Me Dangabo Moussa, avocat.
Sur ce continent, des dynamiques similaires ont souvent été identifiées ou dénoncées par certains dirigeants et analystes. Voici quelques parallèles et implications pertinentes pour l'Afrique :
1. Héritage des frontières coloniales
Les frontières actuelles de nombreux pays africains ont été tracées par les puissances coloniales européennes lors de la Conférence de Berlin (1884-1885), souvent sans tenir compte des réalités ethniques, culturelles ou géographiques locales. Cette situation a conduit à des tensions internes et régionales qui persistent aujourd’hui. Les accusations de "redécoupage des frontières" ou de "morcellement" évoquées par Assad pourraient ainsi résonner dans un contexte africain où l’on craint parfois des ingérences extérieures exploitant ces divisions pour servir des intérêts étrangers.
2. Conflits alimentés par des puissances extérieures
Comme au Moyen-Orient, certaines crises africaines sont perçues comme aggravées, voire manipulées, par des puissances extérieures cherchant à accéder à des ressources ou à étendre leur influence géopolitique. Par exemple, la Libye après 2011 est souvent citée comme un cas où l’intervention étrangère a laissé un pays fragmenté et instable. Cela alimente les discours accusant des acteurs occidentaux d’exploiter les divisions internes pour maintenir leur domination indirecte.
3. Ressources naturelles et luttes d’influence
Le "redécoupage" évoqué par Assad pourrait être interprété en Afrique comme une tentative des puissances étrangères de contrôler les vastes ressources naturelles du continent. Par exemple, en République Démocratique du Congo, des groupes armés se disputent des régions riches en minerais critiques, souvent avec des soutiens ou des intérêts étrangers en coulisse.
4. Terrorisme et ingérence étrangère
Assad parle d’"escalade terroriste" servant des objectifs étrangers. En Afrique, des groupes terroristes comme Boko Haram, Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) ou l’État islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO) sont souvent considérés comme des facteurs déstabilisateurs. Les interventions militaires étrangères, comme celle de la France dans le Sahel, sont parfois perçues comme motivées par des agendas économiques ou stratégiques plutôt que par la lutte contre le terrorisme seule.
5. Fragilisation des États
La fragmentation des États est un sujet sensible en Afrique. Les mouvements sécessionnistes, comme ceux au Cameroun (Ambazonie), en Éthiopie (Tigré) ou au Soudan (Darfour, Sud-Soudan), sont souvent perçus comme des menaces à l’intégrité nationale. Des discours comme celui d’Assad pourraient trouver un écho chez des dirigeants africains qui craignent une instrumentalisation des conflits internes pour affaiblir leurs pays.
6. Narratif anti-occidental croissant
Enfin, la rhétorique d’Assad s’inscrit dans une tendance mondiale où certains pays du Sud Global, y compris en Afrique, adoptent des postures critiques envers l’Occident. Ces discours, parfois alimentés par des puissances comme la Chine ou la Russie, trouvent un écho auprès des populations africaines frustrées par des décennies de dépendance économique et de promesses non tenues.
En conclusion, bien que la déclaration de Bachar el-Assad vise principalement le Moyen-Orient, elle peut être facilement transposée à des préoccupations africaines similaires, notamment en ce qui concerne les frontières, les ingérences extérieures et l’exploitation des ressources naturelles. Ces parallèles renforcent un narratif selon lequel certaines puissances utiliseraient des stratégies divisives pour maintenir leur influence globale.
1. Héritage des frontières coloniales
Les frontières actuelles de nombreux pays africains ont été tracées par les puissances coloniales européennes lors de la Conférence de Berlin (1884-1885), souvent sans tenir compte des réalités ethniques, culturelles ou géographiques locales. Cette situation a conduit à des tensions internes et régionales qui persistent aujourd’hui. Les accusations de "redécoupage des frontières" ou de "morcellement" évoquées par Assad pourraient ainsi résonner dans un contexte africain où l’on craint parfois des ingérences extérieures exploitant ces divisions pour servir des intérêts étrangers.
2. Conflits alimentés par des puissances extérieures
Comme au Moyen-Orient, certaines crises africaines sont perçues comme aggravées, voire manipulées, par des puissances extérieures cherchant à accéder à des ressources ou à étendre leur influence géopolitique. Par exemple, la Libye après 2011 est souvent citée comme un cas où l’intervention étrangère a laissé un pays fragmenté et instable. Cela alimente les discours accusant des acteurs occidentaux d’exploiter les divisions internes pour maintenir leur domination indirecte.
3. Ressources naturelles et luttes d’influence
Le "redécoupage" évoqué par Assad pourrait être interprété en Afrique comme une tentative des puissances étrangères de contrôler les vastes ressources naturelles du continent. Par exemple, en République Démocratique du Congo, des groupes armés se disputent des régions riches en minerais critiques, souvent avec des soutiens ou des intérêts étrangers en coulisse.
4. Terrorisme et ingérence étrangère
Assad parle d’"escalade terroriste" servant des objectifs étrangers. En Afrique, des groupes terroristes comme Boko Haram, Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) ou l’État islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO) sont souvent considérés comme des facteurs déstabilisateurs. Les interventions militaires étrangères, comme celle de la France dans le Sahel, sont parfois perçues comme motivées par des agendas économiques ou stratégiques plutôt que par la lutte contre le terrorisme seule.
5. Fragilisation des États
La fragmentation des États est un sujet sensible en Afrique. Les mouvements sécessionnistes, comme ceux au Cameroun (Ambazonie), en Éthiopie (Tigré) ou au Soudan (Darfour, Sud-Soudan), sont souvent perçus comme des menaces à l’intégrité nationale. Des discours comme celui d’Assad pourraient trouver un écho chez des dirigeants africains qui craignent une instrumentalisation des conflits internes pour affaiblir leurs pays.
6. Narratif anti-occidental croissant
Enfin, la rhétorique d’Assad s’inscrit dans une tendance mondiale où certains pays du Sud Global, y compris en Afrique, adoptent des postures critiques envers l’Occident. Ces discours, parfois alimentés par des puissances comme la Chine ou la Russie, trouvent un écho auprès des populations africaines frustrées par des décennies de dépendance économique et de promesses non tenues.
En conclusion, bien que la déclaration de Bachar el-Assad vise principalement le Moyen-Orient, elle peut être facilement transposée à des préoccupations africaines similaires, notamment en ce qui concerne les frontières, les ingérences extérieures et l’exploitation des ressources naturelles. Ces parallèles renforcent un narratif selon lequel certaines puissances utiliseraient des stratégies divisives pour maintenir leur influence globale.