Par JEAN-PIERRE GUEREKPIDOU
Centrafrique : Partis sensibiliser leurs frères chrétiens, ils sont lynchés à mort. Crédits photo : Haroun Gaye.
Dans un passé lointain, la RCA était encore l’Oubangui Chari dans l’Afrique équatoriale Française. BOGANDA. « Bête noir des colons », refusait de jouer la colombe au pays des faucons de l’AEF. C’était l’époque de la décolonisation.
En RCA, ce qui vaut à la communauté internationale aujourd’hui son sur nom de «Faucon au pays des colombes ou Pyromane et Pompier », s’explique par le fait qu’elle décide et fait ce qu’elle veut. Elle peut se permettre de jouer au jeu de l’équilibriste et peu importe que cela puisse exaspérer les centrafricains.
Qu’il s’agit de laisser les différents groupes armés se faire la paix ou s’affronter, et prendre la population en otage. Qu’il s’agit de la partition d’un pays qui a toujours été laïc et indivisible. L’alternative réside vraisemblablement dans le vouloir de la communauté internationale. « La main qui paie et qui commande »
Faute de volonté politique de notre part. Nous. Centrafricains. Nous qui ne voyons pas plus loin que le bout de notre nez, que notre soif d’occuper des postes ministériels au détriment de l’intérêt supérieur de notre pays. Nous les politiques centrafricains qui ne pensons qu’au fauteuil de président de la république.
Les violences peuvent se poursuivent sans cesse dans notre pays. Nos compatriotes centrafricains peuvent s’entretuer sans relâche. Aveuglé par la cupidité, nous oublions de nous poser la bonne question.
Pourquoi la communauté internationale a apporté aides et soutiens à l’organisation du congrès et au regroupement des forces non conventionnelles dont les Séléka dans le nord et les anti balaka au sud en les rendant ainsi légitimes.
Le fait de ne pas désarmer ces forces non conventionnelles aujourd’hui et les laisser s’affronter demain, justifie les accusations de pulsions néocolonialistes dont La communauté internationale en fait l’objet, dans le pur style colonial d’autre fois. « Diviser pour Régner ».
Sachant que toutes les puissances européennes sont actuellement unis dans leur crainte de la forte présence de la chine en Afrique d’une part et de Boko haram avec ses multiples connections en Afrique centrale d’autre part.
Nous pouvons affirmer sans crainte de nous tromper que, derrière la crise centrafricaine il existe une main qui tire les ficelles et qui entretient le désordre dégénéré en guerre entre chrétiens et musulmans pour mieux exploiter les richesses de ce pays de plus en plus courtisées..
Nous sommes dubitatifs de cette communauté internationale qui fait la loi en RCA en comptant sur l’autorité de la transition qu’elle affectionne parce qu’elle la considère comme de simple sous- traitante dans un pays riche en matière première.
Ceux qui affirment que La RCA est utilisée comme tremplin par la communauté internationale, pour faire main basse sur ses ressources minières et celles des autres états de l’Afrique centrale afin de contrer l’influence économique et politique chinoise dans ces pays de la sous région n’ont pas tort. La France intervient dans ses anciennes colonies pour assurer sa propre survie sous mandat de l’ONU faute d’Europe.
Nous sommes nombreux à penser que derrière les raisons sordides de cette crise se cacherait une opération de déstabilisation de la sous région, planifiée par les stratèges de cette communauté internationale. Qu’il s’agirait bel et bien d’une politique de reconfiguration des états de l’Afrique centrale, synonyme de retour légal de l’armée française en Afrique grâce au soutien unanime du conseil de sécurité de l’ONU à travers la résolution 2127.
A ceux qui pensent que la communauté internationale brasse du vent et tait la vérité sur la crise centrafricaine.
A ceux qui ne croient plus en la politique. Vous. Jeunesse centrafricaine. Je vous demande de vous réengager.
Souvenez-vous de Barthelemy Boganda. Il était si respectueux de l’intelligence dont est capable le centrafricain pour peu qu’on la sollicite. L’option militaire a atteint ses limites. Il nous faut une solution politique pour une sortie de crise rapide.
Ensemble réfléchissons à la création d’un pôle regroupant des patriotes et leaders de partis animés par la volonté de dépasser les cadres étriqués des frontières politiques qui les séparent les uns des autres dans un souci de dialogue et concertation.
Il nous faut un pôle de cadres centrafricains bien formés et assez suffisant en nombre pour constituer une masse critiques nécessaires au changement à la tête de l’exécutif de transition.
Nous avons tous l’obligation de nous unir et d’agir avec sang froid, sans souffler sur les braises qui couvent en RCA. Le pire de scénario serait de se laisser surprendre par un coup d’état qui apparaitrait une fois de plus encore comme le point d’orgue d’une crise politique et institutionnelle aigüe.
JEAN-PIERRE GUEREKPIDOU
(A la mémoire de mon ami et frère BILLY DODO. Paix à son âme.)