Tchad : La CTDDH dénonce un complot pour la déstabiliser

Face aux journalistes, le Comité exécutif parle d’une « ultime étape qui est l’organisation ce vendredi 4 décembre 2020, au Centre AL Mouna, d’une pseudo Assemblée générale qui sera encadrée par des agents du gouvernement qui, pour l’occasion, fourniront un public fabriqué de toute pièce, pour accompagner les deux individus préalablement chassés de la CTDDH… ». Selon le Comité, tout a commencé en juin dernier, lorsque des instructions ont été données par le chef de l’Etat, au ministre de la Justice, Djimet Arabi, « d’utiliser tous les subterfuges judiciaires pour écarter Mahamat Nour Ibedou de la tête de de la CTDDH, avant les élections ».

Dans cette perspective, le ministre serait alors tombé, en juillet 2020 sur Ahmat Hassaballah, un ancien membre de la CTDDH qui avait été suspendu de toutes activités au sein de l’organisation, pour avoir détourné de l’argent. Après une série de requêtes et d’actions judiciaires, le 30 novembre dernier, certaines sources en Europe faisaient alors état de ce que Albissati Saleh Allazam, ancien conseiller du secrétaire général de la CTDDH en France depuis deux ans, « avait été appelé à l’ambassade du Tchad en France où un titre de voyage, de l’argent et un billet d’avion lui avaient été fournis, en vue de revenir à Ndjamena, être à la tête de la CTDDH et remplacer ainsi le camarade Ibedou ». Face à cette situation, le Comité exécutif estime que « la supposée assemblée générale qui se tiendra demain (vendredi 4 novembre) au centre AL Mouna, au nom de la CTDDH et qui sera composée de personnes qui n’ont rien à voir avec les militants de la CTDDH, est tout simplement une manœuvre grossière orchestrée par le ministre Djimet Arabi, sous les ordres d’Idriss Deby ».
Cela étant, les membres du Comité exécutif ont tenu à présenter à la presse une pétition signée par les militantes et militants de la CTDDH, et dans laquelle ils réaffirment leur soutien indéfectible au secrétaire général Mahamat Nour Ibedou.

De même, elle rejettera par avance, toute décision d’où qu’elle vienne, « tendant à la mettre sous la coupe du gouvernement et à ses valets qui sont Albissati et consorts ». Enfin, « la CTDDH entend, malgré tout, continuer à dénoncer toutes les injustices au quotidien, les arrestations arbitraires, la gestion clanique des affaires du pays, la destruction des fondements de l’Etat tchadien, et la misère programmée, corolaire d’une gouvernance odieuse », tout en se tenant toujours aux côtés des plus faibles et des opprimés.