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AFRIQUE

RCA : Le reportage sur les "ghettos" à Bangui remis en ligne


- 20 Mars 2014


Le site IRIN a remis hier l'article sur les "ghettos musulmans" en Centrafrique, censuré pendant quelques jours. Cependant, la vidéo est désormais un diaporama photo avec des témoignages.


BANGUI , le 13 Mars 2014 (IRIN) - La capitale de la République centrafricaine compte habituellement plus de 130 000 musulmans, intégrés avec le reste de la population. Maintenant, il reste moins de 1000 musulmans dans la ville, le reste ayant fui au milieu d'un véritable pogrom effectuée en représailles pour les atrocités commises par une alliance de rebelles, majoritairement musulmans, qui avait pris le pouvoir mars 2013.
 
Ceux qui restent sont coincés dans des ghettos ou des camps de fortune, protégés par des troupes de l'Union africaine, mais toujours entouré par des unités de miliciens anti- Balaka hostiles.
 
Leur vie de peur et de privation est capturé dans la dernière production multimédia d'IRIN : les ghettos de Bangui.
 
« Nous ne pouvons pas rester ici », dit- Nass, un leader de la communauté qui s'est réfugié dans le quartier PK-12 sur la bordure nord de la ville, l'un des trois sites présentés dans notre film.
 
Nass a fui son domicile à PK- 13 voisin quand la violence a éclaté en décembre 2013, lorsque les forces anti- Balaka ont pris d'assaut la capitale . « Ce dont nous avons besoin, c'est de partir d'ici. C'est notre plus grande préoccupation ».
 
« Nous préférons être tués sur la route que ici », affirme Ibrahim Awad, un commerçant. À proximité, les troupes du Rwanda et de la France ont formé un cordon entre le ghetto et une zone dense avec des anti- Balaka.
 
Dans le quartier KM5, quelques centaines de musulmans vivent coincés entre un rond-point et une intersection. Selon l'imam local, dont la mosquée est l'un des rares dans toute la ville qui est encore intact, ceux qui s'aventurent en dehors de la zone risque de se faire lyncher. En tant que citoyen de l'Afrique centrale fier, il est outré que tous les musulmans sont désignés pour payer les crimes de la Séléka.
 
Une des conséquences les plus pénibles de cet isolement est que les cimetières sont inaccessibles. Alors les morts sont enterrés dans l'arrière-cour arrière ou recueillis par la Croix-Rouge.
 
Comme Mamadou Lamine qui prie sur les cadavres de deux fils d'un ami, le désespoir s'installe. "La haine est devenue meurtrière. Nous n'avons plus une nation", a-t-il dit.
 
Quelques centaines de musulmans campent au secteur militaire de l'aéroport M'Poko espérant contre tout espoir une reprise des vols d'évacuation.
 
pm / am / cb

BANGUI, 13 March 2014 (IRIN) - The capital of the Central African Republic is usually home to more than 130,000 Muslims, integrated with the rest of the population. Now, fewer than 1,000 remain in the city, the rest having fled amid a veritable pogrom carried out in reprisal for atrocities committed by an alliance of mainly Muslim rebels who had seized power in March 2013. 
 
Those left behind are stuck in ghettos or makeshift camps, protected by African Union troops but still surrounded by units of hostile anti-balaka militiamen. 
 
Their life of fear and deprivation is captured in IRIN’s latest multimedia production: Bangui’s ghettos. 
 
"We can't stay here," says Nass, a community leader taking refuge in the PK-12 neighbourhood on the northern edge of the city, one of the three sites featured in our film. 
 
Nass fled his home in neighbouring PK-13 as violence broke out in December 2013 when anti-balaka forces stormed the capital. "What we really need is to leave here. It's our biggest concern." 
 
“We would rather be killed on the road than here,” Ibrahim Awad, a trader, told visiting Senior Humanitarian Coordinator Abdou Dieng. Nearby, troops from Rwanda and France formed a cordon between the ghetto and an area dense with anti-balaka. 
 
In Kilometre 5 District, a few hundred Muslims live trapped between a roundabout and an intersection. According to the local imam, whose mosque is one of the few in the whole city that is still intact, those venturing outside the area risk being lynched. As a proud Central African citizen, he is outraged that all Muslims are being made to pay for the crimes of the Seleka. 
 
One the most distressing consequences of this isolation is that cemeteries are unreachable. So the dead are buried in backyards or, if unclaimed, collected by the Red Cross. 
 
As Mamadou Lamine prays over the corpses of a friend’s two sons, despair takes hold. “The hatred has become murderous. We no longer have a nation,” he said. 
 
A few hundred Muslims are camped out at the military sector of M’Poko airport (which lies adjacent to the international, civilian sector, itself teeming with thousands of displaced people) hoping against hope for a resumption of evacuation flights. 
 
pm/am/cb 
 



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