Deux employés du ministère de la Santé soudanais qui participaient à une opération de vaccination au Darfour ont été assassinés, ont indiqué les Nations unies vendredi. Les deux hommes, un vaccinateur et un chauffeur, participaient à une opération de vaccination contre la rougeole dans l’Etat du Darfour occidental, a précisé le chef de la mission de l’ONU au Soudan, Ali Al Za’tari, dans un communiqué. Il n’a donné aucune indication sur l’heure ou les circonstances de leur mort. « J’appelle toutes les parties à assurer la protection des personnels qui viennent en aide à la population au Soudan », a-t-il ajouté. Une source au sein de l’ONU a expliqué à l’AFP qu’il s’agirait d’un vol de voiture. Des hommes armés ont demandé aux deux employés de l’ONU de sortir de leur véhicule, « et lorsqu’ils ont refusé, ils les ont tués », a précisé cette source sous le couvert de l’anonymat, ajoutant que l’attaque avait eu lieu lundi. Six travailleurs humanitaires ont été tués au Soudan cette année, selon un bilan établi par l’AFP. Les violences se sont aggravées au Darfour, où au moins 460.000 personnes ont été déplacées par les combats cette année, selon des chiffres de l’ONU. Outre les combats entre forces du gouvernement et rebelles, la région est également touchée par des combats entre tribus, qui sont devenus la première cause de violence au Darfour, a expliqué récemment le ministre de la Défense, Abdelrahim Mohammed Hussein. Les combattants, membres de tribus arabes qui se battent pour le contrôle des terres, font usage d’armes lourdes et de roquettes. Depuis 2003 et le soulèvement de rebelles contre le pouvoir central et les élites arabes, accusés d’accaparer les richesses, le Darfour est le théâtre de violents affrontements. Et le gouvernement, qui avait armé les milices arabes contre les rebelles, ne les maîtrise plus, estiment des analystes. Les violences dans cette région ont fait depuis 2003 au moins 300.000 morts, selon l’ONU. Khartoum parle de 10.000 morts.
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