Dimanche 28 février 2021, un convoi militaire fait route en direction du domicile de Yaya Dillo dans le 5ème arrondissement de N'Djamena. © M.M/Alwihda Info
La veille, à 3 heures du matin, des tirs de sommation sont entendus devant la porte du domicile de l'opposant Yaya Dillo Djerou au quartier Karkandjie, dans le 5ème arrondissement de N'Djamena. Des policiers se présentent et demandent à Yaya Dillo de les suivre suite à une plainte pour diffamation. L'opposant refuse ; il dénonce une intimidation et une violation de domicile.
48 heures avant le drame, le 26 février, l'ex-membre du gouvernement et ancien représentant pays auprès de la CEMAC dépose son dossier de candidature à la Cour suprême pour la présidentielle d'avril 2021. Investi par le Parti socialiste sans frontières (PSF), Yaya Dillo reçoit reçu le soutien d'une coalition d'au moins 13 partis politiques.
Ce matin du 28 février, la police, l'armée puis la garde présidentielle se déploient tour à tour aux abords du domicile de Yaya Dillo. Des chars sont progressivement déployés tandis que plusieurs rues sont bloquées. Le quartier Karkandjie dans le 5ème arrondissement de N'Djamena est quadrillé par un important dispositif des forces de défense et de sécurité. Des rues sont interdites à la circulation, tandis que des véhicules militaires affluent dans le secteur. Aux alentours de 7h15, des tirs de gaz lacrymogène sont signalés. Peu de temps après, le réseau téléphonique et Internet est coupé par les principaux opérateurs ; le ministre de la Communication avance des "raisons de sécurité".
Le gouvernement communique un bilan de deux morts et cinq blessés dans l'opération qu'il justifie par une "défiance de l'autorité de l'État", une "rébellion en plein coeur de la capitale", une "tentative de déstabilisation des institutions de l’État fomentée de longue date" et un "refus de répondre à deux mandats judiciaires". L'opposant Yaya Dillo est finalement exfiltré de son domicile vers une destination inconnue. Il ne reviendra à N'Djamena qu'après le décès du président Idriss Deby.
48 heures avant le drame, le 26 février, l'ex-membre du gouvernement et ancien représentant pays auprès de la CEMAC dépose son dossier de candidature à la Cour suprême pour la présidentielle d'avril 2021. Investi par le Parti socialiste sans frontières (PSF), Yaya Dillo reçoit reçu le soutien d'une coalition d'au moins 13 partis politiques.
Ce matin du 28 février, la police, l'armée puis la garde présidentielle se déploient tour à tour aux abords du domicile de Yaya Dillo. Des chars sont progressivement déployés tandis que plusieurs rues sont bloquées. Le quartier Karkandjie dans le 5ème arrondissement de N'Djamena est quadrillé par un important dispositif des forces de défense et de sécurité. Des rues sont interdites à la circulation, tandis que des véhicules militaires affluent dans le secteur. Aux alentours de 7h15, des tirs de gaz lacrymogène sont signalés. Peu de temps après, le réseau téléphonique et Internet est coupé par les principaux opérateurs ; le ministre de la Communication avance des "raisons de sécurité".
Le gouvernement communique un bilan de deux morts et cinq blessés dans l'opération qu'il justifie par une "défiance de l'autorité de l'État", une "rébellion en plein coeur de la capitale", une "tentative de déstabilisation des institutions de l’État fomentée de longue date" et un "refus de répondre à deux mandats judiciaires". L'opposant Yaya Dillo est finalement exfiltré de son domicile vers une destination inconnue. Il ne reviendra à N'Djamena qu'après le décès du président Idriss Deby.
Une plainte de la Fondation Grand Coeur
Les mandats judiciaires évoqués par le gouvernement sont liés à une plainte. Le 29 mai 2020, un collectif d'avocats de la Fondation Grand Coeur et de l'ancienne Première Dame du Tchad annonce que des poursuites sont diligentées pour "diffamation" et "injures" à l'encontre de l'ex-ministre Yaya Dillo Djerou Betchi, suite à la diffusion d'une vidéo sur les réseaux sociaux. La plainte est déposée le 11 mai 2020 auprès du parquet d'instance de N'Djamena, selon les avocats Me. Sangnodji, Me. Mbaïgangnon et Me. Koumtog.
"Une journée inoubliable"
"Une journée inoubliable ! Oh ma mère, Que le Dieu le Tout Puissant t'accueille dans son vaste paradis. Ta mort ne sera pas vaine et nous continuions notre combat contre la dictature (la bêtise des humains diabolitiques) sans relâche ni complaisance ni compromission", a réagi ce 28 février Yaya Dillo sur sa page Facebook.
Les mandats judiciaires évoqués par le gouvernement sont liés à une plainte. Le 29 mai 2020, un collectif d'avocats de la Fondation Grand Coeur et de l'ancienne Première Dame du Tchad annonce que des poursuites sont diligentées pour "diffamation" et "injures" à l'encontre de l'ex-ministre Yaya Dillo Djerou Betchi, suite à la diffusion d'une vidéo sur les réseaux sociaux. La plainte est déposée le 11 mai 2020 auprès du parquet d'instance de N'Djamena, selon les avocats Me. Sangnodji, Me. Mbaïgangnon et Me. Koumtog.
"Une journée inoubliable"
"Une journée inoubliable ! Oh ma mère, Que le Dieu le Tout Puissant t'accueille dans son vaste paradis. Ta mort ne sera pas vaine et nous continuions notre combat contre la dictature (la bêtise des humains diabolitiques) sans relâche ni complaisance ni compromission", a réagi ce 28 février Yaya Dillo sur sa page Facebook.