POINT DE VUE

La puissance de l’impuissant


Alwihda Info | Par Freeman Djido - 11 Février 2018



Un pneu brûlé ce samedi matin à N'Djamena, en signe de protestation d'étudiants.
Les étudiants ont mis ce samedi matin à l’épreuve le ministère de la sécurité publique qui a interdit à toute organisation qui oserait défier l’autorité de l’Etat, en organisant une manifestation de quelque nature qu’elle soit dans les rues.

Malgré la décision du ministre de la sécurité publique et de l’administration en date du 6 février dernier, ce samedi 10 février les jeunes ont bravé cette interdiction. Les habitants des arrondissements de N’Djamena ont été réveillés par les coups de sifflets et des casseroles des jeunes étudiants et élèves qui exprimaient leur ras-le-bol par rapport au comportement du gouvernement qui reste insensible face à la situation des écoles et hôpitaux fermés.

Cette manifestation très suivie n’est pas sans conséquences. Dans les artères de la capitale, les étudiants et élèves ont incendié des pneus, bloquant toute circulation. Les forces de l’ordre déployées pour disperser ces derniers n’ont pas pu les contenir du fait de leur mobilité. C’est grâce aux sapeurs pompiers que les feux ont été éteints.

Les éléments du groupement mobile d’Intervention de la police (GMIP) n’ont pas oublié leur crédo. Ils ont brutalisé et arrêté des innocents. Des grenades lacrymogènes ont été tirées dans certaines habitations, asphyxiant les enfants et les femmes. C’est le cas du quartier Chagoua dans la commune du 7ème arrondissement où une grenade lacrymogène est tombée dans une concession, blessant un enfant de 5 ans.

À Atrone, dans le même arrondissement, les éléments du GMIP ont défoncé le portail d’un enseignant et ont interpellé ses deux fils, l’un âgé de 25 ans et l’autre de 17 ans. Pourtant, ils n'avaient pas manifesté.

Cette protestation a été suivie dans les grandes villes du pays.

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