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ANALYSE

Décryptage : Le Tchad a besoin de tous ses fils !


Alwihda Info | Par Mourhal Adam - 25 Février 2013



Au moment la fuite des cerveaux est devenue un véritable problème pour certains pays notamment bon nombre de pays africains, mais aussi en occident d’où on voit des mouvements de milliers d’universitaires,  de médecins, d’ingénieurs… fuyant leur pays d’origine pour aller proposer leur service au mieux offrant. Le cas de la Roumanie, du Portugal, de la Grèce et de l’Espagne qui se voient vider comme une peau de chagrin des piliers de leur économie que sont leur cerveau doit nous interpeller. Notre pays qui se cherche encore doit conjuguer les efforts de tous ses fils pour sa reconstruction.

La sage et patriotique décision de Madame Saadié Goukouni Weddeye doit être chaleureusement saluée et servir d’exemple pour des nombreux compatriotes qui préfèrent offrir leur connaissance ailleurs que dans leur pays d’origine. La patrie n’a pas de prix, on peut acquérir une nationalité d’emprunt, mais on ne peut jamais transcender les caractéristiques de son pays d’origine dans son pays d’accueil. On n’est et on sera tout un citoyen originaire de quelque part et à la moindre anicroche, on s’empresse de ressortir les origines et les « tares » de l’intéressé pour dire que ce citoyen n’était qu’un citoyen de circonstance d’où la pertinence pour nos compatriotes installés loin de la terre de Toumaï de tisser et garder des liens avec leur pays d’origine.
 
En nommant Saadié au département de l’Action sociale, de la famille et de la solidarité nationale, les hautes autorités du pays veulent signifier que les portes du pays sont ouvertes à tous les fils désireux de venir proposer leur expertise et leur expérience pour bâtir le Tchad. Si les dragons asiatiques ont su gruger leur part dans l’économie mondiale, c’est la résultante du chauvinisme de ses habitants et surtout du patriotisme de ces jeunes qui, une fois les études terminées ou après des expériences acquises, n’hésitaient pas à regagner leur pays pour apporter leur pierre dans l’œuvre monumentale de reconstruction nationale.
 
Au Tchad, nous avons des cas d’école où des compatriotes bien installés à l’étranger n’offraient pas leur opportunité pour aider les jeunes à leur emboiter le pas. Cet exemple est montrable dans le domaine de la musique, du sport(football, basketball ou handball…).Si des pays comme le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso, la Cote d’ivoire…ont pu tailler leur part du gâteau en occident en offrant la possibilité à leurs joueurs et musiciens d’aller frapper à la porte des opportunités. Chez nous de Toko à Claude Mbarali, le fameux MC solar, c’est le black-out total. Toko et Danimbé ont été permis les premiers professionnels africains du football, ils n’avaient rien fait pour aider le football tchadien ni permis aux jeunes talents d’aller s’exprimer ailleurs et faire prévaloir leur capacité sportive. Ils finissent par tomber dans l’oubli! Toko ou Danimbé pourraient aider les joueurs talentueux comme Haroun Saba alias Maitre Taureau, Koumba Batchili alias Bébé Jazz, Toukam  julien, Magalbaye,  feux Adamou Diallo, Lombaye Talloh ou Djedouboum Eloi.
 
Si Youssou Ndour, Salif Keita, Angélique Kidjo et bien d’autres figures de la musique ouest africaine avaient donné l’occasion à des nombreux jeunes de leur pays à émerger dans le monde musical, chez nous au Tchad, MC Solar, le seul musicien ayant su tirer valablement son épingle du jeu, n’a jamais fait un geste pour promouvoir la musique tchadienne et les jeunes talents. Claude préférait se faire passer comme Sénégalais pour avoir vu le jour au Sénégal que de se dire Tchadien, il n’a même pas eu le courage d’ouvrir un studio d’enregistrement ou un centre de formation pour jeune désirant s’engager dans le domaine de la musique. MC Solar n’a même pas pu aider son jeune cousin, le défunt Satan, un talentueux rappeur qui n’a pu émerger de la mêlée vers les années 90 d’où le pays faisait à des nombreux défis.
 
En dépit de cela, des compatriotes se trouvant encore loin des rives du Chari, continuent d’aider le Tchad à leur manière. Nous avons ici, une pensée particulière à Kaltouma Nodjinan, Karkasoon, et bien d’autres. Si tous les Tchadiens de l’extérieur avaient des idées aussi concentrées sur leur pays, nos sportifs, nos musiciens, nos artistes peintres et plasticiens ne sombreraient pas dans l’oubli. Nos Sao iront frapper les portes de la CAN ou de la coupe du monde, quel doux rêve.
 
La femme est le pilier important de la famille dans notre société. C’est elle qui se lève dès les premières lueurs du jour pour faire des kilomètres à la recherche de l’eau et du bois de chauffe. C’est aussi elle qui se battait pour nourrir sa famille aux temps où il était encore difficile d’avoir les moulins à mil et autres facilités qui allègent sa vie de nos jours. En tant que mère, épouse, sœur et fille, la femme a payé un lourd tribut de la situation conflictuelle qu’à connu notre pays. Victime des abus sexuels, des violences conjugales et des conséquences  de la lourdeur de la tradition, victime des traitements dégradants,  comme l’excision et le mariage forcé, n’est-il pas temps de donner à la femme la place qui est la sienne dans la société? N’est-il pas le moment tout désigné de voir enfin une femme Première Ministre, Présidente des grandes institutions de la République en plus de son rôle dans la famille?
 
 Mourhal Adam



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