Par Farid Mnebhi
La République de Centrafrique affronte aujourd’hui une de ses plus graves crises internes de son histoire.
Un pays dont de vastes zones de son territoire sont livrées à des milices criminelles et où le pillage, le recrutement d’enfants-soldats, les viols, les exécutions et la destruction de villages sont devenus le lot quotidien du peuple centrafricain.
Une situation dramatique qui a provoqué des exodes en masse. Près d’un mllion de centrafricains ont fui leur région natale pour rejoindre des lieux sûrs à l’intérieur du pays ou vers des pays voisins comme le Tchad, le Cameroun et la République Démocratique du Congo.
Un chaos sécuritaire aggravé par un risque potentiel de crise alimentaire et des probables épidémies en raison d’un système sanitaire délabré annonçant une catastrophe humanitaire sans précédant.
La gravité de cette situation a conduit de nombreux pays, notamment la France et le Royaume du Maroc à tirer la sonnette d’alarme et à appeler à la mise en place de mesures urgentes avec le soutien de la communauté internationale en vue d’empêcher une détérioration de la situation sur le terrain.
Aussi, dès l’adoption par le Conseil de Sécurité de la résolution 2127, qui autorise le déploiement de la Mission Internationale de Soutien à la République centrafricaine sous conduite africaine (MISCA) pour une période de 12 mois, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a ordonné l’envoi d’éléments des Forces Armées Royales en République centraficaine pour soutenir ce pays dans son chemin vers la paix et la stablité et mettre un terme à un conflit confessionnel dévastateur porteur de menaces pour la sécurité du continent africain.
En effet, un chaos en République centrafricaine engendrerait une destabilisaton totale de toute la région du fait de sa position géostratégique car au carrefour de la zone des Grands Lacs, des deux Soudans, du Cameroun, du Tchad et du Congo.
Une anarchie en République centrafricaine conduirait inévitablement les groupes terroristes et criminels venus d’autres pays africains ou d’ailleurs à sanctuariser ce territoire comme il l’avait été tenté avec le Mali et que l’on constate aujourd’hui dans Sud algérien et dans les camps des séquestrés sahraouis à Tindouf.
C’est pourquoi, il est plus qu’urgent de mettre un terme définif à ce conflit interconfessionnel qui vient de surgir en République de Centrafrique, de promouvoir le dialogue interreligieux pour qu’une dynamique de paix et de solidarité s’instaure dans ce pays.
Pour mémoire, je rappelerai que la Constitution de 1994, toujours en vigueur, ne fait pas mention explicitement de la liberté de religion ; toutefois, son article 8 garantit la liberté de culte et interdit toute forme d’intégrisme religieux et d’intolérance. Ce qui explique que la République centrafricaine n’a jamais connu de conflits interconfessionnels jusqu’à celui-ci.
Or, force est de constater que, pour l’heure, tous les efforts de la communauté internationale ainsi que ceux des forces de la MISCA n’ont pu empêcher les tueries qui se déroulent en République de Centrafrique et où les populations, tant chrétiennes que musulmanes, en sont les premières victimes innocentes en raison des multiples tentatives, venues de l’extérieure, de récupérer cette anarchie.
Il est vrai, que les forces françaises auraient été plus inspirées en désarmant l’ensemble des milices armées et non pas seulement celles des Seleka laissant une partie de la population centrafricaine face à la vindicte des anti-Balakas assoifés de vengeance.
Une erreur du commandement militaire français qui a conduit le contingent tchadien de la MISCA à protéger les ressortissants de leur pays et à leur assurer un retour sécurisé au Tchad, tout comme l’aurait fait tout autre Etat.
Aussi, eu égard à l’excellence des relations politiques, d’amitiés, de coopération et de solidarité qui unissent le Royaume du Maroc et la République Centrafricaine et face à la grave déterioration de la situation en Centrafrique, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a eu, le 24 décembre 2013, un entretien téléphonique avec le Président français, Monsieur François Hollande.
Un entretien essentiellement consacré aux derniers évènements en République centrafricaine et au cours duquel le Roi du Maroc a fait part à son interlocuteur de sa forte préoccupation devant la dégradation alarmante de la situation sécuritaire, l’aggravation de la crise humanitaire et l’exacerbation des tensions interconfessionnelles dans ce pays africain.
Le Souverain marocain, a également mis l’accent, au cours de cet entretien, sur l’urgence de créer les conditions propices pour un dialogue inclusif qui permette à l’ensemble des composantes du peuple centraficain de réaliser la concorde nationale et d’amorcer un processus de transition démocratique pacifiée dans le cadre du respect de l’unité nationale de ce pays.
C’est pourquoi, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a tenu à souligner au Président français, que, fort de ses relations historiques avec l’ensemble des composantes confessionnelles et politiques de la République centrafricaine, le Royaume du Maroc entend contribuer activement aux efforts mis en œuvre pour rétablir la paix et l’ordre public dans ce pays et faire cesser la spirale d’attaques et représailles violentes à caractère confessionnel, qui visent la population et notamment la communauté musulmane, ce qui constitue un développement hautement préoccupant et particulièrement inhabituel pour le continent Africain.
Enfin, il est acquis que l’unique solution en République de Centrafrique est, comme l’a soulignée le Roi du Maroc à son interlocuteur, l’assurance d’une protection équilibrée et non dicriminatore à l’égard de toutes les communautés religieuses et ethniques afin de favoriser l'avènement d'une réelle démocratie loin des stratégies éthniques ou religieuses.
Je rajouterai, pour conclure, que la cérémonie de remise du Drapeau au contingent des Forces Armées Royales, symbolisant la réception de sa mission, a été présidée, le mercredi 25 décembre 2013, sur Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI par le Général de Corps d’Armée Abdelaziz Bennani qui a remis le Drapeau de l’Unité au Colonel-Major désigné Commandant du contingent marocain en République de Centrafrique.
A cette occasion un message Royal adressé aux militaires de ce Contingent a été lu. Dans ce message Royal, il a été rappelé aux soldats marocains en partance pour la République de Centrafrique que leur mission constituera «une nouvelle page qui s’ajoutera aux pages glorieuses immortalisées par les précédents Contingents sur différents fronts tels que le Congo, la Somalie, la Bosnie-Herzégovine et Haïti, et qui se poursuivent encore au Kosovo, en République Démocratique du Congo et en République de Côte d’Ivoire, consacrant ainsi par excellence le professionnalisme et l’efficacité du soldat marocain connu pour sa grande capacité d’adaptation à l’environnement extérieur, dans le respect total des principes de la légalité internationale».
Farid Mnebhi.
Un pays dont de vastes zones de son territoire sont livrées à des milices criminelles et où le pillage, le recrutement d’enfants-soldats, les viols, les exécutions et la destruction de villages sont devenus le lot quotidien du peuple centrafricain.
Une situation dramatique qui a provoqué des exodes en masse. Près d’un mllion de centrafricains ont fui leur région natale pour rejoindre des lieux sûrs à l’intérieur du pays ou vers des pays voisins comme le Tchad, le Cameroun et la République Démocratique du Congo.
Un chaos sécuritaire aggravé par un risque potentiel de crise alimentaire et des probables épidémies en raison d’un système sanitaire délabré annonçant une catastrophe humanitaire sans précédant.
La gravité de cette situation a conduit de nombreux pays, notamment la France et le Royaume du Maroc à tirer la sonnette d’alarme et à appeler à la mise en place de mesures urgentes avec le soutien de la communauté internationale en vue d’empêcher une détérioration de la situation sur le terrain.
Aussi, dès l’adoption par le Conseil de Sécurité de la résolution 2127, qui autorise le déploiement de la Mission Internationale de Soutien à la République centrafricaine sous conduite africaine (MISCA) pour une période de 12 mois, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a ordonné l’envoi d’éléments des Forces Armées Royales en République centraficaine pour soutenir ce pays dans son chemin vers la paix et la stablité et mettre un terme à un conflit confessionnel dévastateur porteur de menaces pour la sécurité du continent africain.
En effet, un chaos en République centrafricaine engendrerait une destabilisaton totale de toute la région du fait de sa position géostratégique car au carrefour de la zone des Grands Lacs, des deux Soudans, du Cameroun, du Tchad et du Congo.
Une anarchie en République centrafricaine conduirait inévitablement les groupes terroristes et criminels venus d’autres pays africains ou d’ailleurs à sanctuariser ce territoire comme il l’avait été tenté avec le Mali et que l’on constate aujourd’hui dans Sud algérien et dans les camps des séquestrés sahraouis à Tindouf.
C’est pourquoi, il est plus qu’urgent de mettre un terme définif à ce conflit interconfessionnel qui vient de surgir en République de Centrafrique, de promouvoir le dialogue interreligieux pour qu’une dynamique de paix et de solidarité s’instaure dans ce pays.
Pour mémoire, je rappelerai que la Constitution de 1994, toujours en vigueur, ne fait pas mention explicitement de la liberté de religion ; toutefois, son article 8 garantit la liberté de culte et interdit toute forme d’intégrisme religieux et d’intolérance. Ce qui explique que la République centrafricaine n’a jamais connu de conflits interconfessionnels jusqu’à celui-ci.
Or, force est de constater que, pour l’heure, tous les efforts de la communauté internationale ainsi que ceux des forces de la MISCA n’ont pu empêcher les tueries qui se déroulent en République de Centrafrique et où les populations, tant chrétiennes que musulmanes, en sont les premières victimes innocentes en raison des multiples tentatives, venues de l’extérieure, de récupérer cette anarchie.
Il est vrai, que les forces françaises auraient été plus inspirées en désarmant l’ensemble des milices armées et non pas seulement celles des Seleka laissant une partie de la population centrafricaine face à la vindicte des anti-Balakas assoifés de vengeance.
Une erreur du commandement militaire français qui a conduit le contingent tchadien de la MISCA à protéger les ressortissants de leur pays et à leur assurer un retour sécurisé au Tchad, tout comme l’aurait fait tout autre Etat.
Aussi, eu égard à l’excellence des relations politiques, d’amitiés, de coopération et de solidarité qui unissent le Royaume du Maroc et la République Centrafricaine et face à la grave déterioration de la situation en Centrafrique, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a eu, le 24 décembre 2013, un entretien téléphonique avec le Président français, Monsieur François Hollande.
Un entretien essentiellement consacré aux derniers évènements en République centrafricaine et au cours duquel le Roi du Maroc a fait part à son interlocuteur de sa forte préoccupation devant la dégradation alarmante de la situation sécuritaire, l’aggravation de la crise humanitaire et l’exacerbation des tensions interconfessionnelles dans ce pays africain.
Le Souverain marocain, a également mis l’accent, au cours de cet entretien, sur l’urgence de créer les conditions propices pour un dialogue inclusif qui permette à l’ensemble des composantes du peuple centraficain de réaliser la concorde nationale et d’amorcer un processus de transition démocratique pacifiée dans le cadre du respect de l’unité nationale de ce pays.
C’est pourquoi, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a tenu à souligner au Président français, que, fort de ses relations historiques avec l’ensemble des composantes confessionnelles et politiques de la République centrafricaine, le Royaume du Maroc entend contribuer activement aux efforts mis en œuvre pour rétablir la paix et l’ordre public dans ce pays et faire cesser la spirale d’attaques et représailles violentes à caractère confessionnel, qui visent la population et notamment la communauté musulmane, ce qui constitue un développement hautement préoccupant et particulièrement inhabituel pour le continent Africain.
Enfin, il est acquis que l’unique solution en République de Centrafrique est, comme l’a soulignée le Roi du Maroc à son interlocuteur, l’assurance d’une protection équilibrée et non dicriminatore à l’égard de toutes les communautés religieuses et ethniques afin de favoriser l'avènement d'une réelle démocratie loin des stratégies éthniques ou religieuses.
Je rajouterai, pour conclure, que la cérémonie de remise du Drapeau au contingent des Forces Armées Royales, symbolisant la réception de sa mission, a été présidée, le mercredi 25 décembre 2013, sur Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI par le Général de Corps d’Armée Abdelaziz Bennani qui a remis le Drapeau de l’Unité au Colonel-Major désigné Commandant du contingent marocain en République de Centrafrique.
A cette occasion un message Royal adressé aux militaires de ce Contingent a été lu. Dans ce message Royal, il a été rappelé aux soldats marocains en partance pour la République de Centrafrique que leur mission constituera «une nouvelle page qui s’ajoutera aux pages glorieuses immortalisées par les précédents Contingents sur différents fronts tels que le Congo, la Somalie, la Bosnie-Herzégovine et Haïti, et qui se poursuivent encore au Kosovo, en République Démocratique du Congo et en République de Côte d’Ivoire, consacrant ainsi par excellence le professionnalisme et l’efficacité du soldat marocain connu pour sa grande capacité d’adaptation à l’environnement extérieur, dans le respect total des principes de la légalité internationale».
Farid Mnebhi.