Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
TCHAD

Tchad : enlèvements contre rançon, cette guerre qui attend Deby au Mayo Kebbi Ouest


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 6 Novembre 2020



Le président de la République est à Pala, dans la province du Mayo Kebbi Ouest. Au-delà du lancement de la phase 2 du Projet pour l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel (SWEDD), la population attend d'Idriss Déby une réponse ferme contre le phénomène des enlèvements contre rançon. Car sans sécurité, il n'y a pas de développement.

Le phénomène perdure malgré le renforcement de la présence militaire, une situation qui accentue le climat de peur et l'appauvrissement des populations. En février, des cadres de la région ont même adressé un document au chef de l'État pour alerter de l'urgence d'agir.

Selon l'écrivain Barka Tao, les conséquences de ce phénomène -qui a commencé à se développer depuis 2004- sont incalculables sur le plan économique, social et sécuritaire. Le président Idriss Déby admet "qu'on ne peut plus tolérer cette pratique moyenâgeuse". Mais les populations veulent des actes concrets.

Idriss Déby "vient à Pala engager une lutte totale"

D'après la Présidence, le Maréchal du Tchad "vient à Pala engager une lutte totale aux auteurs, co-auteurs et ou complices des enlèvements des personnes contre rançon. Les spécialistes de ce commerce à la fois désagréable et insultant sont avertis".

Des rencontres sont prévues avec les autorités administratives, chefs militaires et paramilitaires ainsi que les autorités traditionnelles et les leaders religieux.

En début d'année, le ministre d'État, ministre secrétaire général de la Présidence de la République, Kalzeube Payimi Deubet, a déclaré lors d'un déplacement à Pala que "la lutte doit être amplifiée pour traquer les auteurs et autres complices de cette barbarie qui tapissent dans l’ombre, en vue d’éradiquer cette pratique inadmissible d’un autre âge."

"Une nouvelle forme de terrorisme"

Mardi, l'association des jeunes pour l'animation et le développement rural a lancé une campagne pour "comprendre et combattre les enlèvements contre rançon". Elle qualifie ce phénomène de "nouvelle forme de terrorisme". Fin août, un groupe de députés de la province a initié une marche pacifique pour sensibiliser le gouvernement et alerter l'opinion ; elle a été interdite par les autorités.

Ce phénomène est-il devenu un business appuyé par des responsables ? C'est ce que soutient la Convention tchadienne de défense des droits de l'Homme (CTDDH). "Notre expérience nous a permis d'apprendre que 60% des cas sont formentés par des autorités. C'est devenu un business, pour certaines autorités, surtout sécuritaires. Et là nous avons eu des cas concrets que nous avons eu à démêler", a expliqué Mahamat Nour Ahmed Ibedou.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)