Mais une confusion réelle entoure à l'heure actuelle la mort probable de l'otage. Alors qu'il employait l'affirmatif samedi matin dans un premier temps, le ministère de la Défense se prononce désormais au conditionnel sur la mort de Denis Allex. Surtout que les terroristes islamistes ont depuis affirmé le détenir toujours vivant, annonçant vouloir le juger "dans les deux jours".
Ce qui est pour l'instant avéré, c'est que l'opération menée par les services secrets français a été très meurtrière. "Le commando de la DGSE a fait face d'emblée à une forte résistance", a souligné Jean-Yves Le Drian lors d'une conférence de presse, ajoutant qu"au cours de l'assaut, des combats violents ont eu lieu". Un soldat français a "perdu la vie", un autre est porté disparu, et "17 terroristes ont été tués" au cours de ces combats, a-t-il aussi précisé face à la presse samedi midi.
"Face à l'intransigeance des terroristes, qui ont refusé pendant trois ans et demi toute négociation, et qui retenaient Denis Allex dans des conditions inhumaines, (cette) opération a été planifiée et mise en œuvre", avait expliqué le ministère de la Défense dans un communiqué samedi matin.
"Les familles des victimes ont été informées. Le ministre de la Défense leur adresse ses plus sincères condoléances et s'associe à leur douleur. Il apporte son total soutien aux personnels de la DGSE dont il salue le courage et le remarquable travail", concluait le communiqué.
La dernière vidéo de l'otage datait de juillet 2012
De leur côté, après l'opération, les terroristes islamistes prétendent détenir avec eux "un soldat français blessé". Il pourrait s'agir du soldat disparu annoncé par le ministère de la Défense. Les shebab menacent aussi maintenant la France: "En fin de compte, ce seront les citoyens français qui goûteront inévitablement aux conséquences amères de l'attitude inconséquente de leur gouvernement à l'égard des otages".
Cette opération militaire -un raid aérien de quatre hélicoptères- a été menée dans le sud du pays par un commando afin de libérer Denis Allex, un agent de la DGSE détenu en Somalie par des insurgés islamistes depuis le 14 juillet 2009.
Cet agent des services spéciaux français avait été enlevé à Mogadiscio avec un autre agent, qui a lui recouvré la liberté en août 2009. Denis Allex était apparu en juin 2010 dans une vidéo sur des sites islamistes, où il pressait la France de cesser tout soutien au gouvernement somalien.
Le 13 juillet 2012, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait assuré que l'otage était en vie. Le 4 octobre 2012, Denis Allex était apparu, pâle et les yeux cernés, dans une vidéo où il avait lancé un "message de secours" au président Hollande, qu'il pressait d'œuvrer à sa libération.
Denis Allex faisait partie des neuf Français, au total, encore retenus en otage à l'étranger, tous sur le sol africain, dont au moins six par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Sahel.
Le HuffPost/AFP