"Malheureusement, la partie française n’a pas répondu positivement à ces efforts, et le sommet ne peut de ce fait se tenir dans une bonne atmosphère, ni parvenir à ses objectifs attendus", ajoute le ministère dans un communiqué publié sur son site internet. "Dans ces circonstances, la Chine n’a d’autre choix que de reporter le sommet", conclut-il.
On ne peut pas accepter des interdictions...de la part de nos partenaires affirme l’UE
"Je crois qu’il faut avoir une politique claire en matière de droits de l’homme. On ne peut pas accepter des interdictions, des restrictions de la part de nos partenaires sur quel personne, quel leader, quel parti, que interlocuteur on peut avoir. Chacun a ses propres responsabilités et ses propres principes", a dit jeudi sur Canal+ Joaquin Almunia, commissaire européen aux Affaires économiques.
L’Union européenne entend néanmoins continuer à promouvoir un partenariat stratégique avec Pékin, au moment où la situation économique et financière mondiale appelle à une coopération très étroite entre l’Europe et la Chine, ajoute la présidence.
Cette réaction à la décision chinoise est le fruit d’une concertation des 27 mercredi, précise l’Elysée : "Tous, même ceux qui n’étaient pas visités (par le dalaï-lama) ont estimé que ce n’était pas une décision positive."
Visite du dalaï-lama en Pologne : cause de la colère chinoise
Le chef spirituel des Tibétains doit rencontrer lors de sa tournée des chefs d’Etat et de gouvernement de pays membres et des présidents d’institutions européennes. Il ne viendra pas cette fois-ci en France mais devrait être samedi à Prague, avant d’aller à Bruxelles, où il se rendra au Parlement européen. Il devrait achever sa tournée en Pologne.
Il y participera le 6 décembre, dans la ville portuaire de Gdansk, avec d’autres prix Nobel de la paix, au 25e anniversaire de la remise de cette distinction au fondateur du syndicat Solidarité et ancien président polonais Lech Walesa.
La présidence française invoque une coïncidence et souligne que le sommet UE-Chine avait été fixé depuis "très longtemps". "Le dalaï-lama fixe ses dates librement. Ce n’est pas nous qui décidons, ni l’UE", souligne l’entourage de Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy est libre de son agenda, réplique le gouvernement français
Nicolas Sarkozy rencontrera, comme prévu, le guide spirituel tibétain le 6 décembre à Gdansk, où il est aussi invité au 25e anniversaire du Nobel de Lech Walesa, a déclaré le porte-parole du gouvernement français. "Le président de la République rencontrera ces prix Nobel. Il rencontrera donc le dalaï-lama dans ce cadre-là", a dit Luc Chatel lors du compte rendu du conseil des ministres. "Nicolas Sarkozy (...) est libre de son agenda."
"Il a toujours indiqué qu’il rencontrerait le dalaï-lama, qu’il ne le rencontrerait pas en tant que chef d’Etat mais en tant que chef spirituel", a fait valoir le porte-parole.
Le ministère chinois des Affaires étrangères avait averti le 14 novembre le président français qu’il risquait de mettre en péril les progrès "durement acquis" dans les relations franco-chinoises s’il rencontrait le dalaï-lama.