Christopher Connell - Share America
Pour se sortir de la pauvreté, des dizaines de millions de personnes tirent aujourd’hui parti de la croissance économique robuste qui profite non seulement aux pays riches, mais aussi à des dizaines d’autres qui ne le sont pas.
Selon la Banque mondiale, la croissance dans les marchés émergents et les économies en développement s’est accélérée pour atteindre 4.3 % en 2017, alors que le taux de croissance mondiale est de 3 %.
Quelque 700 millions de personnes font face à la pauvreté extrême, ce que la Banque mondiale définit comme le fait d’avoir 1,90 dollar ou moins par jour pour vivre. C’est toutefois moins qu’en 1990, année où 2 milliards de personnes connaissaient ce sort. L’évènement le plus marquant de 2017, c’est que « le taux de pauvreté dans le monde a atteint le niveau le plus faible jamais enregistré. Ce sera probablement l’évènement le plus marquant de 2018 aussi », tweete William Easterly, professeur d’économie à la New York University.
Les réductions d’impôts aux États-Unis
La baisse considérable des impôts pour les entreprises, les individus et d’autres secteurs américains devrait stimuler encore plus la croissance économique mondiale. C’est la conclusion du Fonds monétaire international qui a également revu à la hausse ses perspectives de croissance mondiale à près de 4 %, aussi bien pour 2018 que pour 2019.
Les États-Unis, de concert avec d’autres pays et les Nations unies, se sont donné pour objectif l’éradication de la pauvreté extrême dans le monde d’ici 2030.
En 2017, le Bangladesh a enregistré l’un des taux de croissance économique les plus importants du monde, avec 7,2 %, suivi de près par l’Inde, pays voisin, avec un taux de 6,7 %.
Il n’y a pas si longtemps encore, la faim et les maladies affligeaient la vie de Mossamat Monjaura Khatan, de son mari et de leurs trois petits garçons à Sirajganj, dans le nord du Bangladesh. « Je m’inquiétais beaucoup de l’avenir de mes enfants, confie-t-elle. Il fallait lutter tous les jours pour survivre. »
Mais la situation a changé après que l’Agence internationale pour le développement international (USAID) y a financé un projet portant sur la santé, la nutrition et la formation agricole, pour apprendre notamment aux habitants la manière d’irriguer des rizières arides. Maintenant, les enfants de Mossamat sont bien nourris et en bonne santé, et l’un d’eux veut devenir médecin. « Aujourd’hui, ma situation est meilleure sur tous les plans », affirme leur mère.
Il y a deux siècles, d’après certains économistes, toute la population du monde, à l’exception d’une élite minime, vivait dans des conditions qu’on estime aujourd’hui de pauvreté extrême, victime de la faim et affligée d’une santé précaire.
En Afrique, la pauvreté extrême demeure une réalité quotidienne pour la population subsaharienne. Quelque 86 millions de personnes en souffrent au Nigeria, et 55 millions d’autres en République démocratique du Congo, d’après les dernières estimations de la Banque mondiale par pays. En tout, plus de 380 millions de personnes vivent dans la pauvreté extrême sur l’ensemble du continent.
Se sortir de la pauvreté
Selon le même rapport, l’Inde comptait encore l’an dernier le plus grand nombre d’habitants vivant dans la pauvreté extrême : 218 millions de personnes sur une population de 1,3 milliard. Cependant, l’Inde a entrepris des réformes économiques destinées à stimuler son secteur privé et à accélérer sa croissance. Ces initiatives ont été mises en relief lors du Sommet mondial de l’entrepreneuriat, tenu en novembre, à Hyderabad.
Homi Kharas, l’économiste de la Brookings Institution et co-créateur de la World Poverty Clock * (l’Horloge mondiale de la pauvreté), note que 50 pays sont actuellement à la traîne dans la lutte contre la pauvreté extrême.
Toutefois, de l’avis des experts, 137 000 personnes par jour sont sorties de la pauvreté extrême au cours des 25 dernières années.