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Tchad: une plainte contre Habré déposée à Dakar pour 'crimes contre l'humanité'


Alwihda Info | Par - ҖЭBIЯ - - 16 Septembre 2008


"Le dépôt de cette plainte marque une nouvelle étape dans les efforts engagés de longue date pour traduire l'ex-dictateur du Tchad en justice afin qu'il réponde des atrocités commises sous sa présidence", a expliqué, au cours d'une conférence de presse, Me Jacqueline Moudeina, présidente de l'Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l'Homme. "C'est une plainte qui a été solidement confectionnée, en ciblant des faits précis de tortures exercées par la tristement célèbre DDS" (Direction de la documentation et de la sécurité), a-t-elle précisé.


Tchad: une plainte contre Habré déposée à Dakar pour 'crimes contre l'humanité'
Une plainte contre Habré déposée à Dakar pour "crimes contre l'humanité"

DAKAR - Quatorze Tchadiens et Sénégalais ont déposé plainte mardi à Dakar contre l'ancien président tchadien Hissène Habré pour "crimes contre l'humanité et tortures", en tant que victimes des "exactions commises sous son régime" de 1982 à 1990, ont annoncé leurs avocats.

"Le dépôt de cette plainte marque une nouvelle étape dans les efforts engagés de longue date pour traduire l'ex-dictateur du Tchad en justice afin qu'il réponde des atrocités commises sous sa présidence", a expliqué, au cours d'une conférence de presse, Me Jacqueline Moudeina, présidente de l'Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l'Homme.

"C'est une plainte qui a été solidement confectionnée, en ciblant des faits précis de tortures exercées par la tristement célèbre DDS" (Direction de la documentation et de la sécurité), a-t-elle précisé.

"C'est une façon d'appuyer la justice sénégalaise, pour adopter une stratégie ciblée de poursuites", a ajouté l'avocate, interrogée par l'AFP.

Cette "stratégie ciblée" reposant sur des faits très précis et limités dans le temps permettrait de réduire la longueur de l'enquête, le nombre de témoins auditionnés et donc le coût de la procédure en évitant ainsi un "procès-fleuve" très onéreux à financer par la communauté internationale.

Le Sénégal a été mandaté il y a deux ans par l'Union africaine (UA) pour juger Hissène Habré pour crimes contre l'Humanité, crimes de guerre et actes de torture.

Aucune information judiciaire n'a encore été ouverte à ce jour, Dakar estimant avoir besoin de 27 millions d'euros avant d'engager la procédure. Ce montant est jugé trop élevé par les bailleurs de fonds.

"C'est la première fois qu'une plainte est déposée à Dakar depuis que ce mandat de l'UA a été émis", a déclaré Alioune Tine, responsable de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho).

Un avocat sénégalais des victimes, Me Demba Ciré Bathily, a estimé que la procédure pour instruire le dossier jusqu'au procès "pourrait prendre au maximum deux ans et demi à trois ans".

La plainte a été déposée lundi auprès du procureur général de Dakar, où Hissène Habré réside depuis 17 ans.

Trois des plaignants participaient à la conférence de presse, durant laquelle des dessins, représentant différents modes de torture, ont été projetés.

"C'est une victime qui a les faits", a expliqué Clément Abaifouta, président de l'Association tchadienne des victimes de crimes et répressions politiques.

Dans un communiqué, les avocats ont affirmé que plusieurs des personnes arrêtées "ont déclaré que l'ex-chef de l'Etat suivait leurs interrogatoires et la torture par talkie-walkie".

"Un ancien directeur de la DDS a expliqué comment Hissène Habré contrôlait tout", a affirmé Reed Brody, avocat à Human Rights Watch.

(©AFP / 16 septembre 2008 18h18)


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