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AFRIQUE

L’arrestation arbitraire et le rapt dans un pays en pleine déconfiture


Alwihda Info | Par Rodrigue Joseph Prudence MAYTE - 22 Juin 2013



Un groupe de voleurs entre les mains des forces de l'ordre. Crédits photos : Diaspora media
Un groupe de voleurs entre les mains des forces de l'ordre. Crédits photos : Diaspora media
Par Rodrigue Joseph Prudence MAYTE

A force de beaucoup tirer sur la sonnette d’alarme, les personnalités qui font l’actualité dans en Centrafrique nous assimilent à tort et à travers et certaines autorités n’hésitent pas un seul instant à nous caricaturer voire nous cataloguer d’opposants farouches à l’actuelle transition. Plusieurs fois, à l’instar d’un scribouillard avisé, nous avons fait des analyses intransigeantes, inquisitrices et satiriques sur la Centrafrique. Loin d’être un prophète, un spécialiste de la prédiction de l’avenir, nous avons fait des analyses prémonitoires qui se vérifient au temps actuel à travers les récents événements factuels du pays. D’une manière évidente, on remarque manifestement une dissension palpable entre le discours des nouvelles autorités centrafricaines et les actes qu’elles posent sur le terrain. A vrai dire les nouvelles autorités n’arrivent pas à joindre la parole à l’acte. Une attitude qui nous permet d’attester ce vieux dicton : « Les bons diseurs ne sont pas toujours les bons faiseurs ».

On a l’impression d’être en face des meilleurs valseurs du monde entier. Pendant que le président de la transition occupe l’espace médiatique par un discours déclamatoire tout en rassurant la population sur l’état sécuritaire du pays, de l’autre côté, le patron de la justice arbore un temps ambigu en affirmant d’une manière rodomontade que la justice centrafricaine : je le cite «  N’est plus une justice des vainqueurs, des plus forts, mais celle des faibles ». On n’a point besoin de scruter dans les moindres détails pour disséquer la contradiction entre ce que les autorités avancent quotidiennement et ce qu’elles font en réalité dans le pays de Boganda. Déjà, le discours du ministre de la justice doit être réfuté purement et simplement car il faut admettre qu’il devait rendre en principe une justice méritée à tous les Centrafricains qui ont été victimes des actes de barbaries des enturbannés. La réalité quotidienne démontre que les ex-rebelles sont les plus forts et ils s’imposent à tout va aux mépris des droits fondamentaux de la Centrafrique.

A fortiori, il n’y a jamais eu d’action intentée en justice par le ministère de tutelle contre un ex-rebelle depuis le changement brutal du 24 Mars 2013 jusqu’à nos jours. A contrario, ce sont les enturbannés qui pratiquent l’art d’arrestation arbitraire et le rapt. L’exemple illustratif le plus tangible est le cas atypique d’un jeune Gestionnaire âgé de 37 ans en la personne de Serge Stanislas GANAYE qui est salarié chez Eco Bank à Bangui. Les faits démontrent que depuis presqu’une semaine, le Gestionnaire Serge est victime d’une arrestation arbitraire par les enturbannés au point de croupir durant tout ce temps dans les geôles de l’office centrafricain de répression de banditisme (OCRB) .Les motifs de son arrestation demeurent non élucidés pour l’instant mais selon les indiscrétions de l’OCRB, monsieur Serge serait doigté par un esprit égaré comme étant un proche parent de l’ancien président BOZIZE qui reçoit régulièrement les nouvelles de ce dernier. En vue de rentre consistant ces propos diffamatoires, l’esprit égaré atteste que la voiture Rav 4 de monsieur Serge, immatriculée DN 615, est un don de l’ancien président BOZIZE.

Fort de toutes ces insinuations calomnieuses qui n’ont connu d’ailleurs l’ombre d’aucunes démonstrations convaincantes, monsieur Serge a été arrêté à son lieu de travail comme un malfaiteur. Au même moment où il était arrêté, les enturbannés se sont emparés de sa voiture qui est introuvable présentement. Or selon, nos investigations, monsieur Serge a toujours bénéficié du soutien sans faille de son frère aîné Steven GANAYE qui est fonctionnaire onusien depuis fort longtemps et qui est stationné actuellement au Liban. En plus, la voiture Rav 4 a été achetée par ce dernier depuis le Liban et envoyée à Bangui via le Cameroun. D’ailleurs les documents de la voiture, qui sont à notre disposition, témoignent sans ambages la véracité sur l’origine de la voiture. Selon un policier de l’OCRB qui préfère s’exprimer incognito, le sulfureux TAHIR de l’OCRB aurait demandé sept (7) millions pour que monsieur Serge soit libéré. Il semblerait que l’idée sous-jacente de l’arrestation de monsieur Serge était dans un premier temps, la récupération illicite de sa voiture Rav 4 et l’opiniâtreté d’une rançon avant d’envisager sa libération. Aux dernières nouvelles, tellement que les pressions fusaient de partout, les ravisseurs de Serge l’ont libéré ce dimanche 16 juin 2013 sans aucunes explications. Toutefois, sa voiture demeure introuvable et les défenseurs de droit de l’homme sont comme à l’accoutumée aux abonnés absents.

Heureusement que l’observatoire centrafricain des droits de l’homme et le praticien centrafricain du droit qui siège à l’heure actuelle à la Haye sont toujours prompts à réagir face aux errements de la junte au pouvoir que la situation se normalise progressivement. Cette praticabilité des enturbannés ne corrobore pas dans une République en pleine reconstruction nationale. Il est grand temps que la Cour pénale internationale se penche réellement sur la Centrafrique au lieu de mettre le pays sous observation alors que la situation est très alarmante. Le silence ahurissant de la communauté internationale risque de conduire le pays vers un embrasement total car il y’a plusieurs exemples analogues à celui de monsieur Serge GANAYE.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE



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