Tchad : l'État fédéral, c'est le moment ou jamais

 Le Tchad est classé parmi les derniers pays au monde dans de nombreux indices, tels que la santé maternelle, la pauvreté, l'éducation de qualité, la démocratie, les infrastructures routières, l'industrie, et bien d'autres encore.

Malheureusement, pour camoufler l'échec de l'État unitaire, le pouvoir en place a qualifié l'État fédéral de système de division. Quoi qu'il en soit, la proposition d'organiser un référendum représente une dépense inutile pour le trésor public, car nous savons d'avance que les élections au Tchad ont toujours été entachées d'irrégularités. Cependant, le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, a promis la tenue d'une première élection libre et transparente au Tchad. Malgré cela, la Commission nationale d'organisation du référendum constitutionnel (CONOREC) est composée de membres proches du pouvoir. Comment pouvons-nous espérer une élection transparente et libre ? C'est une question qui exige une réponse claire. Même si certains partisans du parti au pouvoir souhaitent maintenir l'État unitaire afin de profiter des ressources du pays, il faut éviter de répéter les mêmes erreurs que celles du dialogue national inclusif et souverain, qui ont conduit à des manifestations meurtrières.

Selon un sondage réalisé en avril dernier par le Centre d'étude pour le développement et la prévention de l'extrémisme (CEDPE) auprès d'un échantillon de 1000 personnes interrogées, 55,9 % des Tchadiens sont en faveur de l'État fédéral. En dehors de cette étude, de nombreuses associations, activistes et autres personnes de bonne moralité ont également opté pour l'État fédéral.

Au rythme actuel des événements, l'État fédéral reste une option inévitable pour construire le Tchad de demain. Sinon, nous risquons de nous retrouver dans une situation où chacun regrettera ses choix.