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Syrie: Des frappes punitives se précisent


Alwihda Info | Par - 28 Août 2013


Le Royaume-Uni prépare les esprits à des frappes aériennes imminentes en Syrie. Ce n'est qu'une "question de jours", selon une porte-parole de Downing Street. "Je ne crois pas que nous puissions ne rien faire", a averti David Cameron. Le premier ministre britannique parle désormais "de l'utilisation d'armes chimiques par le régime d'Assad", ne laissant aucun doute sur l'auteur de l'attaque du 21 août à Damas.


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David Cameron, a annoncé que la Grande-Bretagne présenterait, mercredi 28 août, un texte de résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies.
"Nous avons toujours dit que nous voulions que le Conseil de sécurité de l'ONU soit à la hauteur de ses responsabilités, a écrit le premier ministre sur Twitter. Aujourd'hui, nous avons l'occasion de le faire. Le Royaume-Uni a rédigé une résolution condamnant l'attaque à l'arme chimique par [le président syrien] Assad et autorisant les mesures nécessaires pour protéger les civils."
Le Parlement britannique, qui devait faire sa rentrée lundi 2 septembre, a été rappelé d'urgence pour un débat jeudi 29 août. Le simple fait que le débat ne puisse pas attendre quatre jours donne une idée relativement précise du calendrier qui est en jeu. La Chambre des communes devra voter une motion, dont la teneur exacte n'est pas dévoilée, mais qui devrait, en termes assez généraux, autoriser – ou non – une réplique militaire. Légalement, M. Cameron n'a pas besoin du feu vert de la Chambre des communes pour agir, mais politiquement, l'exercice est important.

Lire : Washington veut "punir" Damas par une "attaque limitée"
Si l'exécutif britannique semble avoir pris sa décision, il fait cependant face à une opinion publique et à des parlementaires très réticents. Un sondage YouGov indique que les Britanniques s'opposent majoritairement à des frappes aériennes : 50 % sont contre, et 25 % pour.
Cette prudence est une conséquence directe de la guerre en Irak, il y a dix ans, qui a traumatisé le Royaume-Uni. "Il faut tirer les leçons de l'Irak. Cela ne doit pas nous paralyser, mais les gens placent désormais la barre plus haut pour être convaincus de la légitimité ", estime Douglas Alexander, le ministre "fantôme" des affaires étrangères chez les travaillistes.
La publication, mardi, d'une tribune de Tony Blair est venue renforcer ce spectre irakien. L'ancien premier ministre y plaide pour une intervention en Syrie : "Après les longues et douloureuses campagnes en Irak et en Afghanistan, je comprends l'envie de rester loin de la tourmente. (...) Mais nous devons comprendre collectivement les conséquences d'un comportement consistant à se tordre les mains plutôt que de les utiliser pour agir."
"ACTIONS PROPORTIONNÉES"
Cette intervention de l'homme qui a mené le Royaume-Uni à la guerre en Irak a provoqué des réactions agacées. "Et voilà que Tony Blair apparaît soudain. S'il était encore au pouvoir, nous aurions probablement déjà envahi ", ironise Adam Holloway, un député conservateur.
Cela promet un débat houleux à la Chambre des communes, jeudi. Outre l'opposition, qui est hésitante, une large frange des conservateurs n'est guère enthousiaste à l'idée d'une attaque militaire. M. Holloway, un ancien soldat qui a combattu pendant la guerre du Golfe, s'interroge sur l'objectif d'une éventuelle attaque aérienne. "Quelle est la stratégie ? Réagir à une horreur n'est pas une stratégie. Je serais en faveur d'une attaque si on me disait quel devait être le résultat après. Mais on n'en parle pas."
Face à ces profondes réticences, le gouvernement insiste sur les contours réduits de l'action qu'il entend mener. Il n'est pas question d'envoyer des soldats britanniques en Syrie. Il n'est même pas envisagé d'armer les rebelles, contrairement à ce que souhaitait M. Cameron avant l'été. Et il ne s'agit pas non plus d'une tentative de faire basculer le conflit syrien : il s'agit simplement de ne pas laisser impunie l'utilisation d'armes chimiques, interdite par les lois internationales.
"Bien sûr, toutes actions que nous prendrons, ou que d'autres prendront, devront être légales et proportionnées, affirme M. Cameron. Elles devront viser spécifiquement à décourager l'utilisation future d'armes chimiques. Il ne s'agit pas de s'impliquer dans une guerre au Moyen-Orient, ou de changer notre position sur la Syrie. (...) Il s'agit des armes chimiques : leur usage est une faute et le monde ne doit pas regarder sans réagir." Le Monde

Lire aussi : Pour Berlin, l'emploi d'armes chimiques brise un "tabou" et justifie une réaction



 




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