Tchad : marchés publics, l'État construit pour "deux ou trois fois plus cher que le coût réel"

"C'est devenu presque à la mode, l'État à chaque fois construit (pour) deux à trois fois plus cher que le coût réel de l'ouvrage ou des biens et services", a déclaré mercredi Ahmat Bichara Seïd, directeur général de l'Autorité des marchés publics. Il s'est exprimé lors de l'ouverture de l'atelier de validation de la révision du Code des marchés publics à N'Djamena.

Selon lui, "pour pallier à cette dérive manifeste, tous les acteurs publics doivent lutter contre certaines prévarications pour qu'au moins la transparence et l'équité prévalent dans ce domaine."

Le ministre d'État, ministre secrétaire général de la Présidence de la République, Kalzeubé Payimi Deubet, estime que la vaste réforme a pour "principal objectif de doter le pays d'un nouveau Code des marchés publics prenant en compte toutes les insuffisances relevées dans l'application des textes en vigueur".

Parmi les instructions du chef de l'État pour la réforme du Code des marchés publics figure l'intégration de critères relatifs à la promotion de l'accès des femmes et des entreprises leur appartenant aux marchés publics.

Le président de la république a instruit également de prendre toutes les dispositions nécessaires pour "s'assurer que dorénavant, tous les marchés signés en République du Tchad, toutes sources de financement confondues, fassent ressortir clairement et de manière explicite la TVA et les droits d'enregistrement, sauf exception dument documentée et fiscalement valable."

Le nouveau Code des marchés publics sera soumis à la signature du chef de l'État.