Un comité de soutien a réclamé lundi la “libération” d'un journaliste Mustafa Hasnaoui, récemment condamné à quatre ans de prison dans le cadre de la loi antiterroriste, à la suite d'un “reportage sur les réfugiés syriens et sur des jihadistes”.
Mustafa Hasnaoui, qui travaille pour le bimensuel Assabil, une publication pro-salafiste, a été arrêté en mai à son retour d'un séjour en Turquie. Il a été condamné le 11 juillet par un tribunal de Salé, près de Rabat, et son procès en appel est prévu le 14 octobre.
Hasnaoui avait “refusé de collaborer”
Lundi? lors d'une conférence de presse à Rabat dans les locaux du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), son comité de soutien a clamé son innocence et réclamé sa libération.
M. Hasnaoui s'est rendu en Turquie pour “effectuer un reportage dans la région frontalière avec la Syrie sur les réfugiés ainsi que sur les jihadistes marocains”, a affirmé ce comité dans un communiqué lu devant la presse.
À son retour, il a été arrêté et “a refusé de collaborer avec certains services de renseignement”, au nom du secret des sources, ajoute le communiqué.
Dans une lettre datée de début septembre, remise lors de ce point de presse, le journaliste dénonce un “harcèlement des autorités” et une “atteinte à (sa) liberté d'expression”.
Interrogé par l'AFP, un responsable du ministère de la Justice a indiqué “ne pas être au courant” de cette affaire. “La justice est indépendante et nous ne commentons pas son travail”, a-t-il ajouté.
Comité national pour la liberté d'Ali Anouzla
Mohamed Zahari, président de la Ligue marocaine des droits de l'Homme (LMDH), a de son côté évoqué des “similitudes avec le cas d'Ali Anouzla”, arrêté mardi 17 septembre, et qui pourrait être poursuivi dans le cadre de la même loi antiterroriste.
Directeur de la version arabophone de Lakome, Ali Anouzla a été interpellé pour avoir publié un lien vers une vidéo d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sur le Maroc. Il est en garde à vue depuis.
Lundi soir, un autre comité national de solidarité avec Ali Anouzla a été constitué, suite à une réunion au Club des avocats à Rabat. Les membres de ce comité ont élu Fatima Al Ifriki, journaliste, écrivaine, ancienne animatrice sur Al Oula et chroniqueuse à Akhbar Al Yaoum, au poste de coordinatrice de ce comité.
Le désormais “Comité national pour la liberté d'Ali Anouzla” comprend, outre le comité de défense, des personnalités et des militants actifs à l'intérieur com me à l'extérieur du Royaume.