L'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l'Union européenne (UE) regrettent que "la manifestation de la vérité" n'ait pu être établie sur l'opposant tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh, donné pour mort par la commission sur l'attaque de février à N'Djamena.
"Au terme de l'audition de plus de 1.500 personnes et de plus d'une trentaine de missions sur le terrain, au Tchad comme à l'extérieur du pays, des faits ont été établis et des responsabilités définies", souligne un communiqué conjoint des observateurs internationaux de l'OIF et de l'UE au sein de la commission d'enquête sur l'attaque rebelle et publié par le ministère français des Affaires étrangères.
"Toutefois, en dépit du travail rigoureux et minutieux qui a été mené, la manifestation de la vérité n'a pu être faite sur certaines affaires, en particulier sur le cas emblématique de la disparition de l'opposant politique Ibni Oumar Mahamat Saleh", soulignent les observateurs de l'OIF et l'UE.
"Les observateurs le regrettent et réaffirment leur attachement profond à ce que toute la lumière soit faite sur ces faits graves", précise le texte, estimant "que les travaux de la commission d'enquête ne doivent constituer qu'une première étape de cette recherche de la vérité et de la justice".
"Ils appellent les autorités tchadiennes à engager de nouveaux efforts en ce sens", ajoute le communiqué.
Le communiqué indique également que "les observateurs se félicitent de l'engagement pris, dès le 5 août, par les plus hautes autorités tchadiennes (le président Idriss Deby Itno lors de la remise du rapport par la commission d'enquête) dans cette oeuvre collective d'établissement des faits et de promotion de la réconciliation nationale".
Les observateurs "espèrent la concrétisation rapide de cet engagement par l'application effective de l'ensemble des recommandations de la commission d'enquête", ajoute le communiqué, en particulier sur "le lancement des procédures judiciaires et des enquêtes internes en vue de l'identification et du traitement en justice des personnes accusées des actes les plus graves".
Le rapport de la commission d'enquête rendu public mercredi évoque pour la première fois sous une forme officielle la mort du porte-parole de la Coordination des partis pour la défense de la Constitution (CPDC) alors que jusqu'à présent, cette thèse était seulement avancée en privé par de nombreux opposants et observateurs par respect pour la famille.
La synthèse du rapport attribue son arrestation à l'armée mais ne donne aucun élément sur son sort précisant que "les gens pensent qu'il serait désormais décédé".
Lors de l'attaque des 2 et 3 février, la rébellion tchadienne a été à deux doigts de renverser Idriss Deby, acculé dans son palais présidentiel.