A l'occasion de la fête de Tabaski (Eid El Adha), le Chef de l'Etat, le président Idriss Déby a exprimé ses vifs regrets sur le sort de l'administration tchadienne qu'il a qualifié de corrompue. De ministre au planton, tout le monde vole, a reconnu le chef de l'Etat. Il a lancé un appel pressant, à tout le monde, de changer cette mauvaise habitude. "Plus de 30% du budget de l'état passe dans les poches des corrompus", a reconnu le chef de l'Etat. Le chef de l'Etat a également regretté le niveau très bas de l'éducation au Tchad, un sujet qui était le point focal dans le discours de lImam de Ndjamena. Que toutes les administrations tchadiennes sont corrompues, ce n'est qu'in secret de polichinelle. Mais que le Président en personne reconnait publiquement, cela pourrait expliquer que les corrompus deviennent plus fort que l'Etat qui reste impuissant malgré les multiples arrestations des hauts responsables. Des arrestations qui n'ont finalement rien donné, car le plus souvent les personnes impliquées dans des malversations financières sont acquittées. Il n y a jamais eu des procès suivis par le peuple qui souhaite savoir un peu plus sur les dossiers relatifs aux corrompus. "Lorsqu'un haut responsable est arrêté pour malversation financière, tout le monde applaudi le président, mais lorsqu'il est libéré sans procès, tout le monde est mécontent", a ainsi réagi un vieux retraité de la fonction publique, interrogé dans la rue par Alwihda. " Et si on est certain que 30% des recettes atterrissent dans les poches des corrompus qu'est ce qu'on attend pour faire le ménage? s'est interrogé Haroun Abdel aziz, un soudeur. Pour Masrambaye, un instituteur: " toutes les administrations sont sans aucune exception corrompues et le mieux est de balayer ces gens avant qu'il ne soit trop tard". Abdoulaye l'électricien n'st pas de cet avis. Pour lui, le président est trop tolérant pour fermer les yeux sur la destruction de l'état (...) il suffit d'être un chef de service ou un Daafm pour se faire des fortunes en moins d'un an et les exemples sont nombreux". La corruption, tout le monde en parle au Tchad mais sans plus. Détourner le bien public est un sport favori de tous les responsables. Sauf y a ceux qui le font intelligemment sans attirer l'attention des autres. Et gare à celui qui dénonce ou condamne. On entend des expressions décourageantes telles que: -Le Tchad va ainsi -Laisses tomber -Fermes les yeux -Ne te crées pas des ennuis -Vois tes intérêts -Ce n'est pas à toi de changer le monde
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