AFP
Selon le rapport final de ces experts indépendants, chargés de surveiller l'application des sanctions envers la Libye, notamment l'embargo sur les armes, «les craintes que des groupes terroristes puissent acquérir ces armes (essentiellement des SA-7b) se sont concrétisées».
Jusqu'à maintenant, précise le rapport, le groupe d'experts «a eu la preuve de transferts de missiles sol-air portables libyens dans quatre pays différents, dont le Tchad, le Mali, la Tunisie et potentiellement la République centrafricaine (une enquête est en cours sur ce dernier cas)».
Les armes trouvées au Mali et en Tunise en 2013 «faisaient clairement partie de l'arsenal de groupes terroristes», souligne le rapport.
Les experts précisent que des «systèmes complets» de missiles portables sol-air, capables d'abattre des avions à basse altitude, ont été retrouvés au Tchad, au Liban, au Mali et en Tunisie. Les enquêteurs font aussi état de «tentatives» pour fournir ce type d'armes à l'opposition syrienne à partir de la Libye.
Mais en ce qui concerne la RCA, les experts n'ont pas retrouvé pour l'instant de système de lancement complet.
Malgré les efforts du gouvernement libyen pour sécuriser les stocks de missiles portables, les experts estiment que «des milliers de ces armes sont toujours disponibles dans des arsenaux contrôlés par une vaste gamme d'acteurs non étatiques qui n'ont pas ou guère de liens avec les autorités nationales libyennes», autrement dit des milices issues de la révolution libyenne qui a renversé Mouammar Kadhafi.
Après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, et avec lui de tout le système sécuritaire de l'État, les nouvelles autorités ont chargé les ex-rebelles d'assurer la sécurité du pays mais ont vite perdu le contrôle sur ces milices, accusées de violations de droits de l'Homme: torture, enlèvements et détentions arbitraires.
La plupart des missiles sol-air portables présents en Libye sont des SA-7B de conception soviétique produits par divers pays dans les années 1970 et 1980.
«Selon des experts internationaux qui les ont testés cette année, certains sont toujours en état de fonctionner malgré leur âge», souligne le rapport.