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La Palestine devient Etat non membre permanent à l'ONU


Alwihda Info | Par Adil Abou - 30 Novembre 2012


Sous les acclamations, Mahmoud Abbas a pu savourer son succès, jeudi 29 novembre, aux Nations unies, à New York. Le président de l'Autorité palestinienne a obtenu une large majorité de 138 Etats, dont la France, pour sa demande de rehaussement du statut de la Palestine. Seuls neuf Etats ont voté contre la demande palestinienne, dont Israël, les Etats-Unis, le Canada et la République tchèque. Quarante et un pays ont choisi l'abstention dont une dizaine de pays européens parmi lesquels l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la Bulgarie. Jusqu'ici simple observateur, la Palestine devient Etat observateur non membre permanent, un statut identique à celui dont dispose le Vatican. Une majorité simple était suffisante au sein de l'Assemblée générale, mais les Palestiniens ont rallié au-delà des deux tiers des pays représentés aux Nations unies.


La Palestine devient Etat non membre permanent à l'ONU
Dans le discours qui a précédé le vote, M. Abbas a souhaité que l'Assemblée générale puisse accorder "un certificat de naissance" à l'Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale et une solution négociée pour les réfugiés, après avoir critiqué avec virulence la politique israélienne dans les territoires occupés. Le président de l'Autorité palestinienne a assuré que sa démarche ne visait pas à délégitimer Israël mais à réaffirmer les droits "inaliénables" des Palestiniens à l'indépendance pour enfin "rectifier une injustice historique".

Lire : Abbas promet de tenter de ranimer les négociations de paix avec Israël
"Nous ne sommes pas venus ici pour compliquer le processus de paix (..) mais pour tenter un dernier effort sérieux pour faire la paix", a affirmé M. Abbas qui s'est également déclaré prêt à négocier avec les autorités israéliennes tout en mettant en garde : "Une fenêtre d'opportunité se referme, le temps commence à manquer" pour que la solution des deux Etats, la création d'une Palestine aux côtés d'Israël, puisse s'imposer.
Le plaidoyer du responsable palestinien n'a pas convaincu l'ambassadeur d'Israël aux Nations unies, Ron Prosor qui a assuré que l'initiative palestinienne "ne fait pas avancer, mais reculer la paix". Après avoir réaffirmé "les droits du peuple juif sur la terre d'Israël", le dernier a en effet fait mine de s'étonner que M. Abbas se rende à New York plutôt qu'à Jérusalem pour traduire dans les faits les aspirations palestiniennes. M. Prosor a estimé que sa démarche, venant d'un homme par ailleurs incapable selon lui de se rendre dans une partie du territoire qu'il revendique, Gaza, contrôlée par le Hamas, témoignait d'une volonté de fuir de véritables négociations auxquelles les autorités israéliennes sont prêtes, a-t-il dit. "N'encouragez pas les Palestiniens dans cette marche folle", a conclu le diplomate israélien à l'adresse de l'auditoire.
Cette mise en garde israélienne n'a cependant pas fait fléchir les Etats qui avaient décidé de soutenir la démarche de M. Abbas. Alors que, dans un communiqué, la présidence française demandait l'ouverture immédiate de négociations tout comme l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice, le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a vivement réagi aux propos de M. Abbas. Signe que ces négociations souhaitées restent pour l'instant peu probables, M. Nétanyahou a dénoncé "un discours diffamatoire et venimeux rempli de propagande fallacieuse contre l'armée israélienne et les citoyens d'Israël. Quelqu'un qui veut la paix ne parle pas comme cela". Le Monde




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