Un officiel du Vatican a déclaré le 25 novembre que la plus haute autorité religieuse catholique reconnaissait officiellement le génocide arménien en tant que « fait historique ». Une victoire pour les arméniens qui oeuvrent à faire officiellement reconnaitre ce tragique épisode de leur histoire sur la scène internationale. Un défi pour les pays qui entretiennent des relations avec la Turquie, dont Israël.
« Le génocide arménien est un fait. La position du Vatican sur ce sujet a été définie lors de la visite de Jean Paul II (le précédent Pape) en Arménie. Il s’était rendu aux pieds d’un monument en la mémoire du génocide et a employé le mot de ‘génocide’ bien que cela n’avait pas plu aux autorités turques » a déclaré le Cardinal Walter Kasper, président du Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité Chrétienne.
Le Cardinal a fait ces déclarations lors d’une rencontre entre le Pape Benoit XVI et une délégation de Catholiques conduite par le chef de l’Eglise Catholique apostolique au Liban.
Les propos du Cardinal Kasper faisaient référence au déplacement de Jean Paul II en Arménie en septembre 2001. Durant celui-ci, le pape avait exprimé son « respect » vis-à-vis des Arméniens tués par l’Empire Ottoman en 1915.
Les historiens estiment à 1,5 millions le nombre de personnes tuées durant ce génocide.
« Parler de génocide n’est pas une prise de position. C’est une réalité. Ce n’est pas un sujet de controverse. C’est un fait historique. La mémoire des milliers de victimes doit-être honorée. Quoi qu’il arrive, l’Eglise Catholique se placera toujours du côté des victimes. C’est comme ça que nous déterminons nos positions » a ajouté le Cardinal.
En mai 2008, à l’issue de sa rencontre avec les responsables de l’Eglise arménienne orthodoxe, le Pape Benoit XVI avait exhorté le monde à reconnaitre la responsabilité de la Turquie dans le génocide arménien.
Karekin II, patriarche suprême des Arméniens, avait appelé « les Nations et les pays à condamner les génocides qui ont eu lieu tout au long de l’histoire » ajoutant que « nier ces crimes est une injustice ».
La Turquie a toujours refusé d’admettre le terme de ‘génocide’ affirmant que les Arméniens tués venaient d’Anatolie et n’étaient que des insurgés contre l’Empire Ottoman qui agissaient en collaboration avec l’armée russe.
Face à cette controverse, de nombreux pays à travers le monde hésitent à reconnaitre officiellement ce sombre épisode de l’Histoire, pour ne pas froisser leurs relations avec Ankara.
Israël en fait partie. Chaque année les médias commémorent l’anniversaire du génocide arménien alors que le gouvernement ne le reconnaît pas encore officiellement.
Il faut dire que l’Etat juif entretient d’importantes relations commerciales notamment dans le domaine militaire ainsi que celui lié à l’approvisionnement en eau ; sans compter les relations diplomatiques qui se sont largement intensifiées depuis que la Turquie joue un rôle de médiateur entre la Syrie et Israël.
En mars 2008, le député du parti Méretz, Haïm Oron a proposé à la Knesset de nommer une commission chargée de travailler sur la reconnaissance du génocide arménien.
Un projet de loi visant à reconnaitre ce génocide avait même été étudié au parlement israélien.
Le débat a rapidement tourné court. En visite en Israël le 11 avril 2008, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du parlement turc, Hasan Murat Mercan, avait ouvertement demandé aux autorités israéliennes que soit annulée la session de la Knesset relative à la reconnaissance du génocide arménien.
Pris entre un devoir moral fondamental et des exigences géostratégiques primordiales, Israël, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, Tsipi Livni, tenait cependant à souligner que « en tant que Juifs et Israéliens, nous avons une obligation morale de commémorer le génocide des Arméniens ».
Ainsi donc si Israël accepte de commémorer ce génocide, aucun texte officiel ne reconnait officiellement son existence.
Pour la communauté juive d’Arménie, il serait néanmoins nécessaire que l’Etat hébreu prenne enfin position. C’est ce qu’elle lui a d’ailleurs demandé via une lettre adressée en 2008 à la Knesset.
« Israël a démontré au monde entier le coût élevé d’une vie humaine, l’importance de la vie de chaque Juif. Chaque nation honore son passé. Les arméniens pleurent depuis 93 ans pour les innocents assassinés dans l’Empire Ottoman ».
« Exprimer ses condoléances est dans la nature des nobles gens. La reconnaissance du Génocide arménien, le crime le plus atroce du 20ème siècle, sera une manifestation d’une société civilisée et d’une unité de sens. C’est notre dette d’honneur aux morts. C’est votre responsabilité pour la génération suivante et vos électeurs ».
« Notre avenir est dans vos mains. En démontrant la solidarité, la force, la sagesse dans la condamnation unanime du Génocide arménien, vous serez anoblis par vos héritiers. Nous vous invitons à être raisonnables et à adopter une résolution reconnaissant le Génocide arménien » pouvait-on lire dans ce courrier.
Source:
http://www.guysen.com/
« Le génocide arménien est un fait. La position du Vatican sur ce sujet a été définie lors de la visite de Jean Paul II (le précédent Pape) en Arménie. Il s’était rendu aux pieds d’un monument en la mémoire du génocide et a employé le mot de ‘génocide’ bien que cela n’avait pas plu aux autorités turques » a déclaré le Cardinal Walter Kasper, président du Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité Chrétienne.
Le Cardinal a fait ces déclarations lors d’une rencontre entre le Pape Benoit XVI et une délégation de Catholiques conduite par le chef de l’Eglise Catholique apostolique au Liban.
Les propos du Cardinal Kasper faisaient référence au déplacement de Jean Paul II en Arménie en septembre 2001. Durant celui-ci, le pape avait exprimé son « respect » vis-à-vis des Arméniens tués par l’Empire Ottoman en 1915.
Les historiens estiment à 1,5 millions le nombre de personnes tuées durant ce génocide.
« Parler de génocide n’est pas une prise de position. C’est une réalité. Ce n’est pas un sujet de controverse. C’est un fait historique. La mémoire des milliers de victimes doit-être honorée. Quoi qu’il arrive, l’Eglise Catholique se placera toujours du côté des victimes. C’est comme ça que nous déterminons nos positions » a ajouté le Cardinal.
En mai 2008, à l’issue de sa rencontre avec les responsables de l’Eglise arménienne orthodoxe, le Pape Benoit XVI avait exhorté le monde à reconnaitre la responsabilité de la Turquie dans le génocide arménien.
Karekin II, patriarche suprême des Arméniens, avait appelé « les Nations et les pays à condamner les génocides qui ont eu lieu tout au long de l’histoire » ajoutant que « nier ces crimes est une injustice ».
La Turquie a toujours refusé d’admettre le terme de ‘génocide’ affirmant que les Arméniens tués venaient d’Anatolie et n’étaient que des insurgés contre l’Empire Ottoman qui agissaient en collaboration avec l’armée russe.
Face à cette controverse, de nombreux pays à travers le monde hésitent à reconnaitre officiellement ce sombre épisode de l’Histoire, pour ne pas froisser leurs relations avec Ankara.
Israël en fait partie. Chaque année les médias commémorent l’anniversaire du génocide arménien alors que le gouvernement ne le reconnaît pas encore officiellement.
Il faut dire que l’Etat juif entretient d’importantes relations commerciales notamment dans le domaine militaire ainsi que celui lié à l’approvisionnement en eau ; sans compter les relations diplomatiques qui se sont largement intensifiées depuis que la Turquie joue un rôle de médiateur entre la Syrie et Israël.
En mars 2008, le député du parti Méretz, Haïm Oron a proposé à la Knesset de nommer une commission chargée de travailler sur la reconnaissance du génocide arménien.
Un projet de loi visant à reconnaitre ce génocide avait même été étudié au parlement israélien.
Le débat a rapidement tourné court. En visite en Israël le 11 avril 2008, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du parlement turc, Hasan Murat Mercan, avait ouvertement demandé aux autorités israéliennes que soit annulée la session de la Knesset relative à la reconnaissance du génocide arménien.
Pris entre un devoir moral fondamental et des exigences géostratégiques primordiales, Israël, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, Tsipi Livni, tenait cependant à souligner que « en tant que Juifs et Israéliens, nous avons une obligation morale de commémorer le génocide des Arméniens ».
Ainsi donc si Israël accepte de commémorer ce génocide, aucun texte officiel ne reconnait officiellement son existence.
Pour la communauté juive d’Arménie, il serait néanmoins nécessaire que l’Etat hébreu prenne enfin position. C’est ce qu’elle lui a d’ailleurs demandé via une lettre adressée en 2008 à la Knesset.
« Israël a démontré au monde entier le coût élevé d’une vie humaine, l’importance de la vie de chaque Juif. Chaque nation honore son passé. Les arméniens pleurent depuis 93 ans pour les innocents assassinés dans l’Empire Ottoman ».
« Exprimer ses condoléances est dans la nature des nobles gens. La reconnaissance du Génocide arménien, le crime le plus atroce du 20ème siècle, sera une manifestation d’une société civilisée et d’une unité de sens. C’est notre dette d’honneur aux morts. C’est votre responsabilité pour la génération suivante et vos électeurs ».
« Notre avenir est dans vos mains. En démontrant la solidarité, la force, la sagesse dans la condamnation unanime du Génocide arménien, vous serez anoblis par vos héritiers. Nous vous invitons à être raisonnables et à adopter une résolution reconnaissant le Génocide arménien » pouvait-on lire dans ce courrier.
Source:
http://www.guysen.com/