Si l’unité n’est pas d’utiliser les mêmes mots ; le non-accomplissement des obligations contractuelles, résultant d’un accord de la part d’une partie est évident depuis le 30 décembre 2014. Il ne peut y avoir de divergences sur le fond pour les membres d’une coalition. Chaque membre a ses mots pour qualifier une réalité insupportable non seulement pour les dirigeants(es) politiques de l’USN, mais aussi et surtout pour la population djiboutienne.
Le président Ahmed Youssouf Houmed et le vice-président Omar Elmi Khaireh , se sont très peu exprimés sur l’après-accord du 30 décembre 2014. Le premier a accordé une interview à une chaîne francophone de la diaspora africaine, le second devait s’exprimer devant la diaspora, et à la dernière minute cette rencontre a été annulée. Comme pour montrer qu’ils existent, ils surgissent d’un coup. Dans un communiqué commun Gouvernement/USN, ils reconnaissent que tout va bien dans les négociations. Mais quelles négociations parlent-ils ? On assiste à une farce de négociation.
Il faut noter le rôle d’un autre personnage de l’USN : Ismaël Guedi Hared. Il faut se rappeler qu’il y a joué un rôle important dans ce piège tendu à l’opposition. Mélange histoire de cul de femme, de clan et de politique. Il avait affirmé lors de l’élection au perchoir de l’Assemblée Nationale, que l’USN a voté au candidat de l’UMP. Mais quelques mois après cette déclaration fracassante, il a disparu de la scène politique et sociale. La justification avancée est une maladie selon les rumeurs, qui remplacent une information sérieuse et fiable. On disait qu’il se soignait dans un hôpital lyonnais. De retour à Djibouti, il se mure dans un silence, qui dit long. Comment comprendre une personne qui ne parle pas et qui ne s’exprime pas. Il est à l’origine de la farce de l’accord–cadre.
En revenant au fameux communiqué Gouvernement/USN, le pire n’est pas de l’avoir signé ; c’est l’absence d’une finalisation de l’accord-cadre. Cependant il était prévu un accord définitif en avril 2015 . Les mois passent, mais ne se ressemblent pas. On assiste à la marche de la stratégie du pouvoir du gagne temps. En effet une échéance importante s’approche à grands pas et l’absence d’une CENI renouvelée, neutre et ayant plus de responsabilité que celle qui existe actuellement, est un scénario parfait pour un régime autoritaire. Comment les responsables de l’opposition peuvent accepter un tel scénario ? Ont-ils perdu le sens de la responsabilité ? Une opposition doit tenir prendre en considération la réalité du moment, et celle-ci c’est l’absence de réforme de la CENI. Il faut un élément important pour la prochaine élection présidentielle.
Les tournées des principaux responsables de l’USN dans les antennes locales ne changent en rien leur irresponsabilité politique : celle d’avoir tombé dans la bouche d’un loup en croyant à un futur meilleur. Et quand on se rend compte, c’est déjà trop tard. Comment expliquer l’inexplicable ? Alors que l’USN se déchire, l’UMP bouge ses fiches. En effet, il n’y a pas une semaine où on ne parle pas de manifestation de soutien pour le 4ème mandat d’IOG. Celles et ceux-là mêmes qui souffrent de sa politique le soutiennent, par la corruption : achat de la dignité de certaines personnes. Ce dictateur peut se présenter à un 4ème pour accomplir ses souhaits et ceux de sa cour. Rien ne lui interdit. Ce qui est navrant c’est l’attitude anomique dans laquelle se trouve l’USN et le jeu occulte de certains membres qui ont un double jeu. Le matin, ils sont opposants en criant sur tous les toits et le soir ils apportent leur appui à la politique désastreuse du régime autoritaire.
Celles et ceux, qui ont appuyé l’USN, depuis le début, se demandent sans doute le non-respect de leurs engagements politiques et matériels à un groupe pour honorer leur idéal de changement politique, lequel passe forcément par un changement de personnes et d’équipe. Les jeunes et les personnes adultes, qui ont misé sur le programme de l’USN – qu’elles l’aient compris ou non, se trouvent dans une situation de désespérance quant aux faits et gestes de certains membres de l’USN. Elles/ils assistent impuissants.es les luttes internes qui minent cette coalition de l’opposition.
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