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AFRIQUE

Surexploitation de la faune sauvage en Afrique : un équilibre nécessaire pour un avenir viable


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 21 Septembre 2022


Le Programme de gestion durable de la faune sauvage innove en matière de conservation de la faune sauvage et de sécurité alimentaire.


Illustration © FAO/Thomas Nicolon
Illustration © FAO/Thomas Nicolon
Dans le bassin du Congo, plus de deux millions de tonnes de viande sauvage - soit l'équivalent de dizaines de millions d'animaux - sont prélevés chaque année. 
 
La chasse de subsistance est une source vitale et saine de protéines et de revenus pour de nombreuses communautés autochtones et rurales. Cependant, à mesure que les populations humaines augmentent, des niveaux de chasse non durables déciment les populations d'animaux sauvages dans de nombreuses régions - en particulier lorsque la viande sauvage est chassée à des fins commerciales afin d’être vendue dans des villes où elle atteint des prix élevés.  Environ 285 espèces de mammifères dans le monde sont menacées d'extinction, en raison de la chasse pour la viande sauvage, ce qui a des effets dévastateurs sur les pratiques culturelles et la sécurité alimentaire de ceux qui en dépendent. Comme nous l'avons constaté au niveau international ces dernières années, le commerce non réglementé des espèces sauvages peut également présenter des risques importants pour l'émergence de zoonoses, telles que la Covid-19 et la variole du singe. 
 
Le Programme de gestion durable de la faune sauvage (de l’anglais Sustainable Wildlife Management «SWM» Programme) travaille dans 13 pays du continent Africain – et au-delà – afin de développer des solutions holistiques et à plusieurs échelles au problème de la surexploitation de la faune sauvage. Il s'agit notamment de travailler sur les réformes juridiques et institutionnelles, la gestion de la faune sauvage, l'offre de production de protéines alternatives, la réduction de la demande de viande sauvage par des campagnes de changement de comportement, la réduction des conflits entre l'homme et la faune sauvage et la surveillance des risques sanitaires. 
 
«Nous devons gérer l'utilisation des espèces sauvages comme source d’alimentation en examinant toute la gamme d’options possibles, de la conservation pure à la domestication en passant par l'utilisation durable. Nous ne pouvons pas simplement dire aux personnes qui dépendent de la viande sauvage comme principale source de protéines d'arrêter de manger de la viande sans leur proposer des alternatives abordables et saines», a déclaré Robert Nasi, directeur général du Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR),  le 15 septembre dernier, à l’occasion du lancement de l’exposition multimédia en 3D du SWM Programme, qui faisait partie de la Conférence numérique GLF Afrique 2022.  
 
Stella Asaha, coordinatrice du site du SWM Programme en République démocratique du Congo (RDC), a partagé certains des plus grands défis pour la conservation de la faune dans la zone du site, qui est située à l’intérieur et à l’extérieur de la Réserve de faune à okapis - l'un des points chauds de la faune où celle-ci est parmi les plus diversifiés du continent. La réserve occupe environ un cinquième de la forêt d'Ituri et ses ressources sont essentielles pour les communautés locales et les peuples autochtones.  
 
«Les riches ressources naturelles de ce site, y compris les ressources souterraines, constituent un grand défi pour nous, car elles attirent beaucoup de monde», a déclaré Asaha. Jusqu'à présent, le SWM Programme en RDC s'est concentré sur l'acquisition de connaissances sur la chasse durable et l'engagement avec les communautés pilotes sur ce sujet par le biais de jeux, ainsi que sur l'utilisation de pièges photographique afin d’en apprendre davantage sur les populations animales actuelles.  L'équipe soutient également les communautés dans le développement d'autres moyens de subsistance et d'autres sources de protéines, comme la production de larves de palmiers, la culture de haricots et l'élevage de volailles. «L'un de nos principaux accomplissements est l’implication des communautés dans des entreprises durables», a-t-elle déclaré. «Et au sein des villes, nous établissons des contacts avec des entreprises pour augmenter la production de poulets.» 
 
Brent Stirton, photographe pour le National Geographic, a partagé ses réflexions et ses expériences sur les photographies qu’il a prises et qui sont mises à l’honneur dans l’exposition multimédia virtuelle du SWM Programme - qui est accessible gratuitement sur le site web du programme aux côtés de nombreux guides, supports de formation, publications et vidéos. «La sécurité alimentaire repose sur l'éducation à un certain niveau de coexistence», a-t-il souligné, à l'issue de sa présentation. «Les communautés où nous trouvons des gens qui sont très dépendants de ce commerce doivent comprendre que ce n'est pas un mouvement contre eux ; c'est un mouvement qui considère leur avenir ainsi que l'avenir de la nature. Il est donc très important d'essayer de trouver cet équilibre fondamental, et ce n'est pas facile. Mais plus nous en parlerons, plus nous pourrons suggérer des alternatives, et plus la confiance pourra régner entre ces différents groupes. C'est la clé pour trouver une solution pour un avenir réellement viable.» 



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)




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