. En tout cas, la tentation est grande car le caractère contextuel de la crise centrafricaine permet une telle innovation. La Centrafrique des grandes idées, des visions et de réalisme politique d’antan semble disparaître…Elle devient curieusement la République de crocs-en-jambe, de panier à crabe, du bal des égos, de la guerre des égos, de la guerre du positionnement, des invectives, des insinuations calomnieuses qui n’ont jamais connu l’ombre d’une démonstration convaincante, de l’amateurisme, de transfuges, des intérêts grégaires égoïstes(rébellions ,coups d’états, mutineries) etc…Une telle République n’a plus droit de cité de nos jours.
Presque tous les spécialistes de conflits s’accordent à dire qu’il faut dorénavant un critère d’éligibilité bien établi au burin et au fusain pour les prochaines échéances présidentielles en Centrafrique. Ils estiment que l’élection de Mme Samba Panza fera école surtout dans un pays profondément divisé, meurtri où la chienlit devient le mode opératoire d’une politicaillerie qui a toujours brillé par son manque de maturation politique. D’une évidence absolue, les premières heures de Mme Samba Panza au pouvoir donnent une certaine lisibilité sur l’efficacité de ces critères d’éligibilité bien que la Centrafrique profonde réclame une présidence beaucoup plus agissante. A l’instar de Maslow qui disait : « Un besoin satisfait, suscite un autre. », il faut reconnaître que les Centrafricains deviennent au fur et à mesure boulimiques sur la gestion rigoureuse du pouvoir et le réalisme politique de Mme Samba Panza. Ils sont de plus en plus réfractaires aux promesses mirobolantes et pétaradantes de tous ceux qui font l’actualité.
C’est ainsi que les Centrafricains ont unanimement salué le ton braque et déclamatoire de Mme Samba Panza ces jours-ci sur la cavalcade des rebondissements du pays. En outre, les multiples déplacements de la présidente sur le terrain depuis hier ont rassuré l’opinion nationale à tel enseigne que certains déplacés ont commencé à regagner leurs domiciles. Même si la présidente a parfaitement planté le décor politique ces jours-ci, il n’en demeure pas moins que la Centrafrique toute entière attend du tandem Samba Panza-Nzapayéke une pugnacité implacable et un réalisme politique tranché. Au demeurant, la gente masculine et féminine du pays ne semble plus leur donner le bon Dieu sans confession.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
mayterodrigue@yahoo.fr
Champs sur Marne, Paris
Champs sur Marne, Paris