Opep : Ryad garde le silence
L'Opep, qui se réunit samedi au Caire, pourrait y envisager de baisser sa production pour la deuxième fois en un mois, alors que le baril a fait des incursions sous les 50 dollars et que la demande mondiale menace de se contracter sous le coup de la récession économique. Malgré la décision du cartel pétrolier de réduire sa production de 1,5 million de barils à partir du 1er novembre, les prix du pétrole ont continué à dégringoler: d'un record à plus de 150 dollars cet été, ils sont tombés jusqu'à 47,40 dollars à Londres et 48,35 à New York la semaine dernière, leurs niveaux les plus bas depuis près de quatre ans.
Avec un baril sacrifié et alors que la demande mondiale menace d'enregistrer son premier recul en un quart de siècle, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne semble pas avoir d'autre choix que d'abaisser à nouveau son offre d'ici la fin de l'année.
Les incertitudes portent sur le calendrier: l'Opep pourrait repousser l'annonce d'une décision à sa réunion extraordinaire du 17 décembre à Oran (Algérie). L'Organisation s'en tiendrait dans ce cas à un examen du marché lors de cette réunion "consultative" de samedi, organisée à la hâte dans la capitale égyptienne, en marge d'une réunion de l'Opaep (Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole).
"Pour le moment, (les ministres de l'Opep) semblent vouloir attendre (...) et réserver toute décision importante à la réunion d'Oran", estime Raad Alkadiri, analyste de PFC Energy.
Chakib Khelil, le président du cartel, par ailleurs ministre algérien de l'Energie, a notamment refroidi les attentes en déclarant à plusieurs reprises qu'une décision "importante" ne pourrait pas intervenir au Caire, mais à Oran en décembre.
"Les données réelles sur le marché ne seront pas encore perceptibles" le 29 novembre, a-t-il expliqué, affirmant qu'il faudra "attendre de voir l'impact des décisions déjà prises".
"Pour être en position de demander d'autres réductions de la production, l'Opep doit s'assurer que les baisses demandées (en octobre) ont été entièrement appliquées", abonde Bill Ramsey, expert à l'Ifri.
Toutefois, le ministre libyen en charge du pétrole Choukri Ghanem a entretenu le suspense en déclarant que "toutes les options sont ouvertes" au Caire.
Les membres durs du cartel, Iran, Venezuela et Libye, devraient faire pression pour une décision rapide: le représentant de l'Iran, Mohammad Ali Khatibi, a ainsi jugé "nécessaire" lundi une nouvelle baisse de la production, tandis que le ministre vénézuélien de l'Energie, Rafael Ramirez, chiffrait à 1 million de barils par jour (mbj) la réduction souhaitable.
Cependant, l'Arabie saoudite, le membre le plus influent de l'Organisation, n'a pas encore fait entendre sa voix.
Et le paramètre prix pourrait une fois encore influencer la décision.
"Tout dépend des cours. Sous les 50 dollars, il y aura beaucoup de pression pour ne pas attendre jusqu'au 17 décembre, mais à leur niveau actuel (52 dollars mercredi), (l'Opep) pourrait décider d'attendre", avance Ehsan Ulhaq, du cabinet viennois JBC Energy.
Par ailleurs, la réunion du Caire pourrait être l'occasion d'approfondir la coopération avec les producteurs non-membres du cartel, comme la Russie ou le Mexique.
Moscou a ainsi estimé mardi que la chute des prix du pétrole portait préjudice aux pays producteurs et indiqué qu'elle allait coordonner sa stratégie avec celle de l'Opep.
I.G
L'Opep, qui se réunit samedi au Caire, pourrait y envisager de baisser sa production pour la deuxième fois en un mois, alors que le baril a fait des incursions sous les 50 dollars et que la demande mondiale menace de se contracter sous le coup de la récession économique. Malgré la décision du cartel pétrolier de réduire sa production de 1,5 million de barils à partir du 1er novembre, les prix du pétrole ont continué à dégringoler: d'un record à plus de 150 dollars cet été, ils sont tombés jusqu'à 47,40 dollars à Londres et 48,35 à New York la semaine dernière, leurs niveaux les plus bas depuis près de quatre ans.
Avec un baril sacrifié et alors que la demande mondiale menace d'enregistrer son premier recul en un quart de siècle, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne semble pas avoir d'autre choix que d'abaisser à nouveau son offre d'ici la fin de l'année.
Les incertitudes portent sur le calendrier: l'Opep pourrait repousser l'annonce d'une décision à sa réunion extraordinaire du 17 décembre à Oran (Algérie). L'Organisation s'en tiendrait dans ce cas à un examen du marché lors de cette réunion "consultative" de samedi, organisée à la hâte dans la capitale égyptienne, en marge d'une réunion de l'Opaep (Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole).
"Pour le moment, (les ministres de l'Opep) semblent vouloir attendre (...) et réserver toute décision importante à la réunion d'Oran", estime Raad Alkadiri, analyste de PFC Energy.
Chakib Khelil, le président du cartel, par ailleurs ministre algérien de l'Energie, a notamment refroidi les attentes en déclarant à plusieurs reprises qu'une décision "importante" ne pourrait pas intervenir au Caire, mais à Oran en décembre.
"Les données réelles sur le marché ne seront pas encore perceptibles" le 29 novembre, a-t-il expliqué, affirmant qu'il faudra "attendre de voir l'impact des décisions déjà prises".
"Pour être en position de demander d'autres réductions de la production, l'Opep doit s'assurer que les baisses demandées (en octobre) ont été entièrement appliquées", abonde Bill Ramsey, expert à l'Ifri.
Toutefois, le ministre libyen en charge du pétrole Choukri Ghanem a entretenu le suspense en déclarant que "toutes les options sont ouvertes" au Caire.
Les membres durs du cartel, Iran, Venezuela et Libye, devraient faire pression pour une décision rapide: le représentant de l'Iran, Mohammad Ali Khatibi, a ainsi jugé "nécessaire" lundi une nouvelle baisse de la production, tandis que le ministre vénézuélien de l'Energie, Rafael Ramirez, chiffrait à 1 million de barils par jour (mbj) la réduction souhaitable.
Cependant, l'Arabie saoudite, le membre le plus influent de l'Organisation, n'a pas encore fait entendre sa voix.
Et le paramètre prix pourrait une fois encore influencer la décision.
"Tout dépend des cours. Sous les 50 dollars, il y aura beaucoup de pression pour ne pas attendre jusqu'au 17 décembre, mais à leur niveau actuel (52 dollars mercredi), (l'Opep) pourrait décider d'attendre", avance Ehsan Ulhaq, du cabinet viennois JBC Energy.
Par ailleurs, la réunion du Caire pourrait être l'occasion d'approfondir la coopération avec les producteurs non-membres du cartel, comme la Russie ou le Mexique.
Moscou a ainsi estimé mardi que la chute des prix du pétrole portait préjudice aux pays producteurs et indiqué qu'elle allait coordonner sa stratégie avec celle de l'Opep.
I.G