Reuters
Jeune musulmane ayant trouvé refuge dans une école coranique à Bangui. Selon l'Onu, moins d'un millier de musulmans sur les 100.000 qui y vivaient, résident encore dans la capitale centrafricaine en raison des violences commises par les milices chrétiennes. /Photo prise le 24 février 2014/REUTERS/Camille Lepage
Moins d'un millier de musulmans résident encore à Bangui en raison des violences commises par les milices chrétiennes dans la capitale centrafricaine qui abritait autrefois plus de 100.000 adeptes de l'islam, a dit Valerie Amos, secrétaire générale adjointe de l'Onu chargée des affaires humanitaires.
Environ 650.000 personnes ont été déplacées depuis le début des affrontements intercommunautaires entre les anciens rebelles de la Séléka, auteurs d'un coup d'Etat en 2013, et les milices chrétiennes "anti-balaka" qui mènent des opérations de représailles.
Amos a précisé que l'Onu a reçu moins du cinquième des 551 millions de dollars d'aide demandés en décembre pour fournir de la nourriture, une assistance médicale et des abris aux populations locales.
"La démographie de la RCA est en train de changer, passant d'une situation où vous aviez 130.000 à 145.000 musulmans à Bangui à une situation où vous en aviez environ 10.000 en décembre", a-t-elle expliqué devant la presse.
"Nous pensons que ce chiffre est descendu à 900 désormais. Et il nous faut agir très vite", a-t-elle dit.
Le Conseil de sécurité de l'Onu a examiné jeudi la proposition d'envoyer une force de maintien de la paix d'environ 12.000 hommes pour tenter d'arrêter les massacres. Aucune décision n'a pu être prise.
La France, qui a déjà déployé 2.000 militaires pour soutenir un contingent de 6.000 soldats envoyés par l'Union africaine, pourrait proposer un projet de résolution dans les prochaines semaines, a indiqué un diplomate.
Mais les Etats-Unis et la Grande-Bretagne s'inquiètent du coût que représenterait une force de cette ampleur.
Pour l'instant, les militaires présents sur le terrain ne sont pas parvenus à ramener le calme, ni à endiguer les violences dans ce pays de 4,5 millions de personnes.
"Davantage de troupes sont nécessaires maintenant pour rétablir la sécurité et stabiliser le pays", a affirmé Valerie Amos, reconnaissant que le déploiement d'une mission onusienne prendrait six mois.
Environ 290.000 personnes, pour la plupart des musulmans, ont quitté le pays et se sont réfugiées dans les pays voisins. Certaines localités ont perdu la totalité des membres de cette communauté qui ont fui vers le Nord.
(Stephanie Nebehay; Pierre Sérisier pour le service français)