Par Olive Jonala
A la faveur des assises du 6ème sommet de la CEEAC, tenues du 9 au 10 janvier derniers, qui ont décidé de la démission de Michel Djotodia et de Nicolas Tiangaye, la crise centrafricaine tend vers un dénouement possible. Cette victoire qui se dessine déjà à l’horizon est la conjugaison de plusieurs facteurs. Ainsi, dès les premières heures du déclenchement de cette crise, le Président Denis Sassou N’Guesso a mis son savoir-faire diplomatique au service de ce pays frère, avec à la clé une présence assidue à tous les sommets de l’organisation sous régionale sur la crise centrafricaine.
Mais, le renversement de François Bozizé par Michel Djotodia et ses Séléka a accéléré une situation qui tendait à se normaliser. La CEEAC qui a sanctionné le nouvel homme fort de Bangui confie alors au président congolais la tête du groupe international de contact sur la RCA. Lequel est convoqué à Brazzaville en mai 2013.
Denis Sassou N’Guesso a donné deux signaux forts de son engagement au terme de cette réunion. D’une part, il a lancé un appel à la communauté internationale et aux partenaires de la RCA de venir en aide à ce pays dont les caisses étaient vides. D’autre part, pour donner l’exemple, il a, au nom du Congo, offert une enveloppe financière de 25 milliards à la RCA. Le but n’en était pas de soutenir le pouvoir de transition. Car, il est quand même superflu d’attendre que sans moyens financiers adéquats, le pouvoir de transition réussisse d’organiser cette période transitoire, en même temps, qu’il devait payer les fonctionnaires qui attendaient les salaires et faire fonctionner l’Etat.
Cette enveloppe a donc servi, notamment au paiement des salaires dont les arriérés s’accumulaient au point de susciter la crainte d’une implosion sociale dans le pays, comme le président du parlement de transition, Alexandre Ferdinand Nguendé qui tirant sur la sonnette d’alarme, le 08 octobre dernier sur Rfi, avait dit tout haut : « … n’eut été l’appui du président Sassou N’Guesso, aujourd’hui, nous allions assister à une explosion de la population », parce que, craignait-il, « si on ajoute à une crise sécuritaire, une autre humanitaire… », c’est réunir tous les ingrédients pour un chaos total dans le pays. Hélas, le gouvernement de transition n’a pas pu éviter la symbiose catastrophique entre ces deux crises.
L’asphyxie financière du pouvoir de transition aurait put être un prétexte pour justifier l’incapacité dont il fait montre devant la nécessité pour lui de ramener l’ordre et la sécurité dans son pays. Tous les pays en situation post conflit ont traversé ce genre d’étapes sans aller au chaos ambiant de la RCA.
Dans tous les cas, le président Denis Sassou N’Guesso n’a, à cœur, que le souci de ne pas abandonner le peuple centrafricain qui avait et a encore besoin des institutions démocratiquement élus et d’un pays stable et rassurant sur tous les plans. C’est pourquoi, en sa qualité de médiateur et de président du groupe international de contact sur la RCA, il n’avait jamais cessé de rappeler en son temps, au président et au premier ministre, démissionnaires l’obligation de respecter les délais de transition impartis par la CEEAC.
Outre les finances, le Congo est parmi les plus gros contributeurs des forces de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique. Son contingent à Bangui ne compte pas moins de 850 hommes, dont près de dix (10) y ont déjà trouvé la mort, pour ne parler que ceux qui sont tombés depuis décembre 2013. Ce qui fait dire à Jean-Jacques Demafouth, ministre-conseiller chargé du programme de Démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR), de la réforme du secteur de sécurité et des relations avec la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) près l’ancien président de transition de Centrafrique, Michel Djotodia que « … Le Congo a aussi payé un lourd tribut dans la pacification de la Centrafrique », avant de rappeler les sacrifices consentis par le Congo à ce sujet « … en 2003, lors de la prise du pouvoir par l'ancien président François Bozizé, des militaires congolais sont tombés. Il y a six mois, d'autres militaires congolais sont morts dans les environs de la localité de Bambari. Il y a une semaine de cela, un soldat congolais a été tué et un autre grièvement blessé à Bossangoa. C'est en cela que je parle du sacrifice qu'endure le Congo pour la cause centrafricaine », a-t-il déclaré au cours d’une interview publiée par le site adiac-congo.com, le 12 décembre dernier.
Aussi, en jetant son dévolu sur Jean Marie Michel Mokoko, un officier congolais pour commander la MISCA, l’Union africaine a-t-elle forcément pensé à l’activisme de la diplomatie de son pays, le Congo grâce à laquelle de nombreux dossiers brûlants du continent ont connu une issue favorable.
L’ambassadrice de la RCA en poste à Brazzaville, sortant d’une audience chez Denis Sassou N’Guesso, le 25 septembre 2013, n’a pas manqué de souligner le soutien du peuple congolais à son pays à travers Denis Sassou N’Guesso. Charlotte Fayanga a fait savoir que «du président Denis Sassou N’Guesso, nous attendons beaucoup. Il nous a beaucoup aidés. C’est un homme d’expérience. Ce n’est pas un hasard qu’il a été accepté comme médiateur. Quand nous venons vers lui, souvent nous ressortons avec des propositions de nature à arranger ou calmer la situation, dans tous les domaines, que ce soit sur le plan sécuritaire, il fait de bonnes propositions. »
La dernière visite du ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, le 02 janvier dernier chez Denis Sassou N’Guesso n’est pas moins éloquente que le témoignage du poids que représente le Congo dans la résolution de cette crise. Justifiant sa présence à Brazzaville, le ministre français de la défense a dit : « je suis particulièrement préoccupé par la situation en République centrafricaine, et j’ai tenu à venir voir le président Denis Sassou N’Guesso, parce que la France et le Congo sont deux contributeurs au processus mis en œuvre pour l’application de la résolution des Nations-Unies. Il y a près d’un millier de soldats congolais et en RCA il y a 1600 soldats français. Nous sommes devant des engagements importants : il était utile qu’on en parle et que l’on regarde aussi la situation avec qui est le plus grand contributeur à la MISCA (Mission internationale de sécurisation de la Centrafrique), le Congo ».
Pour donner davantage de crédit à l’action diplomatique du président congolais, les chefs d’Etat de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale ont, au cours de leur dernier sommet extraordinaire tenu les 09 et 10 janvier courant, demandé la poursuite de la médiation congolaise dans la crise de la en RCA avec pour mission centrale d’aider à la réconciliation des centrafricains. «Quant à la médiation de la CEEAC, conduite par la République du Congo, elle continuera à assister autant que possible les autorités centrafricaines pour la réussite de la réconciliation nationale, condition sine qua none pour la mise en œuvre, dans un climat politique et social apaisé, de la feuille de route du Gouvernement de la Transition devant déboucher sur l’installation d’institutions démocratiquement élues, dans les délais prescrits», peut-on lire dans le communiqué final des travaux.
La présence continue de Denis Sassou N’Guesso aux différents sommets de la CEEAC sur la RCA trouve sa justification dans son engagement au service de paix dans son pays, la sous région et en Afrique, par ricochet dans le monde.
Mais, le renversement de François Bozizé par Michel Djotodia et ses Séléka a accéléré une situation qui tendait à se normaliser. La CEEAC qui a sanctionné le nouvel homme fort de Bangui confie alors au président congolais la tête du groupe international de contact sur la RCA. Lequel est convoqué à Brazzaville en mai 2013.
Denis Sassou N’Guesso a donné deux signaux forts de son engagement au terme de cette réunion. D’une part, il a lancé un appel à la communauté internationale et aux partenaires de la RCA de venir en aide à ce pays dont les caisses étaient vides. D’autre part, pour donner l’exemple, il a, au nom du Congo, offert une enveloppe financière de 25 milliards à la RCA. Le but n’en était pas de soutenir le pouvoir de transition. Car, il est quand même superflu d’attendre que sans moyens financiers adéquats, le pouvoir de transition réussisse d’organiser cette période transitoire, en même temps, qu’il devait payer les fonctionnaires qui attendaient les salaires et faire fonctionner l’Etat.
Cette enveloppe a donc servi, notamment au paiement des salaires dont les arriérés s’accumulaient au point de susciter la crainte d’une implosion sociale dans le pays, comme le président du parlement de transition, Alexandre Ferdinand Nguendé qui tirant sur la sonnette d’alarme, le 08 octobre dernier sur Rfi, avait dit tout haut : « … n’eut été l’appui du président Sassou N’Guesso, aujourd’hui, nous allions assister à une explosion de la population », parce que, craignait-il, « si on ajoute à une crise sécuritaire, une autre humanitaire… », c’est réunir tous les ingrédients pour un chaos total dans le pays. Hélas, le gouvernement de transition n’a pas pu éviter la symbiose catastrophique entre ces deux crises.
L’asphyxie financière du pouvoir de transition aurait put être un prétexte pour justifier l’incapacité dont il fait montre devant la nécessité pour lui de ramener l’ordre et la sécurité dans son pays. Tous les pays en situation post conflit ont traversé ce genre d’étapes sans aller au chaos ambiant de la RCA.
Dans tous les cas, le président Denis Sassou N’Guesso n’a, à cœur, que le souci de ne pas abandonner le peuple centrafricain qui avait et a encore besoin des institutions démocratiquement élus et d’un pays stable et rassurant sur tous les plans. C’est pourquoi, en sa qualité de médiateur et de président du groupe international de contact sur la RCA, il n’avait jamais cessé de rappeler en son temps, au président et au premier ministre, démissionnaires l’obligation de respecter les délais de transition impartis par la CEEAC.
Outre les finances, le Congo est parmi les plus gros contributeurs des forces de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique. Son contingent à Bangui ne compte pas moins de 850 hommes, dont près de dix (10) y ont déjà trouvé la mort, pour ne parler que ceux qui sont tombés depuis décembre 2013. Ce qui fait dire à Jean-Jacques Demafouth, ministre-conseiller chargé du programme de Démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR), de la réforme du secteur de sécurité et des relations avec la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) près l’ancien président de transition de Centrafrique, Michel Djotodia que « … Le Congo a aussi payé un lourd tribut dans la pacification de la Centrafrique », avant de rappeler les sacrifices consentis par le Congo à ce sujet « … en 2003, lors de la prise du pouvoir par l'ancien président François Bozizé, des militaires congolais sont tombés. Il y a six mois, d'autres militaires congolais sont morts dans les environs de la localité de Bambari. Il y a une semaine de cela, un soldat congolais a été tué et un autre grièvement blessé à Bossangoa. C'est en cela que je parle du sacrifice qu'endure le Congo pour la cause centrafricaine », a-t-il déclaré au cours d’une interview publiée par le site adiac-congo.com, le 12 décembre dernier.
Aussi, en jetant son dévolu sur Jean Marie Michel Mokoko, un officier congolais pour commander la MISCA, l’Union africaine a-t-elle forcément pensé à l’activisme de la diplomatie de son pays, le Congo grâce à laquelle de nombreux dossiers brûlants du continent ont connu une issue favorable.
L’ambassadrice de la RCA en poste à Brazzaville, sortant d’une audience chez Denis Sassou N’Guesso, le 25 septembre 2013, n’a pas manqué de souligner le soutien du peuple congolais à son pays à travers Denis Sassou N’Guesso. Charlotte Fayanga a fait savoir que «du président Denis Sassou N’Guesso, nous attendons beaucoup. Il nous a beaucoup aidés. C’est un homme d’expérience. Ce n’est pas un hasard qu’il a été accepté comme médiateur. Quand nous venons vers lui, souvent nous ressortons avec des propositions de nature à arranger ou calmer la situation, dans tous les domaines, que ce soit sur le plan sécuritaire, il fait de bonnes propositions. »
La dernière visite du ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, le 02 janvier dernier chez Denis Sassou N’Guesso n’est pas moins éloquente que le témoignage du poids que représente le Congo dans la résolution de cette crise. Justifiant sa présence à Brazzaville, le ministre français de la défense a dit : « je suis particulièrement préoccupé par la situation en République centrafricaine, et j’ai tenu à venir voir le président Denis Sassou N’Guesso, parce que la France et le Congo sont deux contributeurs au processus mis en œuvre pour l’application de la résolution des Nations-Unies. Il y a près d’un millier de soldats congolais et en RCA il y a 1600 soldats français. Nous sommes devant des engagements importants : il était utile qu’on en parle et que l’on regarde aussi la situation avec qui est le plus grand contributeur à la MISCA (Mission internationale de sécurisation de la Centrafrique), le Congo ».
Pour donner davantage de crédit à l’action diplomatique du président congolais, les chefs d’Etat de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale ont, au cours de leur dernier sommet extraordinaire tenu les 09 et 10 janvier courant, demandé la poursuite de la médiation congolaise dans la crise de la en RCA avec pour mission centrale d’aider à la réconciliation des centrafricains. «Quant à la médiation de la CEEAC, conduite par la République du Congo, elle continuera à assister autant que possible les autorités centrafricaines pour la réussite de la réconciliation nationale, condition sine qua none pour la mise en œuvre, dans un climat politique et social apaisé, de la feuille de route du Gouvernement de la Transition devant déboucher sur l’installation d’institutions démocratiquement élues, dans les délais prescrits», peut-on lire dans le communiqué final des travaux.
La présence continue de Denis Sassou N’Guesso aux différents sommets de la CEEAC sur la RCA trouve sa justification dans son engagement au service de paix dans son pays, la sous région et en Afrique, par ricochet dans le monde.