Après la mise en œuvre de deux générations de Documents de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), de 2003 à 2010, le Sénégal a opté pour une Stratégie Nationale de Développement Economique et Social (SNDES) pour la période 2013-2017. Cette SNDES constitue le cadre consensuel de coordination des interventions publiques. Adoptée en novembre 2012 par le Gouvernement et l’ensemble de ses partenaires au développement, elle repose sur la vision d’un Plan stratégique Sénégal Emergent (PSE) visant l’émergence économique à l’horizon 2035. Le Plan d’Actions Prioritaires, articulé sur la période 2014-2018, constitue le document de référence des interventions de l’Etat, des partenaires techniques et financiers, du partenariat public-privé et de la participation citoyenne, à moyen terme.
L’ambition de l’Etat du Sénégal est de favoriser une croissance économique à fort impact sur le développement humain. Pour ce faire, il s’agira de consolider les acquis, notamment en matière de gouvernance démocratique, et de recentrer les priorités dans la perspective de garantir durablement la stabilité économique, politique et sociale. La réalisation de cette ambition repose sur la mise en œuvre d’un important programme d’investissements dans les secteurs porteurs, à même d’impulser une dynamique de
croissance forte et soutenue. Ainsi, cette impulsion politique d’un décollage économique nécessite un engagement de tous les acteurs ainsi qu’une importante mobilisation de ressources financières publiques et privées, internes et externes, auprès des partenaires publics et privés. A cet effet, le Sénégal organise, avec l’appui technique de la Banque Mondiale et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), un Groupe consultatif qui se tiendra les 24 et 25 février 2014, au siège de la Banque Mondiale à Paris.
Ainsi pour expliquer, vulgariser et avoir un consensus large autour du PSE, le ministre de l’Economie et des Finances, M. Amadou Bâ, a initié une démarche participative ponctuée par une série de rencontres auprès des acteurs du secteur privé, de la société, des députés de l’Assemblée nationale, du Conseil économique, social et environnemental et autres élus. Le jeudi 30 janvier dernier, ce fut autour de la presse de rencontrer le ministre Amadou Bâ pour se mettre au diapason des tenants et aboutissants de ce Groupe consultatif. Après avoir souligné la faible productivité du Sénégal marquée par une faible croissance contrairement à l’Afrique subsaharienne qui a affiché une croissance moyenne 6,3 % dans la période 2000-2011, la transition démographique qui exerce une forte pression sur le marché du travail, la forte concurrence sous-régionale, la montée en puissance de la société civile qui exige plus de transparence dans la gestion publique etc., M. Amadou Bâ a précisé que c’est dans cette optique que le président de la République a pris
l’option de formuler un nouveau Plan stratégique pour un Sénégal émergent. L’objectif, c’est de créer la dynamique qui inscrira le Sénégal parmi les économies à forte croissance dans un horizon de dix ans. Pour un premier jalon dans la matérialisation du PSE, le Plan d’actions prioritaires (Pap) 2014-2018 nécessite un besoin de financement additionnel de 2964 milliards de FCFA dont 1853 milliards FCFA sont à rechercher auprès des bailleurs au Groupe consultatif et 1111 milliards de FCFA auprès du secteur privé. Donc un pari à gagner à Paris pour M. Amadou Bâ. A noter que, pour montrer l’importance qu’il accorde à cette rencontre parisienne, le président de la République, M. Macky Sall, a décidé de la rehausser de sa présence en étant lui-même le chef de la délégation sénégalaise.
Serigne Saliou Guèye
ARTICLE PARU DANS « LE TEMOIN » N°1152 - HEBDOMADAIRE SENEGALAIS / FEVRIER 2014