La question Touareg ou l’énigmatique équation algérienne
Les derniers évènements qui ont secoué et continuent de secouer le Mali suscitent de nombreuses interrogations quant aux responsabilités de l’Algérie dans ce nouveau désordre régional.
Ce qui nous amène à poser cette question basique : comment peut-on, en toute logique intellectuelle, absoudre l’Algérie de son implication directe dans cette atteinte à la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un Etat reconnu et respecté aux plans régional et international ?
La réponse en est toute simple.
L’Algérie, qui partage une frontière de plus de 1300 kms avec le Mali, est bien le leader dans la région du Sahel. Sa puissance militaire est sans commune mesure avec celle du Mali, du Niger ou de la Mauritanie.
Aussi, l’avancée des rebelles touaregs indépendantistes du MNLA, des terroristes d’Ansar Dine et d’AQMI au nord du Mali à partir du territoire algérien interpelle raisonnablement l’intelligence humaine quant à une probable complicité des autorités algériennes et surtout des gains qu’elles escomptent obtenir de cette opération de déstabilisation et de partition d’un Etat souverain.
Il est également important de souligner que la coopération en matière sécuritaire entre Alger, Bamako, Niamey et Nouakchott n’a jamais été prouvée sur le terrain et ce, malgré la création d’un Etat-Major opérationnel conjoint (CECOM).
Pourtant, l’Algérie, avec un budget militaire conséquent et des forces militaires et sécuritaires largement suffisantes mais aussi en coopération sincère avec les pays de la région, aurait pu non seulement écraser les terroristes d’AQMI mais aussi contrôler efficacement tout son territoire saharien et mettre un terme à toute menace contre les autres Etats qui lui sont limitrophes.
Or les autorités militaro-civiles algériennes non jamais vraiment cherché à lutter contre les terroristes d’AQMI certains mouvements touaregs qui lui sont inféodés.
D’où une nouvelle question qui nous vient naturellement à l’esprit : pourquoi ?
Tout simplement AQMI, et c’est connu, est une hydre créée par l’Algérie à partir d’éléments du groupe islamiste armée (GIA), d’anciens militaires algériens et des agents des services sécuritaires algériens. Il est, d’ailleurs, de notoriété publique que le peuple algérien et notamment les Kabyles assimilaient le GIA au GIS (groupe d’intervention spéciale, dépendant de la DRS et spécialisé dans les meurtres, tortures et disparitions).
Cette stratégie du laissez faire pour AQMI et de déstabilisation du Mali est compréhensible et expliquent les différentes hypothèses de travail quant au souhait des responsables algériens et qui peuvent se résumer comme suit :
1/ bouter les militants d’AQMI d’Algérie et de les diriger vers le Mali
2/ créer une zone de non droit au nord Mali afin d’assurer la pérennité de la criminalité transnational, notamment le trafic de drogues dures dans lequel sont impliqués de pontes algériens,
3/ contrôler les combattants d’AQMI, qui évoluent dans le Nord du Mali, afin de favoriser l’entreprise nationale pétrolière SONATRACH dans la prospection et l’exploitation en toute liberté du riche potentiel en gaz et pétrole au nord du Mali, en créant une zone sous son influence,
4/ mater toute tentative de revendication indépendantiste ou autonomiste des Kabyles en laissant libre les terroristes de perpétrer des attentats, enlèvements, meurtres et semer insécurité en Kabylie,
5/ maintenir des liens solides avec le MNLA, car Alger veut éviter à tout prix une contagion rebelle dans leur sud saharien,
6/ opter, malgré ses déclarations officielles, pour une indépendance ou une grande autonomie de l’AZAWAD pour asseoir son influence sur ce territoire et punir Bamako de ses excellentes relations avec le Maroc,
7/ nuire et détruire le mouvement indépendantiste touareg algérien qui a créé un front commun avec ceux du Mali et du Niger.
A noter que des centaines de manifestants touaregs algériens s’étaient soulevés dans le sud algérien, notamment à Tamanrasset en s’attaquant aux symboles de l’Etat et réclamant un statut d’autonomie voire leur indépendance.
Le gouvernement algérien a toujours considéré les revendications des Touaregs comme un danger pour la stabilité du pays. C’est pour cette raison qu’Alger a activement milité pour éteindre l’insurrection armée des Touaregs au Niger, qui s’est soldée par la conclusion d’un accord de paix signé d’ailleurs à Tamanrasset en 1997.
Mais aujourd’hui, de nombreuses voix s’élèvent au sud de l’Algérie et les touaregs algériens se mobilisent pour demander un statut d'autonomie dans la région d'où ils sont originaires.
C’est pourquoi, il est certain que si le pouvoir algérien persiste dans l'immobilisme que lui imposent les mandats à vie, l'équation à laquelle le pays risque d'être bientôt confronté va être dramatique.
En effet, imaginons un instant, que la revendication d'indépendance du pays touareg s'exprime et se structure, que fera l'Algérie ? Va-t-elle soutenir le principe d'autodétermination des peuples comme elle le fait depuis plus de trente ans avec le Front Polisario ? Ou bien va-t-elle défendre l'intégrité territoriale de ses pays voisins ? Sachant que la région touareg s'étend de l'axe Tombouctou-Agadez jusqu'au Hoggar et Tassili. Quelle insoluble équation ?
Quoiqu’il en soit, on est visiblement très loin de l'efficacité des services égyptiens, tunisiens, marocains ou saoudiens dans ce domaine. Cela fait quelque 20 années que l’Algérie, baigne dans le sang d'un terrorisme sans fin et que les Kabyles et les Touaregs demandent en vain une large autonomie.
En conclusion les autorités civilo-militaires algériennes se doivent de réfléchir sérieusement à cette simple équation pour sortir de l’impasse dans laquelle elles se trouvent :
Stabilité et sécurité en Algérie = droits des Kabyles + éradication AQMI + droits des Touaregs algériens + fin du soutien au polisario = paix régionale et essor économique et social.
En vous demandant de bien vouloir publier ce papier. Une réponse par courriel à cette demande serait appréciée. Farid Mnebhi.
Les derniers évènements qui ont secoué et continuent de secouer le Mali suscitent de nombreuses interrogations quant aux responsabilités de l’Algérie dans ce nouveau désordre régional.
Ce qui nous amène à poser cette question basique : comment peut-on, en toute logique intellectuelle, absoudre l’Algérie de son implication directe dans cette atteinte à la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un Etat reconnu et respecté aux plans régional et international ?
La réponse en est toute simple.
L’Algérie, qui partage une frontière de plus de 1300 kms avec le Mali, est bien le leader dans la région du Sahel. Sa puissance militaire est sans commune mesure avec celle du Mali, du Niger ou de la Mauritanie.
Aussi, l’avancée des rebelles touaregs indépendantistes du MNLA, des terroristes d’Ansar Dine et d’AQMI au nord du Mali à partir du territoire algérien interpelle raisonnablement l’intelligence humaine quant à une probable complicité des autorités algériennes et surtout des gains qu’elles escomptent obtenir de cette opération de déstabilisation et de partition d’un Etat souverain.
Il est également important de souligner que la coopération en matière sécuritaire entre Alger, Bamako, Niamey et Nouakchott n’a jamais été prouvée sur le terrain et ce, malgré la création d’un Etat-Major opérationnel conjoint (CECOM).
Pourtant, l’Algérie, avec un budget militaire conséquent et des forces militaires et sécuritaires largement suffisantes mais aussi en coopération sincère avec les pays de la région, aurait pu non seulement écraser les terroristes d’AQMI mais aussi contrôler efficacement tout son territoire saharien et mettre un terme à toute menace contre les autres Etats qui lui sont limitrophes.
Or les autorités militaro-civiles algériennes non jamais vraiment cherché à lutter contre les terroristes d’AQMI certains mouvements touaregs qui lui sont inféodés.
D’où une nouvelle question qui nous vient naturellement à l’esprit : pourquoi ?
Tout simplement AQMI, et c’est connu, est une hydre créée par l’Algérie à partir d’éléments du groupe islamiste armée (GIA), d’anciens militaires algériens et des agents des services sécuritaires algériens. Il est, d’ailleurs, de notoriété publique que le peuple algérien et notamment les Kabyles assimilaient le GIA au GIS (groupe d’intervention spéciale, dépendant de la DRS et spécialisé dans les meurtres, tortures et disparitions).
Cette stratégie du laissez faire pour AQMI et de déstabilisation du Mali est compréhensible et expliquent les différentes hypothèses de travail quant au souhait des responsables algériens et qui peuvent se résumer comme suit :
1/ bouter les militants d’AQMI d’Algérie et de les diriger vers le Mali
2/ créer une zone de non droit au nord Mali afin d’assurer la pérennité de la criminalité transnational, notamment le trafic de drogues dures dans lequel sont impliqués de pontes algériens,
3/ contrôler les combattants d’AQMI, qui évoluent dans le Nord du Mali, afin de favoriser l’entreprise nationale pétrolière SONATRACH dans la prospection et l’exploitation en toute liberté du riche potentiel en gaz et pétrole au nord du Mali, en créant une zone sous son influence,
4/ mater toute tentative de revendication indépendantiste ou autonomiste des Kabyles en laissant libre les terroristes de perpétrer des attentats, enlèvements, meurtres et semer insécurité en Kabylie,
5/ maintenir des liens solides avec le MNLA, car Alger veut éviter à tout prix une contagion rebelle dans leur sud saharien,
6/ opter, malgré ses déclarations officielles, pour une indépendance ou une grande autonomie de l’AZAWAD pour asseoir son influence sur ce territoire et punir Bamako de ses excellentes relations avec le Maroc,
7/ nuire et détruire le mouvement indépendantiste touareg algérien qui a créé un front commun avec ceux du Mali et du Niger.
A noter que des centaines de manifestants touaregs algériens s’étaient soulevés dans le sud algérien, notamment à Tamanrasset en s’attaquant aux symboles de l’Etat et réclamant un statut d’autonomie voire leur indépendance.
Le gouvernement algérien a toujours considéré les revendications des Touaregs comme un danger pour la stabilité du pays. C’est pour cette raison qu’Alger a activement milité pour éteindre l’insurrection armée des Touaregs au Niger, qui s’est soldée par la conclusion d’un accord de paix signé d’ailleurs à Tamanrasset en 1997.
Mais aujourd’hui, de nombreuses voix s’élèvent au sud de l’Algérie et les touaregs algériens se mobilisent pour demander un statut d'autonomie dans la région d'où ils sont originaires.
C’est pourquoi, il est certain que si le pouvoir algérien persiste dans l'immobilisme que lui imposent les mandats à vie, l'équation à laquelle le pays risque d'être bientôt confronté va être dramatique.
En effet, imaginons un instant, que la revendication d'indépendance du pays touareg s'exprime et se structure, que fera l'Algérie ? Va-t-elle soutenir le principe d'autodétermination des peuples comme elle le fait depuis plus de trente ans avec le Front Polisario ? Ou bien va-t-elle défendre l'intégrité territoriale de ses pays voisins ? Sachant que la région touareg s'étend de l'axe Tombouctou-Agadez jusqu'au Hoggar et Tassili. Quelle insoluble équation ?
Quoiqu’il en soit, on est visiblement très loin de l'efficacité des services égyptiens, tunisiens, marocains ou saoudiens dans ce domaine. Cela fait quelque 20 années que l’Algérie, baigne dans le sang d'un terrorisme sans fin et que les Kabyles et les Touaregs demandent en vain une large autonomie.
En conclusion les autorités civilo-militaires algériennes se doivent de réfléchir sérieusement à cette simple équation pour sortir de l’impasse dans laquelle elles se trouvent :
Stabilité et sécurité en Algérie = droits des Kabyles + éradication AQMI + droits des Touaregs algériens + fin du soutien au polisario = paix régionale et essor économique et social.
En vous demandant de bien vouloir publier ce papier. Une réponse par courriel à cette demande serait appréciée. Farid Mnebhi.