Par Jean-Gualbert Togba
Le bal de la salsa de Brazzaville connu sous l’appellation « forum National »centrafricain est ouvert ce jeudi 21 juillet 2014. Les forains centrafricains, disant les débateurs centrafricains pour ne pas froisser la sensibilité des notables et honorables gens se donnant à cœur joie d’aller à la rencontre des représentants des groupes rebelles et ceux de la communauté internationale, pour exprimer tout le mal qu’ils pensent de la conduite de la crise centrafricaine. Qu’ait cela ne tienne !
La Centrafrique entière s’y est accommodée et à force d’user de le la passivité de la population, aussi pusillanime que ça puisse paraitre, fini par susciter un ras le bol quasi général. Certes, un mal nécessaire pour une prise de conscience.
On se demande comment certaines personnalités publiques aux esprits corrompus arrivent à faire croire à un centrafricain lambda qui est le dernier maillon et le souffre-douleur des charognards, que le problème sécuritaire de la Centrafrique se résoudra à travers un dialogue national. Des individus qui prétendent être en possession de toute leur faculté mentale et intellectuelle ne jurent désormais que sur la tenue du forum de Brazzaville pour ramener un faciès de paix.
Par quel tour de magie arriveront-ils aujourd’hui à changer les mêmes causes qui ont produisis les mêmes effets hier tout en sachant que les objectifs, les intentions, les moyens mis en œuvre, l’ampleur des dégâts et de la catastrophe, la prédation, pour cette crise est sans précédent et sont surenchéris, une population sur la défensive prête à se sacrifier pour son pays.
Le forum de Brazzaville est une écluse à poisson, ce genre de piège, qu’une fois entrée dedans, t’es foutu. A entendre les concepteurs et les défenseurs du forum dire, il fallait que ça se tient « pour que enfin les centrafricains puissent se parler » comme s’il y a une rupture de communication entre les citoyens qui nécessitent un réapprentissage à la communication.
Le nœud du problème c’est la classe politique qui doit se remettre en cause et s’éduquer au civisme. Toutes les crises successives sont l’architecture des politiciens et aucunement imputée à la population qui est le consommateur final du déboire des gens qui sont censés vêtir de la probité mais diffusent et vendent de l’anarchie. Qu’ils apprennent à communiquer d’abord entre eux, à dialoguer, à s’approprier très fortement la simple notion du patriotisme pour pouvoir la transmettre aux citoyens.
Oui la classe politique à besoin de faire son forum, débat, dialogue inclusif/exclusif, peu importe. La finalité c’est de faire le ménage, et de parvenir à édicter un code de moralité et de bonne conduite, une déontologie pour baliser au maximum la profession.
On veut faire croire que, quand Ndjotodia et/ou Bozizé tousse, la Centrafrique s’enrhume. Néanmoins, c’est cultiver la peur pour mieux faire passer la future configuration de l’environnement politique centrafricain que la communauté internationale veut remodeler à sa façon selon ses objectifs après l’échec de mener à bien la mission de désarmer des groupes armés. Un échec qu’on veut noyer dans le tripatouillage d’un dialogue national, dont le cessez le feu est le plan B pour faire rassoir la paix.
Est-ce pour dire autant que la Centrafrique vit d’dorénavant au rythme du bon vouloir de Ndjotodia et de Bozizé, à qui la communauté internationale veut leur en faire cadeau ?
Quand le ministre français de la défense Jean-Yves Le Drian parle du processus politique en panne et dans le même temps, lui et ses homologues africains veulent par tout moyen faire de la Kalachnikov un outil par excellence de la propagande démocratique en Centrafrique, ce n’est rien d’autre que qu’un crime contre la Nation centrafricaine.
Tous comprendront que la plus part des chefs d’Etat de la sous régions qui appliquèrent une humiliation à la Présidente de la transition centrafricaine à Malabo, sont des anciens rebelles avec du sang de leurs concitoyens sur les mains. A la limite, ça parait normal pour eux que des groupes armés rebelles puissent être dans l’appareil de l’Etat.
A cet égard, toutes les mesures doivent être prises pour protéger la classe politique centrafricaine en pleine restructuration et les institutions républicaines assez fragiles, contre l’intrusion et l’assaut des gens pas du tout fréquentables à la gâchette facile.
Le besoin impératif de la Centrafrique n’est pas le dialogue national. C’est un désarmement forcé qu’il faut appliquer. La porte des groupes armés que tout bon centrafricain veut voir définitivement murer est dans l’impasse.
Arranger un cessez le feu suppose une négociation. Dans la négociation c’est chercher à protéger, à conserver au mieux les acquis, les bénéfices ou encore obtenir des droits, des garanties etc. les avantages qu’on peut en tirer, cela suppose des concessions à faire de part et d’autre pour aboutir à un accord. Et une fois que l’accord est signé, naissent des droits et des obligations pour chaque partie.
Qu’on nous explique comment les défenseurs aveugles du cessez le feu dans le cas d’espèce de la Centrafrique parviendront à l’obtenir sans pour autant sacrifier le pays aux assassins tout en sachant que la Séléka et les antis balakas sont très demandeurs, exigeants et ils ont les moyens de leur ambition par la pression en massacrant la population.
Les autorités centrafricaines prennent le risque de conduire le pays cette fois-ci dans une véritable guerre civile au cas où les accords de Brazzaville ouvriraient un canevas juridique aux groupes armés de siéger dans les institutions de la République.
Madame la Présidente de Transition et son Premier ministre en seront tenus seuls responsables de la tournure des choses.
Une très mauvaise analyse et une mauvaise perception du véritable cheminement vers la paix des partenaires comme depuis le début de cette crise, ont conduit à adopter de mauvaises stratégies ayant comme conséquence pour la France, l’envoi des unîtes militaires inappropriés, de sous estimer la capacité des centrafricains a se défendre, qui ont conduit à l’envoi des matériels obsolètes qui rendent les militaires français dépressifs sur le terrain etc.
Tant la solution de la crise n’est pas centrafricaine, elle restera pays circonscrit. Vache à lait, elle est la source nourricière des gens débiles à la gâchette facile.
A quoi sert l’expérience des crises antérieures ? A rien !
Sinon à replonger les centrafricains aux années lumières à travers des maladresses et de malsains calculs politiciens de mauvais augure.
A ce bal, les griots désignés joueront à l’ukulélé, cette minuscule guitare au son strident lequel emportera certains esprits imprudents pour un voyage de rêve au pays d’Alice dans le monde des merveilles.
Les centrafricains doivent se lever pour réaliser le rêve de la PAIX qu’ils ont pour la Centrafrique selon leur vision, que de dormir et prolonger le beau rêve de la paix selon le plan machiavélique des prédateurs, dans le spectacle des comédiens de la paix.