Lors de son élection certes brillante à la tête de la Commission de l’UA, nous étions nombreux à nous demander si Jean Ping réussirait à obtenir des chefs d’État africains la marge de manœuvre dont la Commission a besoin pour gérer ses dossiers communautaires.
Assurément le diplomate gabonais avait, avant son arrivée à la commission de l’UA, fait ses preuves en présidant avec « brio » l’une des sessions les plus complexes de l’Assemblée Générale de l’ONU (la 59ème), mais le doute restait d’autant plus accentué que son prédécesseur, le Malien Alpha Omar Konare n’était parvenu, malgré son statut d’ancien Chef d’État et son charisme légendaire, à convaincre les Etats africains de la nécessité de céder à l’organisation les parts de souveraineté nécessaires à la réussite de sa mission.
Neuf mois après sa prise de fonction, Jean Ping a réussi progressivement à imposer un autre style à la tête de la Commission et à replacer l’UA au centre de tous les dossiers africains.
Son influence diplomatique, sa réputation de « négociateur hors pair » des dossiers internationaux, son énergétique débordante - il m’affirmait encore lors d’un entretien a Bruxelles qu’il lui arrive rarement de rester plus d’une semaine au siège de la commission sans voyager - y sont pour beaucoup.
S’il reste vrai qu’il est encore trop top pour juger son action à la tête de l’exécutif africain, on peut déjà affirmer sans aucune ambiguïté en s’appuyant sur l’exemple entre autre de sa gestion du conflit mauritanien, qu’il y aura un avant et un après Jean Ping à la Commission de l’Union Africaine.