Pendant des décennies, dès les années 1970, il a bercé la tendre enfance de plusieurs générations de Camerounais et d’Africains. Son rythme musical a endiablé les scènes de son pays, en Afrique et même en Europe. Avec sa voix imposante, souvent rocailleuse, mais toujours étincelante de messages, il a distillé un mélange de péripéties émotionnelles, et de sonorités de la vie socio-culturelle de son terroir.
Il faut dire qu’à l’origine, le bikutsi est une musique et une danse exécutée par les femmes, lors des cérémonies de réjouissances, au sein de l’ethnie béti du Cameroun. « Bikut » signifie frapper et « si », le sol.
En effet, le chanteur Mama Ohandja mérité bien d’être célébré, au soir de sa vie, tout autant que les manifestations prévues, en l’honneur de son gigantesque œuvre musicale et scénique, interviennent après une période de souffrance corporelle. Ce sera alors, la juste reconnaissance de la Nation, après plus de 50 ans d’une carrière riche en rebondissements.
L'événement connaitra plusieurs temps forts : un concert avec Mama Ohandja et son orchestre Confiance Jazz, une exposition retraçant la carrière de l'artiste, des projections de films, une exposition des photos de l’artiste, des rencontres, ateliers et de la gastronomie, pour joindre l’utile à l’agréable. En effet, cet événement qui est ouvert à tous les publics, concernent les amateurs de musique, de danse et de culture camerounaise.
Légende vivante et figure incontournable de la musique camerounaise, « Le Rossignol » est un artiste aux multiples talents. En même temps chanteur, arrangeur, danseur et chorégraphe, Mama Ohandja a marqué de son empreinte indélébile, l’histoire musicale du Cameroun et de son continent, à travers une carrière exceptionnelle.
Un succès retentissant
Alors qu’à l’époque, les mélomanes du continent étaient influencés par les orchestres des deux Congo, avec en prime l’OK Jazz de Franco, et le rythme kényan, Confiance Jazz s’était alors imposé comme une alternative de poids.
Né en 1942 à Ebanga (Okola), d’une famille de musiciens (ses parents chantaient les chants traditionnels du Cameroun), dans le département de la Lekié, région du Centre, Mama Ohandja débute sa carrière musicale dans les années 1960. Il interprète alors des chansons africaines, latino-américaines et européennes dans des cabarets avec son groupe De Mandoline Jazz d'Efok. L’homme se fait rapidement connaître par sa voix puissante et vibrante, mais aussi par son talent pour la composition et l'arrangement.
En 1970, il monte en puissance sur la scène avec Confiance Jazz et le Ballet Eton de la Lékié. Suivra alors une longue décennie, d’une discographie prolifique, avec des rythmes tous aussi variés. Au début des années 1980, l’artiste va crever l’écran avec la sortie de l’une de ses chansons les plus célèbres,« Super mon ebon » (ma dulcinée).
Déjà Mama Ohandja, à ses débuts a chanté en 1967, à l’occasion de la réception de John Ngu Foncha, alors ancien vice-président de la République. Dès 1975, il anime les manifestations nationales en assumant toutes les charges. Il chante lors de la semaine culturelle marquant le 10ème anniversaire de la Révolution pacifique du 20 mai 1972, en 1982. Il se produit lors de la prise de fonction de Paul Biya comme président de la République, en novembre 1982.
Entre autres, l’homme peut se réjouir d’avoir chanté à l’inauguration de la Camair en 1971, à l’inauguration du pont de l’Enfance, et lors de l’inauguration du chemin de fer Douala-Nkongsamba. Par ailleurs, il entame plusieurs tournées à travers l’Afrique, non sans participer avec brio à la réalisation des « Fleurs musicales du Cameroun » en 1982.
Son succès retentissant sur la scène musicale lui permet d’être élu délégué régional de la Mutuelle des Artistes Camerounais (MAC) en 1988.
Un air de reconnaissance
Il fait désormais partie du gotha des musiciens les plus influents au Cameroun, en mariant avec dextérité les musiques traditionnelles, au travers des instruments modernes : mélange de tam-tams, balafons et d'instruments électriques.
Dans le cadre de la coopération culturelle, il s’installe en France en 1992, et en 2007, Mama Ohandja invente et fait breveter le « balafson ». Il s’agit d’un petit boîtier transformant le son de la guitare, en un son proche du balafon, afin de redonner au bikutsi le son originel. Le public international découvre ainsi les sonorités de cet instrument dans « Longue Langue », son opus paru en 2010.
Consacré à la danse, cet opus laisse entendre du bikutsi ou de l’ékomot (son rythme fétiche, une variante du bikutsi), flirtant avec d’autres influences (twist, jazz, valse, tango, rock ou rumba congolaise), comme dans « Dzé Engabo ». Il s’agit, dans cette optique, de rénover l’âme éblouissante du rythme bikutsi, pour lui assigner une dimension internationale.
Entre-temps, Mama Ohandja est invité à poser sa voix sur Assiko Mintanan, un titre bikutsi rock de l’album Lychee Queen (2008) du groupe de trip-hop français, fondé par le batteur Cyril Atef et le violoncelliste Vincent Segal. Au cours de sa carrière, alors qu’il collabore avec de nombreux artistes de renom, tels que Manu Dibango, Peter Gabriel et Salif Keita, sa participation à de nombreux festivals internationaux lui a ainsi permis de recevoir plusieurs prix et distinctions.
Mama Ohandja est également un artiste engagé, car ses chansons abordent souvent des thèmes qui ont une consonance socio-politique. Dès lors, le patriarche n'hésite pas à utiliser sa voix pour défendre les causes qui lui tiennent à cœur. Et aujourd’hui, il est temps de savourer un air de reconnaissance à l’endroit de cette icône qui comptabilise plus de 50 ans de carrière musicale.
Le vieux Rossignol, au regard perçant en a vraiment besoin ! Car, c’est une bibliothèque sonore dont la Lékié, son département d’origine, le Cameroun et le continent africain, doivent en être fiers.
DISCOGRAPHIE
1971 - Mot ane mben meyen m’oyab
1972 - Souvenirs de la Cogéfar
1973 - Chérie Marie
1974 – Dzen Okala Woe
1974 – Chérie Antoinette
1977 – Ndzug obele ma
1982 – Fleurs musicales du Cameroun (Collectif d’artistes africains)
1982 - Les conséquences de la prison 1985 – Nnomo nga wono
1989 - Alug
1993 – Bikutsi sous haute tension
1994 – Allez les Lions indomptables (Collectif d’artistes camerounais)
1998 - Honneur aux Lions indomptables du Cameroun
2002 - "T-Bone-Garnerius" de Vincent Segal (Lead vocal sur Nnomo Nga Wono)
2002 - Étude du Bikutsi 2008 - Lychee Queen de Bumcello (lead vocals sur Assiko Mintanan)
2010 - Longue langue
Il faut dire qu’à l’origine, le bikutsi est une musique et une danse exécutée par les femmes, lors des cérémonies de réjouissances, au sein de l’ethnie béti du Cameroun. « Bikut » signifie frapper et « si », le sol.
En effet, le chanteur Mama Ohandja mérité bien d’être célébré, au soir de sa vie, tout autant que les manifestations prévues, en l’honneur de son gigantesque œuvre musicale et scénique, interviennent après une période de souffrance corporelle. Ce sera alors, la juste reconnaissance de la Nation, après plus de 50 ans d’une carrière riche en rebondissements.
L'événement connaitra plusieurs temps forts : un concert avec Mama Ohandja et son orchestre Confiance Jazz, une exposition retraçant la carrière de l'artiste, des projections de films, une exposition des photos de l’artiste, des rencontres, ateliers et de la gastronomie, pour joindre l’utile à l’agréable. En effet, cet événement qui est ouvert à tous les publics, concernent les amateurs de musique, de danse et de culture camerounaise.
Légende vivante et figure incontournable de la musique camerounaise, « Le Rossignol » est un artiste aux multiples talents. En même temps chanteur, arrangeur, danseur et chorégraphe, Mama Ohandja a marqué de son empreinte indélébile, l’histoire musicale du Cameroun et de son continent, à travers une carrière exceptionnelle.
Un succès retentissant
Alors qu’à l’époque, les mélomanes du continent étaient influencés par les orchestres des deux Congo, avec en prime l’OK Jazz de Franco, et le rythme kényan, Confiance Jazz s’était alors imposé comme une alternative de poids.
Né en 1942 à Ebanga (Okola), d’une famille de musiciens (ses parents chantaient les chants traditionnels du Cameroun), dans le département de la Lekié, région du Centre, Mama Ohandja débute sa carrière musicale dans les années 1960. Il interprète alors des chansons africaines, latino-américaines et européennes dans des cabarets avec son groupe De Mandoline Jazz d'Efok. L’homme se fait rapidement connaître par sa voix puissante et vibrante, mais aussi par son talent pour la composition et l'arrangement.
En 1970, il monte en puissance sur la scène avec Confiance Jazz et le Ballet Eton de la Lékié. Suivra alors une longue décennie, d’une discographie prolifique, avec des rythmes tous aussi variés. Au début des années 1980, l’artiste va crever l’écran avec la sortie de l’une de ses chansons les plus célèbres,« Super mon ebon » (ma dulcinée).
Déjà Mama Ohandja, à ses débuts a chanté en 1967, à l’occasion de la réception de John Ngu Foncha, alors ancien vice-président de la République. Dès 1975, il anime les manifestations nationales en assumant toutes les charges. Il chante lors de la semaine culturelle marquant le 10ème anniversaire de la Révolution pacifique du 20 mai 1972, en 1982. Il se produit lors de la prise de fonction de Paul Biya comme président de la République, en novembre 1982.
Entre autres, l’homme peut se réjouir d’avoir chanté à l’inauguration de la Camair en 1971, à l’inauguration du pont de l’Enfance, et lors de l’inauguration du chemin de fer Douala-Nkongsamba. Par ailleurs, il entame plusieurs tournées à travers l’Afrique, non sans participer avec brio à la réalisation des « Fleurs musicales du Cameroun » en 1982.
Son succès retentissant sur la scène musicale lui permet d’être élu délégué régional de la Mutuelle des Artistes Camerounais (MAC) en 1988.
Un air de reconnaissance
Il fait désormais partie du gotha des musiciens les plus influents au Cameroun, en mariant avec dextérité les musiques traditionnelles, au travers des instruments modernes : mélange de tam-tams, balafons et d'instruments électriques.
Dans le cadre de la coopération culturelle, il s’installe en France en 1992, et en 2007, Mama Ohandja invente et fait breveter le « balafson ». Il s’agit d’un petit boîtier transformant le son de la guitare, en un son proche du balafon, afin de redonner au bikutsi le son originel. Le public international découvre ainsi les sonorités de cet instrument dans « Longue Langue », son opus paru en 2010.
Consacré à la danse, cet opus laisse entendre du bikutsi ou de l’ékomot (son rythme fétiche, une variante du bikutsi), flirtant avec d’autres influences (twist, jazz, valse, tango, rock ou rumba congolaise), comme dans « Dzé Engabo ». Il s’agit, dans cette optique, de rénover l’âme éblouissante du rythme bikutsi, pour lui assigner une dimension internationale.
Entre-temps, Mama Ohandja est invité à poser sa voix sur Assiko Mintanan, un titre bikutsi rock de l’album Lychee Queen (2008) du groupe de trip-hop français, fondé par le batteur Cyril Atef et le violoncelliste Vincent Segal. Au cours de sa carrière, alors qu’il collabore avec de nombreux artistes de renom, tels que Manu Dibango, Peter Gabriel et Salif Keita, sa participation à de nombreux festivals internationaux lui a ainsi permis de recevoir plusieurs prix et distinctions.
Mama Ohandja est également un artiste engagé, car ses chansons abordent souvent des thèmes qui ont une consonance socio-politique. Dès lors, le patriarche n'hésite pas à utiliser sa voix pour défendre les causes qui lui tiennent à cœur. Et aujourd’hui, il est temps de savourer un air de reconnaissance à l’endroit de cette icône qui comptabilise plus de 50 ans de carrière musicale.
Le vieux Rossignol, au regard perçant en a vraiment besoin ! Car, c’est une bibliothèque sonore dont la Lékié, son département d’origine, le Cameroun et le continent africain, doivent en être fiers.
DISCOGRAPHIE
1971 - Mot ane mben meyen m’oyab
1972 - Souvenirs de la Cogéfar
1973 - Chérie Marie
1974 – Dzen Okala Woe
1974 – Chérie Antoinette
1977 – Ndzug obele ma
1982 – Fleurs musicales du Cameroun (Collectif d’artistes africains)
1982 - Les conséquences de la prison 1985 – Nnomo nga wono
1989 - Alug
1993 – Bikutsi sous haute tension
1994 – Allez les Lions indomptables (Collectif d’artistes camerounais)
1998 - Honneur aux Lions indomptables du Cameroun
2002 - "T-Bone-Garnerius" de Vincent Segal (Lead vocal sur Nnomo Nga Wono)
2002 - Étude du Bikutsi 2008 - Lychee Queen de Bumcello (lead vocals sur Assiko Mintanan)
2010 - Longue langue